Details
MASQUE BÉKOM
CAMEROUN
Hauteur : 45 cm. (17 3⁄4 in.)
Provenance
Collection Dahlem Museum, Berlin
Collection Georges de Miré (1890-1965), Paris
Bellier, Hôtel Drouot, Paris, Collection G. de Miré. Sculptures anciennes d'Afrique et d'Amérique, 16 décembre 1931, lot 43
Collection Pierre Faure (1903-1990), Gstaad, acquis lors de cette vente
Transmis par descendance
Literature
Marquetty, M.V., Exposition d'art africain, d'art océanien. Galerie Pigalle, Paris, 1930, p. 14, n° 147 (non ill.)
Sautier, A., « L'exposition d'art africain et d'art océanien au Théâtre Pigalle » in Formes. Revue internationale des arts plastiques, Paris, mars 1930, n° 3, pp. 12-13
Harter, P., Arts anciens du Cameroun, Arnouville, 1986, p. 213, n° 245
Hourdé, C.-W. et Rolland, N., Galerie Pigalle. Afrique. Océanie, Paris, 2018, p. 228, n° 147
Exhibited
Paris, Galerie du Théâtre Pigalle, Exposition d'art africain, d'art océanien, 28 février - 1er avril 1930
Paris, Galerie Charles Ratton, Collection G. de Miré. Sculptures anciennes d'Afrique et d'Amérique, décembre 1931
Further details
BEKOM MASK, CAMEROON

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Redécouverte majeure, ce masque est exposé pour la première fois en 1930 à l’occasion de l’exposition qui se tient à la galerie du théâtre Pigalle, évènement-pivot qui marquera de manière indélébile l’histoire de la réception en Europe des arts d’Afrique et d’Océanie. Dans l’historiographie du domaine, cette exposition occupera une place mythique par la suite grâce à la qualité exceptionnelle des œuvres qui y étaient présentées. A l’instar de nombreuses œuvres iconiques, le masque Békom y représente magistralement la collection Georges de Miré dont il fait encore partie en 1930. Nous associons aujourd’hui le nom de ce dernier à celui des plus importantes collections pionnières, « fondatrices », constituées dans la première moitié du XXe siècle dans le domaine des arts d’Afrique et d’Océanie. Devenue vite légendaire, la collection de Miré réunit de nombreux chefs-d’œuvre africains et océaniens, constituant de notre temps les joyaux de plusieurs collections majeures publiques et privées. Elle sera dispersée le 16 décembre 1931 à l’hôtel Drouot après deux semaines d’exposition à la Galerie Charles Ratton. Les clichés de l’exposition, sur lesquels notre masque est d’ailleurs visible, révèlent la qualité remarquable des œuvres réunies par Georges de Miré.

Le masque est acquis à la vente par Pierre Faure, petit-fils de Jean-Baptiste Faure, grand ami d’Edouard Manet, immortalisé à plusieurs reprises par ce dernier, comme l’atteste d’ailleurs le portrait signé par Manet et conservé actuellement dans la collection du Metropolitan Museum of Art à New York.

Au cours de son analyse sur l’importance et la qualité artistique des trônes-effigies du Musée de Dahlem, sculptures monumentales d’une qualité plastique exceptionnelle, réalisées vers la moitié du XIXe siècle, Pierre Harter se penche également sur une série de six masques, dont le masque de Miré fait partie, et dont il admire la qualité : « Il nous semble reconnaître, sinon la main, tout au moins l’esprit du réalisateur des quatre premiers trônes dans une série de masques importants, dont le plus parfait est sans nul doute celui que Knoblauch collecté en 1905 », actuellement au Linden Museum. Le masque Békom de l’ancienne collection Georges de Miré, cité par Harter, est celui se rapprochant le plus de l’exemplaire de la collection du Linden Museum. Il partage avec ce dernier les mêmes qualités plastiques : la coiffure dénote une grande pureté de lignes, « ses courbures s’harmonisant à la perfection avec celles du front, de la nuque, des sourcils, du maxillaire inférieur et du profil de la face » (Harter, P., Arts anciens du Cameroun, Arnouville, 1986, p. 217). D’une ancienneté incontestable et d’une grande rareté, le masque de Miré s’impose ainsi comme l’un des chefs-d’œuvre de l’art Békom.

This mask was put on public display for the first time in 1930 at the exhibition held at the gallery of the Pigalle theatre, a pivotal event that left an indelible mark on the history of the European reaction to the arts of Africa and Oceania. In the historiography of the field, this exhibition took on legendary proportions afterwards thanks to the exceptional quality of the works that were presented there. Like a number of iconic works shown there, the Bekom mask majestically represented the Georges de Miré collection, of which it was still a part in 1930. Today, we associate the Miré name with that of the most important pioneering, ‘founding’ collections of African and Oceanic art assembled during the first half of the 20th century. The Miré collection, which quickly became legendary, included a number of African and Oceanic masterpieces that today constitute the crowning glories of several major public and private collections. It was auctioned off on 16 December 1931 at Hôtel Drouot after a two-week exhibition at Galerie Charles Ratton. The photos of the exhibition, in which this mask is moreover visible, reveal the remarkable quality of the works collected by Georges de Miré.

At the auction, the mask was purchased by Pierre Faure. He was the grandson of Jean-Baptiste Faure, who had been a good friend of Edouard Manet. Indeed, the artist portrayed him in several works, such as the portrait signed by Manet and currently kept as part of the MET collection.

During his analysis on the importance and artistic qualities of the throne-effigies kept at the Ethnological Museum of Berlin - monumental sculptures of an exceptional plastic quality crafted around the mid-19th century -, Pierre Harter also explores a series of six masks, including the mask that belonged to Miré. He admires its quality: ‘We seem to recognise the spirit, if not the hand, of the one who sculpted the first four thrones in a series of important masks, of which the most perfect is certainly the one that Knoblauch collected in 1905,’ currently kept at the Linden Museum. The Bekom mask of the former Georges de Miré collection that Harter mentioned is the one that is most similar to the example from the Linden Museum collection. The two share the same plastic qualities: the headdress denotes a great purity of line, ‘its curves perfectly harmonise with those of the forehead, nape of the neck, eyebrows, lower jaw and profile’ (Harter, P., Arts anciens du Cameroun, Arnouville, 1986, p. 217). Incontestably old, it stands out as one of the masterpieces of Bekom art and is a major rediscovery.

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