Lot Essay
Le muzidi présenté aujourd’hui demeure l’un des plus beaux exemplaires encore en mains privées. Ce reliquaire Bembé a été décrit par le collectionneur de renom Robert Rubin, ancien propriétaire de ce chef-d’œuvre :
« La dévotion ancestrale des Bembé était dirigée vers les figures reliquaires en textile et vers la sculpture ancestrale en bois [beaucoup plus courante]. Cette figure assise animée mélange ces deux supports. Couronnée d'un casque et prolongée à la base du menton par une barbe proéminente, la tête est sculptée dans du bois et avec des yeux incrustés. Le couvre-chef colonial européen identifie le sujet comme un individu distingué, dont l'âge et la sagesse sont indiqués par la barbe. En dehors de ce passage, cependant, la représentation est définie par une sculpture douce. Les bras et les jambes animés sont tendus de manière extravagante, de sorte qu'ils s'étendent horizontalement à partir de l'étroit torse vertical et se terminent par des mains et des pieds dramatiquement exagérés. Ces éléments sont enveloppés dans deux variétés différentes de vêtements de métier à motifs européens. [...] Bien que les imprimés appariés dans cette composition partagent une palette rouge, le calicot écossais définit l'axe vertical du torse tandis que les membres sont disposés dans un motif floral vivant. Les tonalités rouges étaient les préférées pour les vêtements de cérémonie, étant donné leur signification de vitalité. Cette qualité était complétée par l'ampleur de la posture de la figure et la souplesse du corps. Robert Farris Thompson a identifié la posture assise rigide, avec les jambes positionnées parallèlement et en avant du corps, comme sendama, ou assise en pur repos » in LaGamma, A., Eternal Ancestors. The Art of the Central African Reliquary, New York, 2007, p. 310.
La fonction précise des muzidi a été plus longuement décrite par Simon Kavuna : "En tant que contenant de la force spirituelle, ces reliquaires ressemblent à ceux de l’art Kongo, plus nombreux et mieux documentés, appelés nkisi. [...] Le muzidi est commandé par une famille qui a besoin de protection – l’esprit qui anime le muzidi est celui d'une figure ancestrale plutôt qu'une figure identifiée à une maladie particulière ou à un quelconque autre problème" dans Simon, K., "Northern Kongo Ancestor Figures" in African Arts, vol. 28, no. 2, Los Angeles, Spring 1995, p. 49 et suivantes.
Pour un exemple analogue, probablement de la même main ou du même atelier, voir celui présent dans la collection de l’artiste Georg Baselitz publié dans Reikat, A., Niombo. Begräbnisrituale in Zentralafrika, Cologne, 1990, p. 35, n° 16.
The muzidi presented today remains one of the finest examples still in private hands. This Bembe reliquary was described by the renowned collector Robert Rubin, former owner of this masterpiece:
“Bembe ancestral devotion was directed to textile reliquary figures and to [the far more common] wooden ancestral sculpture. This animated seated figure combines both those media. Crowned with a helmet and extended at the base of the chin by a prominent beard, the head is carved from wood and has inlaid eyes. The European colonial headgear identifies the subject as a distinguished individual, whose age and wisdom are indicated by the beard. Aside from this passage, however, the representation is defined by soft sculpture. The animated arms and legs are extravagantly outstretched, so that they extend horizontally from the narrow vertical torso and terminate in dramatically exaggerated hands and feet. These elements are wrapped in two different varieties of European patterned trade clothes. [...] Although the prints paired in this composition share a red palette, plaid calico defines the vertical axis of the torso while the limbs are arrayed in a lively floral pattern. Red tones were preferred for ceremonial dress, given their identification of vitality. This quality was complemented by the expansiveness of the figure's stance and the suppleness of the body. Robert Farris Thompson has identified the stiff seated posture of legs positioned parallel to and in front of the body as sendama, or sitting in pure repose” in LaGamma, A., Eternal Ancestors. The Art of the Central African Reliquary, New York, 2007, p. 310.
The precise function of the muzidi has been described at greater length by Simon Kavuna: "As containers of spiritual force, these reliquaries resemble the most numerous and best documented types of Kongo art, the nkisi. [...] The muzidi is composed by a family in need of protection, and its animating spirit is that of an ancestor figure rather than one identified with a particular disease or other problem" in Simon, K., "Northern Kongo Ancestor Figures" in African Arts, vol. 28, no. 2, Los Angeles, Spring 1995, p. 49ff. For a similar example, probably by the same hand or workshop, see the one in the collection of artist Georg Baselitz published in Reikat, A., Niombo. Begräbnisrituale in Zentralafrika, Cologne, 1990, p. 35, no. 16.
