拍品專文
CYRANO DES TROPIQUES
par Philippe Peltier
Les Iatmul constituent la population la plus importante de la moyenne vallée du Sepik au nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au nombre de leurs inventions on compte indiscutablement les masques mwai.
La construction de ces masques obéit à un schéma relativement simple : un visage etroit, le plus souvent en forme de coeur, dont les yeux, marqués par un coquillage, s’étirent vers le haut et dont le nez s’allonge en un appendice qui, passant devant la bouche, se conclut par une petite figure animale. Suivant les villages ce schéma est sujet à de multiples variations. Le masque de la collection Périnet en présente la forme la plus élaborée et la plus complexe. Il est caractéristique des Nyaura, un sous-groupe Iatmul qui vit dans la zone la plus en amont du fleuve.
Chaque masque est la personnification d’un d’ancêtre dont l’identité est reconnaissable à la petite figure - ici un crocodile mais ce peut‑être aussi un oiseau, un cochon ou un marsupial - située a l’extrêmité de l’appendice nasal. Chaque famille possède au moins deux masques similaires.
Ce que nous désignons couramment comme « masque mwai » n’est, à proprement parler, pas un masque. Les masques, au sens strict du terme, n’existent d’ailleurs pas chez les Iatmul. Les mwai ne se portent pas devant le visage. Ils sont fixés, lors de la préparation des cérémonies, sur un cône de feuilles tendues sur une armature de rotin. Ce cône sera posé sur les épaules du danseur, le visage en bois étant plus haut que la tête du danseur. Prêts pour la danse, les masques mwai deviennent des structures impressionnantes comme se doivent toutes figures ancestrales, resplendissantes de mille matières et de mille couleurs.
CYRANO FROM THE TROPICS
by Philippe Peltier
The Iatmul are the largest population of the mid-Sepik Valley in northern Papua New Guinea. Among their inventions, indisputably, are mwai masks.
The structure of these masks corresponds with a relatively simple design: a straight - most often heart-shaped - face with upward‑slanting eyes marked by a shell and a nose that extends into an appendage that finishes in a small animal figure in front of the mouth. Depending on the village, this design could take on a number of variations. The mask from the Périnet collection shows the most elaborate and most complex form. It is characteristic of the Nyaura, an Iatmul subgroup that lives in the zone furthest upstream of the river.
Each mask is the personification of an ancestor whose identity may be recognised thanks to the little figure - in this case a crocodile, but also perhaps a bird, a pig or a marsupial - located at the end of the nasal appendage. Each family possesses at least two similar masks.
What we commonly call a “mwai mask” is not actually a true mask. Strictly speaking, masks do not even exist in the Iatmul culture. Mwai are not worn on the face. When ceremonies are being prepared, they are attached to a cone of leaves stretched onto a rattan frame. The cone is then placed on the dancer’s shoulders, so that the wooden face is higher than the dancer’s head. When prepared for dance, mwai masks become impressive structures deserving of all ancestral figures, radiant with a thousand materials and a thousand colours.
par Philippe Peltier
Les Iatmul constituent la population la plus importante de la moyenne vallée du Sepik au nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au nombre de leurs inventions on compte indiscutablement les masques mwai.
La construction de ces masques obéit à un schéma relativement simple : un visage etroit, le plus souvent en forme de coeur, dont les yeux, marqués par un coquillage, s’étirent vers le haut et dont le nez s’allonge en un appendice qui, passant devant la bouche, se conclut par une petite figure animale. Suivant les villages ce schéma est sujet à de multiples variations. Le masque de la collection Périnet en présente la forme la plus élaborée et la plus complexe. Il est caractéristique des Nyaura, un sous-groupe Iatmul qui vit dans la zone la plus en amont du fleuve.
Chaque masque est la personnification d’un d’ancêtre dont l’identité est reconnaissable à la petite figure - ici un crocodile mais ce peut‑être aussi un oiseau, un cochon ou un marsupial - située a l’extrêmité de l’appendice nasal. Chaque famille possède au moins deux masques similaires.
Ce que nous désignons couramment comme « masque mwai » n’est, à proprement parler, pas un masque. Les masques, au sens strict du terme, n’existent d’ailleurs pas chez les Iatmul. Les mwai ne se portent pas devant le visage. Ils sont fixés, lors de la préparation des cérémonies, sur un cône de feuilles tendues sur une armature de rotin. Ce cône sera posé sur les épaules du danseur, le visage en bois étant plus haut que la tête du danseur. Prêts pour la danse, les masques mwai deviennent des structures impressionnantes comme se doivent toutes figures ancestrales, resplendissantes de mille matières et de mille couleurs.
CYRANO FROM THE TROPICS
by Philippe Peltier
The Iatmul are the largest population of the mid-Sepik Valley in northern Papua New Guinea. Among their inventions, indisputably, are mwai masks.
The structure of these masks corresponds with a relatively simple design: a straight - most often heart-shaped - face with upward‑slanting eyes marked by a shell and a nose that extends into an appendage that finishes in a small animal figure in front of the mouth. Depending on the village, this design could take on a number of variations. The mask from the Périnet collection shows the most elaborate and most complex form. It is characteristic of the Nyaura, an Iatmul subgroup that lives in the zone furthest upstream of the river.
Each mask is the personification of an ancestor whose identity may be recognised thanks to the little figure - in this case a crocodile, but also perhaps a bird, a pig or a marsupial - located at the end of the nasal appendage. Each family possesses at least two similar masks.
What we commonly call a “mwai mask” is not actually a true mask. Strictly speaking, masks do not even exist in the Iatmul culture. Mwai are not worn on the face. When ceremonies are being prepared, they are attached to a cone of leaves stretched onto a rattan frame. The cone is then placed on the dancer’s shoulders, so that the wooden face is higher than the dancer’s head. When prepared for dance, mwai masks become impressive structures deserving of all ancestral figures, radiant with a thousand materials and a thousand colours.