Lot Essay
Ce modèle de fauteuil Empire à dossier renversé peut être attribué sans aucune hésitation à François-Honoré-Georges Jacob dit Jacob Desmalter, dont l’estampille – que l’on retrouve sur beaucoup des sièges de l’ensemble auquel le présent fauteuil appartient – était ‘JACOB D. RUE MESLEE’ de 1803 à 1813. Il s’agit d’un modèle bien identifié et connu de cet ébéniste, dont il a fourni un grand nombre d’exemplaires – avec plusieurs variantes – au Garde-Meuble impérial. Le succès de ce modèle est attesté par sa présence récurrente dans les portraits officiels de la cour napoléonienne, en particulier ceux peints par le baron François Gérard (portrait de la reine Hortense et de son fils en 1807, du comte Regnault de Saint-Jean-d’Angely, Maréchal de France en 1808, de Napoléon Ier vers 1812, de Marie-Louise et du roi de Rome en 1813), ou celui de Bonaparte par Ingres en 1804.
Si l’on ignore la destination initiale de l’ensemble auquel appartient ce fauteuil, il apparaît pourtant qu’il dut être commandé et livré pour l’hôtel de l’archichancelier Cambacérès (hôtel de Roquelaure), lequel hôtel fut vendu avec l’intégralité de son mobilier à la duchesse douairière d’Orléans en 1816. A la mort de cette dernière en 1821, ses biens furent séparés entre ses deux enfants, Madame Adélaïde et Louis-Philippe, duc d’Orléans, devenu en 1830 le roi des Français Louis-Philippe Ier. Une partie de l’ameublement qu’il reçut en héritage fut disposé au château d’Eu. Ce fauteuil (n° 363), ainsi que les autres qui l’accompagnaient – au moins deux bergères et quatre fauteuils – figuraient ainsi, sous la Monarchie de Juillet, dans les grands salons de réception du rez-de-chaussée du château d’Eu. Ils sont d’ailleurs représentés sur une aquarelle et gouache de François-Joseph Nolau (Royal Collection Trust, RCIN 920003) illustrant le cabinet particulier installé pour le prince Consort Albert, lors de la venue officielle de la reine Victoria d’Angleterre et de son époux au château d’Eu, du 2 au 7 septembre 1843. Il est possible de reconstituer en partie cet ensemble à partir des sièges isolés passés en vente sur le marché de l’art. On retrouve ainsi une bergère (n° 353) vendue chez Chauviré-Courant le 28 novembre 2017, lot 106 ; un fauteuil (n° 361) vendu chez Rouillac le 24 janvier 2021, lot 140 ; un fauteuil (n° 359) vendu chez Sotheby’s, Paris (collection Violette de Talleyrand, duchesse de Sagan, ancienne collection Gaston Palewski) lot 106.
Le modèle en question est représenté par d’autres ensembles connus : ainsi Jacob-Desmalter livra une série de ces sièges (avec canapé) en 1808 pour le premier salon de l’empereur au palais des Tuileries, conservés au Mobilier national (inv. GMT 8532), ainsi que pour le grand salon de l’impératrice aux Tuileries (D. Ledoux-Lebard, Les Ébénistes du XIXe siècle, 1795-1889 : leurs œuvres et leurs marques, Paris, 1984, p. 312) et l’année suivante, en 1809, pour le salon de l’impératrice au château de Compiègne, en 1809 (une chaise de cette série reproduite dans S. Grandjean, Empire Furniture 1800 to 1825, Londres, 1966, p. 100) ; une paire de fauteuils provenant de Compiègne, peut-être de ce salon fut vendue chez Christie’s, Paris, 16 décembre 2008, lot 293.
Si l’on ignore la destination initiale de l’ensemble auquel appartient ce fauteuil, il apparaît pourtant qu’il dut être commandé et livré pour l’hôtel de l’archichancelier Cambacérès (hôtel de Roquelaure), lequel hôtel fut vendu avec l’intégralité de son mobilier à la duchesse douairière d’Orléans en 1816. A la mort de cette dernière en 1821, ses biens furent séparés entre ses deux enfants, Madame Adélaïde et Louis-Philippe, duc d’Orléans, devenu en 1830 le roi des Français Louis-Philippe Ier. Une partie de l’ameublement qu’il reçut en héritage fut disposé au château d’Eu. Ce fauteuil (n° 363), ainsi que les autres qui l’accompagnaient – au moins deux bergères et quatre fauteuils – figuraient ainsi, sous la Monarchie de Juillet, dans les grands salons de réception du rez-de-chaussée du château d’Eu. Ils sont d’ailleurs représentés sur une aquarelle et gouache de François-Joseph Nolau (Royal Collection Trust, RCIN 920003) illustrant le cabinet particulier installé pour le prince Consort Albert, lors de la venue officielle de la reine Victoria d’Angleterre et de son époux au château d’Eu, du 2 au 7 septembre 1843. Il est possible de reconstituer en partie cet ensemble à partir des sièges isolés passés en vente sur le marché de l’art. On retrouve ainsi une bergère (n° 353) vendue chez Chauviré-Courant le 28 novembre 2017, lot 106 ; un fauteuil (n° 361) vendu chez Rouillac le 24 janvier 2021, lot 140 ; un fauteuil (n° 359) vendu chez Sotheby’s, Paris (collection Violette de Talleyrand, duchesse de Sagan, ancienne collection Gaston Palewski) lot 106.
Le modèle en question est représenté par d’autres ensembles connus : ainsi Jacob-Desmalter livra une série de ces sièges (avec canapé) en 1808 pour le premier salon de l’empereur au palais des Tuileries, conservés au Mobilier national (inv. GMT 8532), ainsi que pour le grand salon de l’impératrice aux Tuileries (D. Ledoux-Lebard, Les Ébénistes du XIXe siècle, 1795-1889 : leurs œuvres et leurs marques, Paris, 1984, p. 312) et l’année suivante, en 1809, pour le salon de l’impératrice au château de Compiègne, en 1809 (une chaise de cette série reproduite dans S. Grandjean, Empire Furniture 1800 to 1825, Londres, 1966, p. 100) ; une paire de fauteuils provenant de Compiègne, peut-être de ce salon fut vendue chez Christie’s, Paris, 16 décembre 2008, lot 293.