« La dévotion ancestrale des Bembé était dirigée vers les figures reliquaires en textile et vers la sculpture ancestrale en bois [beaucoup plus courante]. Cette figure assise animée mélange ces deux supports. Couronnée d'un casque et prolongée à la base du menton par une barbe proéminente, la tête est sculptée dans du bois et avec des yeux incrustés. Le couvre-chef colonial européen identifie le sujet comme un individu distingué, dont l'âge et la sagesse sont indiqués par la barbe. En dehors de ce passage, cependant, la représentation est définie par une sculpture douce. Les bras et les jambes animés sont tendus de manière extravagante, de sorte qu'ils s'étendent horizontalement à partir de l'étroit torse vertical et se terminent par des mains et des pieds dramatiquement exagérés. Ces éléments sont enveloppés dans deux variétés différentes de vêtements de métier à motifs européens. [...] Bien que les imprimés appariés dans cette composition partagent une palette rouge, le calicot écossais définit l'axe vertical du torse tandis que les membres sont disposés dans un motif floral vivant. Les tonalités rouges étaient les préférées pour les vêtements de cérémonie, étant donné leur signification de vitalité. Cette qualité était complétée par l'ampleur de la posture de la figure et la souplesse du corps. Robert Farris Thompson a identifié la posture assise rigide, avec les jambes positionnées parallèlement et en avant du corps, comme sendama, ou assise en pur repos » in LaGamma, A., Eternal Ancestors. The Art of the Central African Reliquary, New York, 2007, p. 310.
La fonction précise des muzidi a été plus longuement décrite par Simon Kavuna : "En tant que contenant de la force spirituelle, ces reliquaires ressemblent à ceux de l’art Kongo, plus nombreux et mieux documentés, appelés nkisi. [...] Le muzidi est commandé par une famille qui a besoin de protection – l’esprit qui anime le muzidi est celui d'une figure ancestrale plutôt qu'une figure identifiée à une maladie particulière ou à un quelconque autre problème" dans Simon, K., "Northern Kongo Ancestor Figures" in African Arts, vol. 28, no. 2, Los Angeles, Spring 1995, p. 49 et suivantes.
Pour un exemple analogue, probablement de la même main ou du même atelier, voir celui présent dans la collection de l’artiste Georg Baselitz publié dans Reikat, A., Niombo. Begräbnisrituale in Zentralafrika, Cologne, 1990, p. 35, n° 16.
The muzidi presented today remains one of the finest examples still in private hands. This Bembe reliquary was described by the renowned collector Robert Rubin, former owner of this masterpiece:
“Bembe ancestral devotion was directed to textile reliquary figures and to [the far more common] wooden ancestral sculpture. This animated seated figure combines both those media. Crowned with a helmet and extended at the base of the chin by a prominent beard, the head is carved from wood and has inlaid eyes. The European colonial headgear identifies the subject as a distinguished individual, whose age and wisdom are indicated by the beard. Aside from this passage, however, the representation is defined by soft sculpture. The animated arms and legs are extravagantly outstretched, so that they extend horizontally from the narrow vertical torso and terminate in dramatically exaggerated hands and feet. These elements are wrapped in two different varieties of European patterned trade clothes. [...] Although the prints paired in this composition share a red palette, plaid calico defines the vertical axis of the torso while the limbs are arrayed in a lively floral pattern. Red tones were preferred for ceremonial dress, given their identification of vitality. This quality was complemented by the expansiveness of the figure's stance and the suppleness of the body. Robert Farris Thompson has identified the stiff seated posture of legs positioned parallel to and in front of the body as sendama, or sitting in pure repose” in LaGamma, A., Eternal Ancestors. The Art of the Central African Reliquary, New York, 2007, p. 310.
The precise function of the muzidi has been described at greater length by Simon Kavuna: "As containers of spiritual force, these reliquaries resemble the most numerous and best documented types of Kongo art, the nkisi. [...] The muzidi is composed by a family in need of protection, and its animating spirit is that of an ancestor figure rather than one identified with a particular disease or other problem" in Simon, K., "Northern Kongo Ancestor Figures" in African Arts, vol. 28, no. 2, Los Angeles, Spring 1995, p. 49ff. For a similar example, probably by the same hand or workshop, see the one in the collection of artist Georg Baselitz published in Reikat, A., Niombo. Begräbnisrituale in Zentralafrika, Cologne, 1990, p. 35, no. 16.