JACOPO DI ANTONIO NEGRETTI DIT PALMA LE JEUNE (VENISE 1544-1628)
JACOPO DI ANTONIO NEGRETTI DIT PALMA LE JEUNE (VENISE 1544-1628)
JACOPO DI ANTONIO NEGRETTI DIT PALMA LE JEUNE (VENISE 1544-1628)
2 More
This item will be transferred to an offsite wareho… Read more PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION PARTICULIÈRE ESPAGNOLE
JACOPO DI ANTONIO NEGRETTI DIT PALMA LE JEUNE (VENISE 1544-1628)

Saint Jean Baptiste

Details
JACOPO DI ANTONIO NEGRETTI DIT PALMA LE JEUNE (VENISE 1544-1628)
Saint Jean Baptiste
signé et localisé 'JACOBVS PALMA / VENETVS / .F.' (au centre, à droite, sur le rocher)
inscrit '183' (en bas, à gauche)
huile sur toile
205,5 x 117 cm. (80 3/4 x 46 1/8 in.)
Provenance
Diego Mexía Felípez de Guzmán y Dávila (1580-1655), Marqués de Leganés, Palacio de San Bernardo, Madrid, en 1637, n°183 ; puis par descendance à Ventura Osorio de Moscoso y Guzmán (1707-1734), Conde de Altamira, Palacio de San Bernardo, Madrid, en 1726, n°183.
Colnaghi, Londres.
Collection particulière, Espagne.
Literature
J. López Navío, 'La gran colección de pinturas del Marqués de Leganés', Analecta Calasanctiana, 1962, 4e année, VII, p. 277, n°183.
J. J. Pérez Preciado, El Marqués de Leganés y las artes, thèse de doctorat, Université de Madrid, 2010, II, pp. 147-148, n°183.
Special notice
This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further details
JACOPO DI ANTONIO NEGRETTI CALLED PALMA IL GIOVANE, SAINT JOHN THE BAPTIST, SIGNED AND LOCATED, INSCRIBED, OIL ON CANVAS

This monumental painting stands as testament to the powerful style of the Venetian painter Palma il Giovane (1544-1628). The great-nephew of Palma il Vecchio (1480-1528) and son of the painter Antonio Negretti (1515-1575), the artist first studied the works of Raphael (1483-1520) and Titian (1488-1576) before spending nine years in Rome, where he benefited from the influence of the paintings of Michelangelo (1475-1564) and the Roman Mannerist circle. On his return to Venice in 1569, he collaborated with Tintoretto (1518-1594) on various projects including the restoration of the Doge's Palace after the great fire of 1574.

It is the subtle combination of these diverse influences that makes Saint John the Baptist such a successful composition. The muscular body with its sinuous lines retains the vigour of the Mannerist models, but the whole is impregnated with the rich, dark colours and the robust application of wonderfully thick paint so typical of the Serenissima. This eclecticism made Palma il Giovane one of the most outstanding Venetian painters of the second half of the sixteenth century, and one of the most sought-after by the great European patrons of his day.

The inclusion of the term "Venetus" in the present signature indicates that our painting was intended for a collection outside Italy, where the artist's origins would not have been known. The number in the lower left-hand corner of the painting has allowed us to discover the identity of the original owner, namely Diego Mexía Felípez de Guzmán y Dávila, Marqués de Leganés (1580-1655), one of the greatest collectors of the early seventeenth century. From 1600 he was in the service of Albert VII (1559-1621) in the Spanish Netherlands. Here he met Peter Paul Rubens (1577-1640), who described him in a letter dated 27 January 1628 to the scholar Peter Dupuy (1582-1651) as "one of the most important connoisseurs of our time" (see R. Magurn, The Letters of Peter Paul Rubens, Cambridge, 1955, no. 145). The Marquis' authority grew during the first decade of Philip IV's (1605-1665) reign, thanks to his friendship with Gaspar de Guzmán (1587-1645), Count of Olivares, a favourite of the king. It was during this period that he began collecting paintings in earnest – an inventory of his possessions in 1630 numbers seventeen paintings – from here his collection grew exponentially; the 1637 inventory comprises seven hundred and fifty paintings, including Saint John the Baptist. Works from the Leganés collection are currently housed in the world's most important museums, including the Prado in Madrid, the Rubenshuis in Antwerp, the Royal Museums of Fine Arts in Brussels and the Museum of Fine Arts in Houston.

The subject of St John the Baptist in the desert appears repeatedly in the history of Western art. It has its origins in the Old Testament, where the prophet Isaiah foretells the “Voice of one crying in the wilderness" (Isaiah, 40, 3). These words are repeated in the four Gospels, which specify that St John is the one whose advent was been announced. This idea of the desert, of a wilderness with all its Romantic possibilities, inspired artists throughout the ages. We find examples in the work of Hans Memling (1430-1494) and Hieronymus Bosch (died 1516) in the fifteenth century, in that of Raphael and Titian in the first half of the sixteenth century, in the work of Murillo (1617-1682) in the seventeenth century, and even a Young St. John the Baptist in the desert by the English painter Sir Joshua Reynolds (1723-1792) at the end of the eighteenth century.

