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Lot Essay
Le qualité de sculpture et le dessin incroyablement raffiné de cette paire de canapés reflète le goût de la cour pour les modèles néoclassiques sophistiqués et la perfection des ateliers de menuiseries en France sous Louis XVI. Jacques Goindoin (1737-1818), architecte et dessinateur de la couronne, était l'un de ses principaux ordonnateurs de ce style ; en concevant notamment une suite de sièges fournie à Marie-Antoinette pour le Belvédère de Versailles dans ce même esprit.
Une bergère de cette suite réalisée par François Foliot a été vendue anonymement chez Christie's, Londres 9 juillet 2018, lot 18 (1 762 500 £). Un autre fauteuil royal de Georges Jacob partage également ces formes générales et cette richesse du répertoire ornemental. Il a été fourni pour le boudoir de Marie-Antoinette à Versailles (V5183) et présente beaucoup de similitudes avec notre lot. Nos canapés ont une silhouette et des éléments décoratifs comparables également au fameux dessin de Dugourc conservé au Musée des arts décoratifs à Paris.
Il est plausible que cette suite ait été initialement achetée à Paris par George Capel-Coningsby (1757-1839), 5e comte d'Essex, au début du XIXe siècle. Il s'était lancé dans une ambitieuse rénovation de son domaine familial : Cassiobury Park, dans le Hertfordshire, après avoir accédé au titre en 1799. Il avait engagé le fameux architecte James Wyatt et le paysagiste Humphrey Repton. Le lien avec Cassiobury Park est établi par Geoffrey de Bellaigue, l'auteur des catalogues de la collection James A. de Rothschild. L'auteur se base sur une note manuscrite de Mlle Alice de Rothschild (d.1922). Il l'identifie provisoirement au lot 93 du catalogue d'un petit groupe de meubles, principalement des meubles Boulle, vendus par le 6e comte d'Essex chez Christie's, à Londres, le 12 mai 1893. La suite avait auparavant appartenu à la collection de Sir Anthony de Rothschild et avait été vendue chez Christie's en 1923.
Cependant, un lien plus fort avec le 5e comte d'Essex apparaît dans une vente aux enchères de 1883 du contenu de la maison de Belgrave Square de la comtesse douairière d'Essex, la seconde épouse du 5e comte, beaucoup plus jeune. Le mobilier est décrit comme étant de style Louis XVI "sculpté et peint". Bien que cette description soit trop vague pour être reliée à nos canapés, elle suggère qu'elle faisait au moins partie de l'achat du 5e comte au début du XIXe siècle.
Cette paire de fauteuils et de canapés faisaient à l'origine partie d'une suite plus importante qui, au XVIIIe siècle, comprenait au moins trois canapés, huit fauteuils, deux bergères et un pare-feu dont seule une partie est actuellement connue (C. Packer, Paris Furniture, Newport, 1956, fig. 213). Ce groupe comprend une autre paire de fauteuils ayant appartenu à la collection Elizabeth Severance Prentiss et se trouvant actuellement au Cleveland Museum of Art (1994.019), un canapé dans une collection privée qui figurait dans la vente Anthony de Rothschild chez Christie's à Londres en 1923 et un écran à feu dans la collection James A. de Rothschild au manoir de Waddesdon (Inv. 2545). Une autre paire de fauteuils et une paire de bergères, qui se trouvent maintenant dans des collections privées, a été vendue dans la vente de la collection de Barbara Piasecka Johnson chez Christie's, Londres, le 8 décembre 1994 (lots 536-540). Une autre paire fut vendue par Christie's en 2020, venant également de chez Dalva Brothers.
LA COLLECTION DE BEAUMONT
La collection de mobilier constituée par le riche expatrié américain Louis de Beaumont et son épouse à la villa Eilenroc était extraordinaire dans la mesure où la majorité de ses meilleurs éléments avaient été acquis lors de deux grandes ventes chez Christie's à Londres, dans les années 1920, toutes deux organisées pour des membres de la famille Rothschild. Plusieurs meubles, comme cette suite, ont été acquis lors de la vente de juin 1923, à la suite du décès de Sir Anthony de Rothschild. D'autres ont été achetés en mai 1925 lors de la vente suivant le décès d'Almina, comtesse de Carnarvon, fille d'Alfred de Rothschild. Cette suite de sièges fut le premier de ces éléments à quitter la villa Eilenroc jusqu'à la dispersion de son contenu chez Sotheby's Monaco, du 4 au 6 décembre 1992, suite au décès de Mme de Beaumont.
