Lot Essay
Cette superbe commode incarne la fascination des européens pour l’Orient ainsi que le goût avéré pour les objets exotiques au XVIIIe siècle. On voit en effet, dès les premières campagnes commerciales vers l’Extrême-Orient des XVIe et XVIIe siècles, un véritable engouement pour cette culture et ses codes esthétiques. Les européens sont notamment frappés par l’extraordinaire développement que connaît l’art de la laque, matière qui leur est alors totalement inconnue. Tout de suite appréciés comme de véritables objets d’art, ils n’hésitent pas à importer à prix d’or de nombreux coffres et cabinets orientaux qu’ils s’empressent d’adapter à leur goût et à leur ameublement. Plus tard dans le siècle, les ébénistes ont introduit le vernis européen à l’imitation de la laque, alternative aussi raffinée et moins onéreuse aux panneaux de laque.
Cette commode constitue un élégant témoignage de la production – très réduite - de l'ébéniste d'origine allemande Jean Holtausen. En effet, aux côtés des meubles, nombreux, en marqueterie ou placage de bois de rose, ceux en laque ou vernis sont plus rarissimes. Comme l’indique Thibault Wolvesperges dans son ouvrage Le meuble français en laque au XVIIIe siècle, Paris, 2000, p. 306) sa production de meubles en laque de Chine ou en vernis européen, tout comme celle de ses paires comme Fromageau, Schwingens ou encore Wolf, est connue mais non identifiée. Le marché a vu passer cependant, il y a longtemps, une commode en laque de Coromandel (Palais d’Orsay, 30 mars 1979).
Le corpus des commodes en vernis européen à l’imitation de la Chine, destiné à des commanditaires prestigieux, est constitué dès lors de pièces de belle manufacture les plus soignées. Parmi celles passées ces dernières années sur le marché, citons notamment celle de Dubois (Le Goût Steinitz I ; vente Christie’s, New York, 19 octobre 2007, lot 32), celle de la collection Jayne Wrightsman attribuée à Desforges (vente Christie’s, New York, 14 octobre 2022, lot 66) ou encore celle de Criaerd livrée par Hébert pour Marie Leczinska à Compiègne (Christie’s, Paris, 17 novembre 2011, lot 207).
Cette commode constitue un élégant témoignage de la production – très réduite - de l'ébéniste d'origine allemande Jean Holtausen. En effet, aux côtés des meubles, nombreux, en marqueterie ou placage de bois de rose, ceux en laque ou vernis sont plus rarissimes. Comme l’indique Thibault Wolvesperges dans son ouvrage Le meuble français en laque au XVIIIe siècle, Paris, 2000, p. 306) sa production de meubles en laque de Chine ou en vernis européen, tout comme celle de ses paires comme Fromageau, Schwingens ou encore Wolf, est connue mais non identifiée. Le marché a vu passer cependant, il y a longtemps, une commode en laque de Coromandel (Palais d’Orsay, 30 mars 1979).
Le corpus des commodes en vernis européen à l’imitation de la Chine, destiné à des commanditaires prestigieux, est constitué dès lors de pièces de belle manufacture les plus soignées. Parmi celles passées ces dernières années sur le marché, citons notamment celle de Dubois (Le Goût Steinitz I ; vente Christie’s, New York, 19 octobre 2007, lot 32), celle de la collection Jayne Wrightsman attribuée à Desforges (vente Christie’s, New York, 14 octobre 2022, lot 66) ou encore celle de Criaerd livrée par Hébert pour Marie Leczinska à Compiègne (Christie’s, Paris, 17 novembre 2011, lot 207).