SCEPTRE TSHOKWE
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SCEPTRE TSHOKWE

ANGOLA

Details
SCEPTRE TSHOKWE
ANGOLA
Hauteur : 41.5 cm. (16 3⁄8 in.)
Provenance
Collection Alfredo Baptista Cunha Braga (1869-1932), Lisbonne, acquis en 1905, inv. n° 112
Transmis par descendance familiale
Sotheby's, Paris, 16 juin 2010, lot 74
Collection privée, acquis lors de cette vente
Special notice

ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Post lot text
CHOKWE SCEPTER, ANGOLA

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, Arts of Africa, Oceania & the Americas

Lot Essay

Dans son inventaire, Alfredo Baptista Cunha (1869-1932), éminent entrepreneur et collectionneur de renom, répertoria à l'année 1905 ce sceptre Tshokwe au n° 112, sous cette appellation : manipanso raiz signifiant idole racine.

Ce chef-d’œuvre témoigne d’une des expressions artistiques les plus accomplies et emblématiques de l’art Tschokwe. C’est au XVIIIe et début du XIXe siècle que s’est développé l’art de cour, en particulier « l’école de Moxico », dans la capitale de la région du haut Zambèze, « le pays d’origine ». Fonseca Cardoso, qui était en pays Tshokwe au début du XXe siècle, définit ce style par « la souplesse des formes, le dynamisme, le réalisme, la finesse des détails et la musculature puissamment modelée ». Tant de caractéristiques associées avec génie dans notre exemplaire.

Ce chef-d’œuvre exprime toute la notion de puissance et de souveraineté attribuée au chef ou au dignitaire. Véritable insigne royal, le sculpteur a magnifié l’art de cour Tshokwe : le sceptre est sculpté avec beaucoup de naturalisme et un extrême raffinement. La musculature saillante traduit toute l’impériosité et la masculinité du dignitaire - dont le buste s’échappe du haut du sceptre - qui arbore sa somptueuse coiffe mutwe wa kayanda qui vient parfaire son allure par un jeu subtil de courbes. La force de cet emblème est renforcée par le mouvement ample des bras et la pose souveraine et magistrale du personnage représenté.

Parmi les objets de prestige, rares sont ceux d’une facture aussi délicate et éblouissante que celle de notre exemplaire. Pour faire écho aux propos de Marie-Louise Bastin dans La sculpture Tshokwe (Meudon, 1982) : « les objets de prestige, sceptres et tabatières […] égalent souvent la statuaire par l’équilibre plastique, l’invention des formes et le soin de la facture. »

Superbement mis en valeur par son incroyable patine d’ancienneté, sombre et profonde, cet attribut royal est un témoin indéfectible du talent d’un artiste à l’apogée de son art. Bien qu’il semble compliqué d’égaler la qualité sculpturale de cette œuvre, deux autres exemplaires, de style « Moxico » peuvent s’en rapprocher : l’un, pour sa physionomie et ses détails géométriques, actuellement au Weltmuseum Wien (inv. n° 132.130), acquis en 1875 par Antoon Erwin Lux ; le second, pour ses détails anatomiques, acquis par Sydney Bernard Burney et conservé au British Museum depuis 1944 (inv. n° 1944 AF 3-3).

In his inventory, eminent entrepreneur and renowned collector Alfredo Baptista Cunha (1869-1932) listed this Chokwe sceptre as item number 112 under the year 1905 and under the name manipanso raiz, meaning “root idol.”

This masterpiece is an example of one of the most accomplished and iconic artistic expressions of Chokwe art. Court art developed in the 18th and early 19th centuries, particularly the “Moxico school,” named for the capital of the Upper Zambezi region of the Chokwe “homeland.” Fonseca Cardoso, who was in Chokwe country in the early 20th century, defines this style by its 'fluid shapes, dynamic lines, realism, delicate details and powerfully sculpted musculature' features that are ingeniously combined in our piece here.

This masterpiece embodies the very essence of power and sovereignty assigned to the leader or dignitary. The sculptor captured all the beauty of Chokwe court art in this true regalia: the sceptre shows great naturalism and extreme refinement in its carving. The bulging musculature represents the imperious nature and masculinity of the dignitary - whose torso protrudes from the sceptre’s top and who sports a sumptuous mutwe wa kayanda headdress, further enhancing the dignitary’s appearance with subtle curves. The strength of this remarkable emblem is conveyed in the sweeping movement of the arms and the sovereign and masterful pose of the figure depicted.

Rare are prestige objects of the delicate, dazzling craftsmanship seen in our piece. In the words of Marie-Louise Bastin in La sculpture Tshokwe (Meudon, 1982): 'Prestige objects, sceptres and snuffboxes […] are often on a par with statuary in their artistic balance, formal inventiveness and careful craftsmanship.'

Superbly enhanced by its extraordinary, age-old patina of great darkness and depth, this royal article serves as unwavering testament to the talent of master at the peak of his artistic skill. While it may seem challenging to equal the sculptural quality of this work, two other copies in the “Moxico” style come close: the first, for its physiognomy and geometric details, currently at the Weltmuseum Wien (inv. no. 132.130), acquired by Antoon Erwin Lux in 1875; the second, for its anatomical details, acquired by Sydney Bernard Burney and housed at the British Museum since 1944 (inv. no. 1944 AF 3-3).
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