Une bergère de cette suite réalisée par François Foliot a été vendue anonymement chez Christie's, Londres 9 juillet 2018, lot 18 (1 762 500 £). Un autre fauteuil royal de Georges Jacob partage également ces formes générales et cette richesse du répertoire ornemental. Il a été fourni pour le boudoir de Marie-Antoinette à Versailles (V5183) et présente beaucoup de similitudes avec notre lot. Nos canapés ont une silhouette et des éléments décoratifs comparables également au fameux dessin de Dugourc conservé au Musée des arts décoratifs à Paris.
Il est plausible que cette suite ait été initialement achetée à Paris par George Capel-Coningsby (1757-1839), 5e comte d'Essex, au début du XIXe siècle. Il s'était lancé dans une ambitieuse rénovation de son domaine familial : Cassiobury Park, dans le Hertfordshire, après avoir accédé au titre en 1799. Il avait engagé le fameux architecte James Wyatt et le paysagiste Humphrey Repton. Le lien avec Cassiobury Park est établi par Geoffrey de Bellaigue, l'auteur des catalogues de la collection James A. de Rothschild. L'auteur se base sur une note manuscrite de Mlle Alice de Rothschild (d.1922). Il l'identifie provisoirement au lot 93 du catalogue d'un petit groupe de meubles, principalement des meubles Boulle, vendus par le 6e comte d'Essex chez Christie's, à Londres, le 12 mai 1893. La suite avait auparavant appartenu à la collection de Sir Anthony de Rothschild et avait été vendue chez Christie's en 1923.
Cependant, un lien plus fort avec le 5e comte d'Essex apparaît dans une vente aux enchères de 1883 du contenu de la maison de Belgrave Square de la comtesse douairière d'Essex, la seconde épouse du 5e comte, beaucoup plus jeune. Le mobilier est décrit comme étant de style Louis XVI "sculpté et peint". Bien que cette description soit trop vague pour être reliée à nos canapés, elle suggère qu'elle faisait au moins partie de l'achat du 5e comte au début du XIXe siècle.
Cette paire de fauteuils et de canapés faisaient à l'origine partie d'une suite plus importante qui, au XVIIIe siècle, comprenait au moins trois canapés, huit fauteuils, deux bergères et un pare-feu dont seule une partie est actuellement connue (C. Packer, Paris Furniture, Newport, 1956, fig. 213). Ce groupe comprend une autre paire de fauteuils ayant appartenu à la collection Elizabeth Severance Prentiss et se trouvant actuellement au Cleveland Museum of Art (1994.019), un canapé dans une collection privée qui figurait dans la vente Anthony de Rothschild chez Christie's à Londres en 1923 et un écran à feu dans la collection James A. de Rothschild au manoir de Waddesdon (Inv. 2545). Une autre paire de fauteuils et une paire de bergères, qui se trouvent maintenant dans des collections privées, a été vendue dans la vente de la collection de Barbara Piasecka Johnson chez Christie's, Londres, le 8 décembre 1994 (lots 536-540). Une autre paire fut vendue par Christie's en 2020, venant également de chez Dalva Brothers.
LA COLLECTION DE BEAUMONT
La collection de mobilier constituée par le riche expatrié américain Louis de Beaumont et son épouse à la villa Eilenroc était extraordinaire dans la mesure où la majorité de ses meilleurs éléments avaient été acquis lors de deux grandes ventes chez Christie's à Londres, dans les années 1920, toutes deux organisées pour des membres de la famille Rothschild. Plusieurs meubles, comme cette suite, ont été acquis lors de la vente de juin 1923, à la suite du décès de Sir Anthony de Rothschild. D'autres ont été achetés en mai 1925 lors de la vente suivant le décès d'Almina, comtesse de Carnarvon, fille d'Alfred de Rothschild. Cette suite de sièges fut le premier de ces éléments à quitter la villa Eilenroc jusqu'à la dispersion de son contenu chez Sotheby's Monaco, du 4 au 6 décembre 1992, suite au décès de Mme de Beaumont.