拍品專文
Cet élégant lustre, que l’on peut rapprocher des productions de Claude Galle, Antoine Ravrio ou Lucien-François Feuchère, provient du château de Rosny. Ce dernier est la propriété de la duchesse de Berry, véritable ambassadrice du goût sous la Restauration qui meubla à la toute dernière mode ses appartements du pavillon de Marsan au palais des Tuileries que Rosny.
La duchesse de Berry (1798-1870)
Marie-Caroline de Bourbon, duchesse de Berry, était la fille du roi des Deux-Siciles et la petite nièce de Marie-Antoinette. A l’âge de 18 ans, elle épousa Charles-Ferdinand de Bourbon, duc de Berry (1778-1820), fils aîné de Charles X. Elle partagea dès lors sa vie entre son appartement des Tuileries, le palais de l’Elysée et son château de Rosny. En 1820 son mari, héritier du trône de France, fut assassiné à Paris à sa sortie de l’Opéra de la rue de Richelieu, alors qu’elle était enceinte. Naîtra alors Henri, duc de Bordeaux puis comte de Chambord, « l’enfant du Miracle ». Son histoire toucha l'Europe entière et elle devint une des figures les plus populaires de l'époque romantique. En 1830, après la chute des Bourbons, elle fut contrainte à l’exil avec la famille royale, mais revint clandestinement en France en 1831 pour tenter de lever une armée contre-révolutionnaire afin d’assurer le trône à son fils, sans succès. La même année, elle épousa en seconde noce le comte Ettore Lucchesi-Palli. Trois enfants naîtront de cette union. En 1864 la duchesse s'installa en Autriche où elle vécut les dernières années de sa vie entre le château de Brunnsee et Venise, où elle avait acquis le palais Vendramin.
Femme admirée pour son courage et sa beauté, la duchesse de Berry fut également reconnue pour son brillant mécénat, en particulier pour les arts décoratifs : le style qui porte aujourd’hui le nom de son beau-père Charles X est ainsi parfois désigné dans certains ouvrages style de Berry. Elle fréquente assidûment les Expositions des produits de l’industrie, ancêtres des Expositions universelles, régulièrement organisées sous la Restauration, et commande de nombreux meubles, objets, bijoux, tableaux et livres pour ses résidences.
Le château de Rosny
Dans ses mémoires de 1851, la duchesse de Maillé affirme : « Rien ne peut être comparé au mobilier de Rosny : tous les étages et toutes les chambres sont également recherchés et soignés. Elle apporte en ce lieu qu’elle aime tout ce que le roi lui donne et tout ce qu’elle achète, de sorte que l’on peut dire que Rosny est encombré de meubles, mais il faut rendre cette justice à Madame qui le mérite, elle a fort bon goût. Tout chez elle est bien choisi. Elle a le sentiment du beau comme une italienne. »
C’est le 14 août 1818 que le duc de Berry acheta pour sa jeune épouse la terre et le château de Rosny aux Talleyrand-Périgord pour la somme de deux millions de francs. Le couple princier s'était installé en 1816 au palais de l’Elysée et Rosny devint leur résidence d’été. Ancienne demeure de Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641), Rosny fut la résidence la plus appréciée du duc et de la duchesse, qui pouvaient y vivre à l’abri de l’étiquette de la Cour.
C’est après la mort de son époux en 1820 que la duchesse fréquenta le plus régulièrement Rosny. Le château inachevé du ministre d’Henri IV s’avéra rapidement trop petit et la duchesse y fit ajouter deux imposantes ailes en retour. Le décor et l’ameublement du château étaient d’un confort et d’un luxe inouïs, la princesse se fournissant auprès des plus grands artistes et artisans de son temps. Il semblerait que la duchesse favorisa le mobilier d’acajou reminiscent du style Empire jusqu’en 1824 pour par la suite céder au mobilier de bois clairs dont elle participe à créer l’engouement. On trouve ainsi des meubles en acajou,en frêne et en orme à l’instar de ceux qu’elle se fait livrer pour son appartement du pavillon de Marsan au Palais des Tuileries par Félix Rémond, Justine-Victoire Morillon et François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter.
A son départ en exil en 1831 le domaine fut vendu au banquier anglais Gérard Stone qui agit en tant que prête-nom pour sauvegarder les biens de la duchesse. Puis, le temps passant et le retour en France de Marie-Caroline devenant de plus en plus improbable en raison de son remariage et de son installation en Autriche, la duchesse organisa dès 1836 une première vente aux enchères publiques par Maître Bataillard à l’hôtel Drouot. Le château et son mobilier subsistant fut définitivement vendu le 16 décembre 1840 au comte Le Marois, maire de Rosny.
