拍品專文
Nicolas de Largillierre (1656-1746) partage avec Hyacinthe Rigaud (1659-1743) le titre de ‘portraitiste du Grand Siècle’.
Si ce dernier était davantage consacré à la clientèle royale, notre peintre répondait aux commandes fort lucratives de la grande bourgeoisie, des financiers et des parlementaires. Le caractère religieux de notre peinture détonne dans le corpus du peintre, mais cette représentation à mi-corps de l’apôtre Barthélemy – dont les attributs, le couteau et l’Évangile selon Matthieu évoque la prédication et le martyre du saint – s’approche de son genre de prédilection.
Cet homme aux traits réalistes, baigné dans une lumière au caractère divin, ne fut rendu à l’artiste par Dominique Brême qu’en 2003, à l’occasion de l’exposition au musée Jacquemart-André à Paris. Celui-ci reconnaît dans ce tableau l’un des apôtres ornant l’élégante demeure parisienne du peintre, rue Geoffroy-l’Angevin. Dans cette logique, le saint aurait été peint – comme probablement quatre autres portraits de saints repris dans l’inventaire après décès (G. de Lastic, op. cit., p. 25) – par l’artiste pour son propre usage. Parmi les tableaux autographes avec lesquels il vivait, les tableaux religieux étaient les plus nombreux. Ceux-ci ornaient les cimaises de sa maison richement décorées : guéridons, consoles, boiseries, trumeaux de glace, tapisseries et instruments de musique sont repris dans la description faite par Dézallier d’Argenville (1680-1765).
Ce tableau, situé dans les années 1710-1715, témoigne des influences éclectiques du peintre. Formé à Anvers par les disciples de l’école rubénienne des coloristes, ses voyages et rencontres lui font également découvrir les portraits d’Antoon van Dyck (1599-1641) et l’école bolonaise autour d’Annibal Carrache (1560-1609). La difficulté des historiens d’art à attribuer et dater ce tableau témoigne de son originalité dans le contexte de l’esthétique classique de l’école française de la première moitié du XVIIIe siècle.
La reprise de cette composition à trois reprises suggère la célébrité du tableau à l’époque. Nous connaissons en effet une version de Joseph-Marie Vien (1716-1809), conservée au musée Francisque Mandet de Riom, une copie attribuée à Gaetano Gandolfi (1734-1802) exposée au musée d’Art et d’Histoire de Genève et enfin une troisième version probablement autographe au musée des beaux-arts d’Arras (autrefois connue sous le nom de Jean Jouvenet (1644-1717)).
Si ce dernier était davantage consacré à la clientèle royale, notre peintre répondait aux commandes fort lucratives de la grande bourgeoisie, des financiers et des parlementaires. Le caractère religieux de notre peinture détonne dans le corpus du peintre, mais cette représentation à mi-corps de l’apôtre Barthélemy – dont les attributs, le couteau et l’Évangile selon Matthieu évoque la prédication et le martyre du saint – s’approche de son genre de prédilection.
Cet homme aux traits réalistes, baigné dans une lumière au caractère divin, ne fut rendu à l’artiste par Dominique Brême qu’en 2003, à l’occasion de l’exposition au musée Jacquemart-André à Paris. Celui-ci reconnaît dans ce tableau l’un des apôtres ornant l’élégante demeure parisienne du peintre, rue Geoffroy-l’Angevin. Dans cette logique, le saint aurait été peint – comme probablement quatre autres portraits de saints repris dans l’inventaire après décès (G. de Lastic, op. cit., p. 25) – par l’artiste pour son propre usage. Parmi les tableaux autographes avec lesquels il vivait, les tableaux religieux étaient les plus nombreux. Ceux-ci ornaient les cimaises de sa maison richement décorées : guéridons, consoles, boiseries, trumeaux de glace, tapisseries et instruments de musique sont repris dans la description faite par Dézallier d’Argenville (1680-1765).
Ce tableau, situé dans les années 1710-1715, témoigne des influences éclectiques du peintre. Formé à Anvers par les disciples de l’école rubénienne des coloristes, ses voyages et rencontres lui font également découvrir les portraits d’Antoon van Dyck (1599-1641) et l’école bolonaise autour d’Annibal Carrache (1560-1609). La difficulté des historiens d’art à attribuer et dater ce tableau témoigne de son originalité dans le contexte de l’esthétique classique de l’école française de la première moitié du XVIIIe siècle.
La reprise de cette composition à trois reprises suggère la célébrité du tableau à l’époque. Nous connaissons en effet une version de Joseph-Marie Vien (1716-1809), conservée au musée Francisque Mandet de Riom, une copie attribuée à Gaetano Gandolfi (1734-1802) exposée au musée d’Art et d’Histoire de Genève et enfin une troisième version probablement autographe au musée des beaux-arts d’Arras (autrefois connue sous le nom de Jean Jouvenet (1644-1717)).