Lot Essay
Kota art is synonymous with abstraction and also with magical ingenuity. At first glance, the nature of Kota art rests on the symmetrical arrangement of a Euclidean-type concept based on geometric elements such as planes, dots, lines, circles, and arches. This apparent simplicity is somehow contradicted by the complex nature of the technical skills needed in their making. This process calls for various types of expertise, such as sculpture on wood and a talent for the creation of various ornaments made of iron, copper, and brass.
This piece is the exceptional embodiment of one of the most sophisticated aesthetic model of Kota reliquary figures. It clearly belongs to the Ndassa style which differs considerably from the two-dimensions suggested by most Kota reliquary figures. From a formal point of view, this style is characterized by an attempt to create a third dimension. For that reason, male Kota-Ndassa effigies occupy a special place in Gabon’s statuary. On account of their impressive scale, they are unique among reliquaries created by various Kota groups. Their sophisticated aspect merge both naturalism and geometric elements in a creative way. In spite of being a limited body of work, Ndassa pieces were made in a variety of styles as shown by the use of various decorative elements who, nonetheless, honor well-established canons. Amongst Kota artists, the Ndassa have explored the creative process in a remarkable way, reaching the ultimate limits of creativity. More than any other Kota sub-group, they managed to pool the skills of sculptors and blacksmiths alike. These artworks typically combine the color of various metals and alloys; red copper for the cheeks, iron for the arched brows and ‘tears’, and, finally, brass for the remaining surfaces. They have thus achieved works of art that generate a truly magical presence. This lot bears witness to this fact and shows a piece whose stern composure radiates with unshakable serenity.
Ndassa works of art have been part of celebrated collections. Let us mention in passing the former collections of Georges de Miré, Charles Ratton, Carl Einstein, and that of Dr. Maurice Girardin. We are currently aware of the existence of a dozen or so sculptures of the same hand or workshop as the Laliberté figure - such as the object in the permanent collection of the Ethnologisches Museum of Berlin, inv. no. IIIC 33268, acquired from Carl Einstein in 1926, that from the ex-René Rasmussen - Frum collection (cf. LaGamma, A., Eternal Ancestors, New York, 2007, p. 265, no. 86), that of the ex-Vérité collection (cf. Christie’s, Paris, 21 November 2017, lot 94), that of the ex-De Witt collection (cf. Sotheby’s, Paris, 14 December 2016, lot 17) and lastly, that of the former Carlo Monzino collection.
L’art Kota est synonyme d’abstraction, mais aussi d’ingéniosité magique. A première vue, l’essence d’une oeuvre Kota se résume à l‘arrangement symétrique dans le plan euclidien d’un certain nombre d’éléments géométriques de base : plans, points, lignes, cercles et arcs de cercle. Cette simplicité apparente est démentie par la nature complexe du savoir-faire que la création de ces figures présuppose. Leur fabrication nécessite principalement le mélange savant de sculpture en bois et ornements en fer, cuivre ou laiton.
Cet exemplaire incarne de manière exceptionnelle l’un des modèles esthétiques parmi les plus sophistiqués de reliquaires Kota. Il est typique du style Ndassa, qui diffère essentiellement des formes bidimensionnelles que revêtent la plupart des reliquaires Kota. D’un point de vue formel, ce style est caractérisé avant tout par la tridimensionnalité. Pour cette raison, les effigies masculines Kota-Ndassa occupent une place particulière au sein de la statuaire du Gabon. Elles comptent certainement parmi les plus imposantes figures de reliquaire grâce à leur taille impressionnante, typiquement supérieure à la moyenne rencontrée parmi les autres styles. Leur aspect sophistiqué mêle naturalisme et géométrie d’une manière unique. Assez restreint, le corpus d’oeuvres Ndassa présente toutefois une grande diversité, notamment en ce qui concerne la variété de détails décoratifs que chaque artiste applique à chacune des oeuvres, tout en suivant des codes iconographiques bien spécifiques. Parmi les artistes Kota, les Ndassa ont exploré d’une manière remarquable les frontières ultimes de la virtuosité. Ils ont complexifié comme personne d’autres le travail combiné du forgeron et du sculpteur. Leurs oeuvres se remarquent typiquement par l’assemblage de différents métaux et le mélange original de leurs couleurs : du cuivre rouge pour les joues, du fer pour l’arc des sourcils et les « larmes », et du laiton pour le reste. Ils ont abouti ainsi à des formes d’art qui témoignent d’une présence magique. Le lot présent en est une illustration parfaite grâce à son aspect sévère et rigoureux, dégageant une majestueuse sérénité.
Certaines oeuvres Kota-Ndassa ont fait partie des collections historiques les plus importantes. A ce titre, nous citons celles de Georges de Miré, Charles Ratton, Carl Einstein, ou celle du Dr. Maurice Girardin. Actuellement, on compte une douzaine de ces sculptures issues probablement du même atelier. Comme figures comparables au lot présent sont à mentionner celle de la collection du Ethnologisches Museum de Berlin, inv. n° IIIC 33268, acquise en 1926 et ayant appartenue à Carl Einstein, celle de l’ancienne collection Frum - René Rasmussen (cf. LaGamma, A., Eternal Ancestors, New York, 2007, p. 265, n° 86), celle de l’ancienne collection Vérité (cf. Christie’s, Paris, 21 novembre 2017, lot 94), celle de l’ancienne collection De Witt (cf. Sotheby’s, Paris, 14 décembre 2016, lot 17), ou encore celle de l’ancienne collection Carlo Monzino.