La duchesse de Berry (1798-1870)
Marie-Caroline de Bourbon, duchesse de Berry, était la fille du roi des Deux-Siciles et la petite nièce de Marie-Antoinette. A l’âge de 18 ans, elle épousa Charles-Ferdinand de Bourbon, duc de Berry (1778-1820), fils aîné de Charles X. Elle partagea dès lors sa vie entre son appartement des Tuileries, le palais de l’Elysée et son château de Rosny. En 1820 son mari, héritier du trône de France, fut assassiné à Paris à sa sortie de l’Opéra de la rue de Richelieu, alors qu’elle était enceinte. Naîtra alors Henri, duc de Bordeaux puis comte de Chambord, « l’enfant du Miracle ». Son histoire toucha l'Europe entière et elle devint une des figures les plus populaires de l'époque romantique. En 1830, après la chute des Bourbons, elle fut contrainte à l’exil avec la famille royale, mais revint clandestinement en France en 1831 pour tenter de lever une armée contre-révolutionnaire afin d’assurer le trône à son fils, sans succès. La même année, elle épousa en seconde noce le comte Ettore Lucchesi-Palli. Trois enfants naîtront de cette union. En 1864 la duchesse s'installa en Autriche où elle vécut les dernières années de sa vie entre le château de Brunnsee et Venise, où elle avait acquis le palais Vendramin.
Femme admirée pour son courage et sa beauté, la duchesse de Berry fut également reconnue pour son brillant mécénat, en particulier pour les arts décoratifs : le style qui porte aujourd’hui le nom de son beau-père Charles X est ainsi parfois désigné dans certains ouvrages style de Berry. Elle fréquente assidûment les Expositions des produits de l’industrie, ancêtres des Expositions universelles, régulièrement organisées sous la Restauration, et commande de nombreux meubles, objets, bijoux, tableaux et livres pour ses résidences.
Le château de Rosny
Dans ses mémoires de 1851, la duchesse de Maillé affirme : « Rien ne peut être comparé au mobilier de Rosny : tous les étages et toutes les chambres sont également recherchés et soignés. Elle apporte en ce lieu qu’elle aime tout ce que le roi lui donne et tout ce qu’elle achète, de sorte que l’on peut dire que Rosny est encombré de meubles, mais il faut rendre cette justice à Madame qui le mérite, elle a fort bon goût. Tout chez elle est bien choisi. Elle a le sentiment du beau comme une italienne. »
C’est le 14 août 1818 que le duc de Berry acheta pour sa jeune épouse la terre et le château de Rosny aux Talleyrand-Périgord pour la somme de deux millions de francs. Le couple princier s'était installé en 1816 au palais de l’Elysée et Rosny devint leur résidence d’été. Ancienne demeure de Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641), Rosny fut la résidence la plus appréciée du duc et de la duchesse, qui pouvaient y vivre à l’abri de l’étiquette de la Cour.
C’est après la mort de son époux en 1820 que la duchesse fréquenta le plus régulièrement Rosny. Le château inachevé du ministre d’Henri IV s’avéra rapidement trop petit et la duchesse y fit ajouter deux imposantes ailes en retour. Le décor et l’ameublement du château étaient d’un confort et d’un luxe inouïs, la princesse se fournissant auprès des plus grands artistes et artisans de son temps. Il semblerait que la duchesse favorisa le mobilier d’acajou reminiscent du style Empire jusqu’en 1824 pour par la suite céder au mobilier de bois clairs dont elle participe à créer l’engouement. On trouve ainsi des meubles en acajou,en frêne et en orme à l’instar de ceux qu’elle se fait livrer pour son appartement du pavillon de Marsan au Palais des Tuileries par Félix Rémond, Justine-Victoire Morillon et François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter.
A son départ en exil en 1831 le domaine fut vendu au banquier anglais Gérard Stone qui agit en tant que prête-nom pour sauvegarder les biens de la duchesse. Puis, le temps passant et le retour en France de Marie-Caroline devenant de plus en plus improbable en raison de son remariage et de son installation en Autriche, la duchesse organisa dès 1836 une première vente aux enchères publiques par Maître Bataillard à l’hôtel Drouot. Le château et son mobilier subsistant fut définitivement vendu le 16 décembre 1840 au comte Le Marois, maire de Rosny.