As in the present painting, these images all share the motif of the lamb, the symbol of Christ, accompanying the Baptist, and for the most part also include a stream of water; both refer to St John's words, "I baptize you with water for repentance. But after me comes one who is more powerful than I, whose sandals I am not worthy to carry. He will baptize you with the Holy Spirit and fire" (Matthew, 40, 11). Palma painted several versions of the subject during his career, one of which, dating from 1602, is in the Church of St John the Baptist in Bagno, one in the Khanenko Museum in Kiev, and one in the Cantor Arts Centre in Stanford, California (inv. no. 66.73).

Brought to you by

Olivia Ghosh
Olivia Ghosh Associate Specialist

Lot Essay

Ce tableau monumental témoigne de la puissance du style du peintre vénitien Palma le Jeune (1544-1628). Petit-neveu de Palma le Vieux (1480-1528) et fils du peintre Antonio Negretti (1515-1575), l'artiste étudie d’abord les œuvres de Raphaël (1483-1520) et du Titien (1488-1576) avant de passer neuf ans à Rome, où il profite de l’influence des grands tableaux de Michel-Ange (1475-1564) et du cercle maniériste romain. De retour à Venise en 1569, il collabore avec le Tintoret (1518-1594) sur divers projets, comme la restauration des salles du palais des Doges après le grand incendie de 1574.

Il est le mariage subtil de ces influences variées qui fait toute la réussite du Saint Jean Baptiste. Le corps musclé, fait de lignes sinueuses, retient la vigueur des modèles maniéristes, mais le tout est imprégné du riche coloris sombre et de l’application impétueuse de la matière épaisse si typique de la Sérénissime. Cet éclectisme fait de Palma le Jeune un des plus remarquables peintres vénitiens de la seconde moitié du XVIe siècle, et un des plus recherchés auprès des grands mécènes de toute l’Europe.

L’inclusion du terme "Venetus" dans la signature ci-présente nous indique que notre tableau était destiné à une collection hors d’Italie, où les origines de l’artiste n’auraient pas été connues. Le numéro qui apparait en bas à gauche nous a permis de découvrir le nom du propriétaire original, à savoir l’Espagnol Diego Mexía Felípez de Guzmán y Dávila (1580-1655), Marqués de Leganés. Celui-ci est un des plus grands collectionneurs du temps de Palma le Jeune. À partir de 1600 il est au service d’Albert VII (1559-1621) dans les Pays-Bas espagnols, où il fait la connaissance de Pierre Paul Rubens (1577-1640), qui le décrit dans une lettre daté du 27 janvier 1628 à l’érudit Pierre Dupuy (1582-1651) comme "un des plus importants connaisseurs de notre époque" (voir R. Magurn, The Letters of Peter Paul Rubens, Cambridge, 1955, n°145). L’autorité du marquis prend essor pendant la première décennie du règne de Philippe IV (1605-1665), grâce à son amitié avec Gaspar de Guzmán (1587-1645), comte d'Olivares et favori du roi. C’est pendant cette période qu’il commence à s’engager sérieusement dans l’acquisition des tableaux – un inventaire de ses biens en 1630 comprend dix-sept tableaux –, sa collection s'agrandissant de manière exponentielle – l’inventaire de 1637 compte sept-cent cinquante tableaux, le Saint Jean Baptiste inclus. Les œuvres de la collection Leganés se trouvent actuellement dans les plus importants musées mondiaux, y compris le Prado à Madrid, la Rubenshuis à Anvers, les Musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles et le Museum of Fine Arts de Houston.

Le sujet de saint Jean Baptiste au désert apparait à maintes reprises dans l’histoire de l’art occidental. Il trouve ses origines dans l’Ancien Testament où le prophète Isaïe présage la "Voix de celui qui crie dans le désert" (Isaïe, 40, 3). Ces mots sont repris dans les quatre Livres des Évangiles, qui précisent que saint Jean est celui dont l’avènement a été annoncé. Cette idée du désert, d’une région sauvage avec toutes ses possibilités romanesques inspire les artistes à travers le temps. Nous trouvons notamment des exemples dans l’œuvre de Hans Memling (1430-1494) et Jérôme Bosch (mort en 1516) au XVe siècle, chez Raphaël et Titien pendant la première moitié du XVIe siècle, dans l’œuvre de Murillo (1617-1682) au XVIIe et même un Saint Jean Baptiste jeune au désert du peintre anglais Sir Joshua Reynolds (1723-1792) à la fin du XVIIIe siècle. Comme dans le tableau ci-présent, ces images partagent toutes le motif de l’agneau, symbole du Christ, qui accompagne le Baptiste, et la plupart d’entre eux incluent également un cours d’eau ; les deux font référence aux paroles de saint Jean, "Moi, je vous baptise d'eau … mais celui qui vient après moi, … il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu" (Matthieu, 3, 11). Palma peint plusieurs versions du sujet au cours de sa carrière, dont une est conservée dans l’église de Saint Jean Baptiste à Bagno qui date de 1602, une au musée Khanenko à Kiev, et une au Cantor Arts Centre à Stanford en Californie (no. inv. 66.73).

More from Maîtres Anciens : Peintures - Sculptures

View All
View All