Lot Essay
Royal art has a colossal importance in the emblematic representation of the Mangbetu. As demonstrated by the history of kings Mbunza and Gbundwe from 1880 to 1900, artistic creations were dictated directly by the king’s patronage. This resulted from a unique development related to the renewal of royal Mangbetu power during the second half of the 19th century. However, Mangbetu art is difficult to generalize; the creations of this kingdom, which underwent continual change at the end of the 19th century, can be attributed to artists of a number of ethnicities. In this context, Schildkrout and Keim (1984) emphasize that ‘sculptures representing the Mangbetu as being typically characterized by the elongated shapes of their skulls are not necessarily always the work of Mangbetu artists. Among the Budu, Mayogo, Azande, Baramnbo, Makere, Lese, Mamvu, Meje and other groups encompassed by the Mangbetu kingdom, certain individuals engaged in the practice of skull elongation, while certain others were artists who illustrated this fashion in their work’ (Schildkrout, E. and Keim, C., African Reflections. Art from Northeastern Zaire, Seattle, 1984, p. 239).
Large Mangbetu statues are a relatively rare, isolated phenomenon, and only a few examples are still kept in private collections today. That is why this female figure stands out as an exceptional and particularly eloquent example of the great plastic virtuosity of the region’s artists. It once formed a pair with another known male figure that is today part of a private collection. Naturalist Mangbetu statues of this type are attributed to the influence of the Azande of Sudan (ibid, 1984, p. 222). A theory proposed by Schildkrout and Keim asserts that the production of figures in male-and-female couples could be related to the productions of Belanda artists’ workshops for the court of King Gbundwe at the turn of the 20th century. While very little is confirmed about the precise purpose of these statues, their use appears to have been intended as propitiatory. Their role, both among the Azande and Mangbetu, appears to have been dissociated from any religious use. Certain oral traditions discussed by Schildkrout and Keim mention the purely representative aspect of these statues, suggesting that they are actually portraits (ibid, pp. 222 and 238).
L’importance que détient l’art de cour dans la représentation identitaire des Mangbetu est colossale. Comme illustré par le cas des rois Mbunza et Gbundwe dans la période 1880-1900, les créations artistiques émanent alors du patronat direct des rois. Ceci est le résultat d’un développement unique lié au renouvellement, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, du pouvoir royal mangbetu. Néanmoins, l’art mangbetu s’accommode mal de généralités ; les créations nées de ce royaume en constante transformation à la fin du XIXe est imputable à des artistes appartenant à de nombreuses ethnies. Dans ce contexte Schildkrout et Keim (1984) soulignent notamment que « les sculptures représentant les Mangbetu comme typiquement caractérisées par la forme allongée de leurs crânes, ne sont pas toujours nécessairement l’œuvre des artistes mangbetu. Parmi les Budu, Mayogo, Azande, Baramnbo, Makere, Lese, Mamvu, Meje et autres groupes englobés par le royaume mangbetu, certains individus ont adopté la pratique des crânes allongés, tandis que certains autres étaient des artistes ayant illustré cette mode dans leurs œuvres » (Schildkrout, E. et Keim, C., African Reflections. Art from Northeastern Zaire, Seattle, 1984, p. 239).
La grande statuaire mangebtu est un phénomène plutôt rare et isolé, et uniquement peu d’exemplaires sont encore conservés dans les collections privées. Dans ce sens, la figure féminine présentée ici s’impose comme un exemple exceptionnel et particulièrement éloquent de la grande virtuosité plastique des artistes de cette région. Elle formait autrefois une paire avec une autre statue masculine connue, actuellement dans une collection privée. On attribue les statues naturalistes mangbetu de cette typologie à l’influence des Azande du Soudan (ibid, 1984, p. 222). Une hypothèse avancée par Schildkrout et Keim suggère que la production de figures en couple homme-femme serait liée à l’activité des ateliers d’artistes belanda installés à la cour du roi Gbundwe au tournant du XXe siècle. Bien que très peu soit confirmé sur la fonction précises de ces statues, leur utilisation semble avoir servi dans des buts propitiatoires. Leur rôle, autant parmi les Azande que les Mangbetu, semble avoir été dissocié de toute utilisation religieuse. Certaines traditions orales reprises par Schildkrout et Keim mentionne notamment l’aspect purement représentatif que ces statues détenaient en tant que véritables portraits (ibid, pp. 222 et 238).
Large Mangbetu statues are a relatively rare, isolated phenomenon, and only a few examples are still kept in private collections today. That is why this female figure stands out as an exceptional and particularly eloquent example of the great plastic virtuosity of the region’s artists. It once formed a pair with another known male figure that is today part of a private collection. Naturalist Mangbetu statues of this type are attributed to the influence of the Azande of Sudan (ibid, 1984, p. 222). A theory proposed by Schildkrout and Keim asserts that the production of figures in male-and-female couples could be related to the productions of Belanda artists’ workshops for the court of King Gbundwe at the turn of the 20th century. While very little is confirmed about the precise purpose of these statues, their use appears to have been intended as propitiatory. Their role, both among the Azande and Mangbetu, appears to have been dissociated from any religious use. Certain oral traditions discussed by Schildkrout and Keim mention the purely representative aspect of these statues, suggesting that they are actually portraits (ibid, pp. 222 and 238).
L’importance que détient l’art de cour dans la représentation identitaire des Mangbetu est colossale. Comme illustré par le cas des rois Mbunza et Gbundwe dans la période 1880-1900, les créations artistiques émanent alors du patronat direct des rois. Ceci est le résultat d’un développement unique lié au renouvellement, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, du pouvoir royal mangbetu. Néanmoins, l’art mangbetu s’accommode mal de généralités ; les créations nées de ce royaume en constante transformation à la fin du XIXe est imputable à des artistes appartenant à de nombreuses ethnies. Dans ce contexte Schildkrout et Keim (1984) soulignent notamment que « les sculptures représentant les Mangbetu comme typiquement caractérisées par la forme allongée de leurs crânes, ne sont pas toujours nécessairement l’œuvre des artistes mangbetu. Parmi les Budu, Mayogo, Azande, Baramnbo, Makere, Lese, Mamvu, Meje et autres groupes englobés par le royaume mangbetu, certains individus ont adopté la pratique des crânes allongés, tandis que certains autres étaient des artistes ayant illustré cette mode dans leurs œuvres » (Schildkrout, E. et Keim, C., African Reflections. Art from Northeastern Zaire, Seattle, 1984, p. 239).
La grande statuaire mangebtu est un phénomène plutôt rare et isolé, et uniquement peu d’exemplaires sont encore conservés dans les collections privées. Dans ce sens, la figure féminine présentée ici s’impose comme un exemple exceptionnel et particulièrement éloquent de la grande virtuosité plastique des artistes de cette région. Elle formait autrefois une paire avec une autre statue masculine connue, actuellement dans une collection privée. On attribue les statues naturalistes mangbetu de cette typologie à l’influence des Azande du Soudan (ibid, 1984, p. 222). Une hypothèse avancée par Schildkrout et Keim suggère que la production de figures en couple homme-femme serait liée à l’activité des ateliers d’artistes belanda installés à la cour du roi Gbundwe au tournant du XXe siècle. Bien que très peu soit confirmé sur la fonction précises de ces statues, leur utilisation semble avoir servi dans des buts propitiatoires. Leur rôle, autant parmi les Azande que les Mangbetu, semble avoir été dissocié de toute utilisation religieuse. Certaines traditions orales reprises par Schildkrout et Keim mentionne notamment l’aspect purement représentatif que ces statues détenaient en tant que véritables portraits (ibid, pp. 222 et 238).