Lot Essay
Ce très important salon composé d’un canapé et de six fauteuils est estampillé de Mathieu Bauve (ou Debauve), reçu maître en 1755, à l’âge déjà avancé de 34 ans. Comme le précise Christian Baulez, qui a habilement retracé le parcours de ce menuisier atypique, « malgré une carrière débutée tardivement, l’activité de Mathieu semble avoir été aussi fournie que celle de ses confrères de la rue de Cléry, et témoigne d’une qualité égale à celle des meilleurs » (op. cit.). Malheureusement, l’absence d’inventaire après décès ou de registre ne permet pas d’identifier tous les commanditaires de Bauve, qui figuraient assurément parmi les plus grands. On retrouve ainsi un grand ensemble de sièges contournés et moulurés livré dès 1755 à Machaut d’Arnouville (château de Thoiry), un mobilier Louis XV commandé par le duc de La Rochefoucauld au château de la Roche-Guyon (un fauteuil de la collection Hubert de Givenchy, vente Christie’s, Monaco, 4 décembre 1993, lot 74). Parmi les clients les plus importants de Bauve figurait le marquis de Voyer d’Argenson pour lequel il exécuta une série de fauteuils à la grecque pour le grand salon de l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans dans les années 1770. La production de ce menuisier est surtout connue pour ses forts sièges aux lignes antiques et au vocabulaire très architecturé comprenant godrons, enroulements, grecques, consoles… Mais il poursuivit jusqu’à une date assez avancée la production de sièges dans le style Louis XV-Transition.
Notre salon faisait initialement partie d’un ensemble plus important encore, comme le laisse notamment penser la numérotation des fauteuils. Et pour cause, il est possible de rapprocher nos sièges d’autres exemplaires conservés au château de Versailles (inv. VMB 14410-14414). Cette série compte un canapé accompagné de quatre fauteuils du même modèle que les présents sièges, présentant les mêmes ornements et une dorure à l’huile. Elle provient d’un don de Madame Wladimir Porché et de Madame Gontran Barry Delonchamps (1959) et n’a pu être reliée à une commande identifiée. L’importance et la qualité des sièges en question ne peut que laisser présager une demeure et un commanditaire prestigieux.
Notre salon faisait initialement partie d’un ensemble plus important encore, comme le laisse notamment penser la numérotation des fauteuils. Et pour cause, il est possible de rapprocher nos sièges d’autres exemplaires conservés au château de Versailles (inv. VMB 14410-14414). Cette série compte un canapé accompagné de quatre fauteuils du même modèle que les présents sièges, présentant les mêmes ornements et une dorure à l’huile. Elle provient d’un don de Madame Wladimir Porché et de Madame Gontran Barry Delonchamps (1959) et n’a pu être reliée à une commande identifiée. L’importance et la qualité des sièges en question ne peut que laisser présager une demeure et un commanditaire prestigieux.