This piece is the exceptional embodiment of one of the most sophisticated aesthetic model of Kota reliquary figures. It clearly belongs to the Ndassa style which differs considerably from the two-dimensions suggested by most Kota reliquary figures. From a formal point of view, this style is characterized by an attempt to create a third dimension. For that reason, male Kota-Ndassa effigies occupy a special place in Gabon’s statuary. On account of their impressive scale, they are unique among reliquaries created by various Kota groups. Their sophisticated aspect merge both naturalism and geometric elements in a creative way. In spite of being a limited body of work, Ndassa pieces were made in a variety of styles as shown by the use of various decorative elements who, nonetheless, honor well-established canons. Amongst Kota artists, the Ndassa have explored the creative process in a remarkable way, reaching the ultimate limits of creativity. More than any other Kota sub-group, they managed to pool the skills of sculptors and blacksmiths alike. These artworks typically combine the color of various metals and alloys; red copper for the cheeks, iron for the arched brows and ‘tears’, and, finally, brass for the remaining surfaces. They have thus achieved works of art that generate a truly magical presence. This lot bears witness to this fact and shows a piece whose stern composure radiates with unshakable serenity.
Ndassa works of art have been part of celebrated collections. Let us mention in passing the former collections of Georges de Miré, Charles Ratton, Carl Einstein, and that of Dr. Maurice Girardin. We are currently aware of the existence of a dozen or so sculptures of the same hand or workshop as the Laliberté figure - such as the object in the permanent collection of the Ethnologisches Museum of Berlin, inv. no. IIIC 33268, acquired from Carl Einstein in 1926, that from the ex-René Rasmussen - Frum collection (cf. LaGamma, A., Eternal Ancestors, New York, 2007, p. 265, no. 86), that of the ex-Vérité collection (cf. Christie’s, Paris, 21 November 2017, lot 94), that of the ex-De Witt collection (cf. Sotheby’s, Paris, 14 December 2016, lot 17) and lastly, that of the former Carlo Monzino collection.
L’art Kota est synonyme d’abstraction, mais aussi d’ingéniosité magique. A première vue, l’essence d’une oeuvre Kota se résume à l‘arrangement symétrique dans le plan euclidien d’un certain nombre d’éléments géométriques de base : plans, points, lignes, cercles et arcs de cercle. Cette simplicité apparente est démentie par la nature complexe du savoir-faire que la création de ces figures présuppose. Leur fabrication nécessite principalement le mélange savant de sculpture en bois et ornements en fer, cuivre ou laiton.
Cet exemplaire incarne de manière exceptionnelle l’un des modèles esthétiques parmi les plus sophistiqués de reliquaires Kota. Il est typique du style Ndassa, qui diffère essentiellement des formes bidimensionnelles que revêtent la plupart des reliquaires Kota. D’un point de vue formel, ce style est caractérisé avant tout par la tridimensionnalité. Pour cette raison, les effigies masculines Kota-Ndassa occupent une place particulière au sein de la statuaire du Gabon. Elles comptent certainement parmi les plus imposantes figures de reliquaire grâce à leur taille impressionnante, typiquement supérieure à la moyenne rencontrée parmi les autres styles. Leur aspect sophistiqué mêle naturalisme et géométrie d’une manière unique. Assez restreint, le corpus d’oeuvres Ndassa présente toutefois une grande diversité, notamment en ce qui concerne la variété de détails décoratifs que chaque artiste applique à chacune des oeuvres, tout en suivant des codes iconographiques bien spécifiques. Parmi les artistes Kota, les Ndassa ont exploré d’une manière remarquable les frontières ultimes de la virtuosité. Ils ont complexifié comme personne d’autres le travail combiné du forgeron et du sculpteur. Leurs oeuvres se remarquent typiquement par l’assemblage de différents métaux et le mélange original de leurs couleurs : du cuivre rouge pour les joues, du fer pour l’arc des sourcils et les « larmes », et du laiton pour le reste. Ils ont abouti ainsi à des formes d’art qui témoignent d’une présence magique. Le lot présent en est une illustration parfaite grâce à son aspect sévère et rigoureux, dégageant une majestueuse sérénité.
Certaines oeuvres Kota-Ndassa ont fait partie des collections historiques les plus importantes. A ce titre, nous citons celles de Georges de Miré, Charles Ratton, Carl Einstein, ou celle du Dr. Maurice Girardin. Actuellement, on compte une douzaine de ces sculptures issues probablement du même atelier. Comme figures comparables au lot présent sont à mentionner celle de la collection du Ethnologisches Museum de Berlin, inv. n° IIIC 33268, acquise en 1926 et ayant appartenue à Carl Einstein, celle de l’ancienne collection Frum - René Rasmussen (cf. LaGamma, A., Eternal Ancestors, New York, 2007, p. 265, n° 86), celle de l’ancienne collection Vérité (cf. Christie’s, Paris, 21 novembre 2017, lot 94), celle de l’ancienne collection De Witt (cf. Sotheby’s, Paris, 14 décembre 2016, lot 17), ou encore celle de l’ancienne collection Carlo Monzino.