Lot Essay
Jacques Laurent Cosson était un ébéniste établi rue de Charonne, à l’enseigne du « Grand Monarque ». Il s’était spécialisé dans la fabrication de petits meubles aux lignes souples et élégantes. Sa production la plus typique comprend des meubles essentiellement Louis XVI relativement sobres et d’une belle conception, tels que commodes, secrétaires et bureaux, en placage d’acajou avec des baguettes d’encadrement en bronze doré. Il réalisa toutefois des meubles sous Louis XV et d’époque Transition avec différents bois de placage comme le bois de rose et des marqueteries aux motifs géométriques, sur des bureaux plats, tables de salon, bureaux à cylindre, commodes et commodes dessertes. Il excellait dans l’emploi des bronzes et la réalisation de la marqueterie en concevant avec brio des dégradés de couleurs harmonieux. A noter qu’il fut également l’un des rares ébénistes à créer des marqueteries avec des personnages incrustés d’ivoire. Cette particularité se retrouve sur notre table, le plateau étant décoré d’une marqueterie originale avec des incrustations d’ivoire et de nacre représentant la vue animée d’un village avec des figures en mouvement.
Plusieurs ébénistes de l’époque Transition – Louis XVI ont réalisé ce type de marqueterie, notamment George Jansen et Daniel Deloose avec lesquels Jacques Laurent Cosson a collaboré pour la réalisation d’une table conservée à Londres, au Victoria and Albert Museum (inv. 1039A/1 - 3-1882), sur laquelle se retrouve les trois estampilles. La marqueterie, d’une grande finesse, représente des personnages au premier plan dont les chairs sont incrustées d’ivoire, devant un fond architecturé sur lequel se détachent des petites fenêtres en nacre, et un sol en damier offrant une belle perspective. Cependant, sur un secrétaire d’époque Louis XVI vendu à Paris, chez Artcurial le 18 juin 2013, lot 183, se retrouvent ces couples de personnages galants très réalistes incrustés d’ivoire dans une composition analogue avec le même fond architecturé et portant l’estampille de Jean Georges Schlichtig. Cet ébéniste d'origine allemande réalisa une composition similaire sur une commode conservée au Musée du Louvre (inv. OA 6509). Il semble donc probable qu’il ait également réalisé la table à écrire du Victoria and Albert Museum, et que les trois autres ébénistes, dont elle porte les estampilles, aient fait appel à lui pour ses talents de marqueteur.
Notre table à écrire quant à elle se rapproche d’un modèle similaire attribué au talentueux ébéniste Christophe Wolff (reçu maître en 1755), vendu chez Sotheby’s, Monte-Carlo, le 26 mai 1980, lot 649, qui présente une forme et des bronzes analogues, ainsi qu’un plateau marqueté avec des incrustations d’ivoire et les côtés animés de vues de villages. Egalement d'origine allemande, il est en effet connu pour avoir réalisé des paysages marquetés très raffinés, ainsi que des attributs de la musique, ustensiles et vases que nous retrouvons aussi sur les côtés de notre table. Une autre table vendue chez Sotheby’s Monaco, le 25 novembre 1979, lot 143, réalisée par Jacques Dautriche (reçu maître en 1765) se rapproche de notre table. S’y retrouvent notamment une vue architecturée sur le plateau coulissant. A titre comparatif, nous pouvons aussi citer André Louis Gilbert, reçu maître en 1774, connu pour ses marqueteries de bois teintés originales au dessin simplifié et au caractère parfois naïf, représentant des villages ou des villes, des vues architecturées avec perspective, ou encore des paysages pittoresques évoquant Hubert Robert. Il employait souvent des incrustations de nacre pour réaliser les fenêtres de ses édifices. Une table à écrire dans le même esprit vendue chez Christie’s, Paris, le 22 mars 2017, lot 45, lui est attribuée
Plusieurs ébénistes de l’époque Transition – Louis XVI ont réalisé ce type de marqueterie, notamment George Jansen et Daniel Deloose avec lesquels Jacques Laurent Cosson a collaboré pour la réalisation d’une table conservée à Londres, au Victoria and Albert Museum (inv. 1039A/1 - 3-1882), sur laquelle se retrouve les trois estampilles. La marqueterie, d’une grande finesse, représente des personnages au premier plan dont les chairs sont incrustées d’ivoire, devant un fond architecturé sur lequel se détachent des petites fenêtres en nacre, et un sol en damier offrant une belle perspective. Cependant, sur un secrétaire d’époque Louis XVI vendu à Paris, chez Artcurial le 18 juin 2013, lot 183, se retrouvent ces couples de personnages galants très réalistes incrustés d’ivoire dans une composition analogue avec le même fond architecturé et portant l’estampille de Jean Georges Schlichtig. Cet ébéniste d'origine allemande réalisa une composition similaire sur une commode conservée au Musée du Louvre (inv. OA 6509). Il semble donc probable qu’il ait également réalisé la table à écrire du Victoria and Albert Museum, et que les trois autres ébénistes, dont elle porte les estampilles, aient fait appel à lui pour ses talents de marqueteur.
Notre table à écrire quant à elle se rapproche d’un modèle similaire attribué au talentueux ébéniste Christophe Wolff (reçu maître en 1755), vendu chez Sotheby’s, Monte-Carlo, le 26 mai 1980, lot 649, qui présente une forme et des bronzes analogues, ainsi qu’un plateau marqueté avec des incrustations d’ivoire et les côtés animés de vues de villages. Egalement d'origine allemande, il est en effet connu pour avoir réalisé des paysages marquetés très raffinés, ainsi que des attributs de la musique, ustensiles et vases que nous retrouvons aussi sur les côtés de notre table. Une autre table vendue chez Sotheby’s Monaco, le 25 novembre 1979, lot 143, réalisée par Jacques Dautriche (reçu maître en 1765) se rapproche de notre table. S’y retrouvent notamment une vue architecturée sur le plateau coulissant. A titre comparatif, nous pouvons aussi citer André Louis Gilbert, reçu maître en 1774, connu pour ses marqueteries de bois teintés originales au dessin simplifié et au caractère parfois naïf, représentant des villages ou des villes, des vues architecturées avec perspective, ou encore des paysages pittoresques évoquant Hubert Robert. Il employait souvent des incrustations de nacre pour réaliser les fenêtres de ses édifices. Une table à écrire dans le même esprit vendue chez Christie’s, Paris, le 22 mars 2017, lot 45, lui est attribuée