Lot Essay
Marco Tanzi a reconnu cette charmante représentation d'un père et de son fils comme un rare portrait du peintre crémonais Vincenzo Campi (1536-1591) en 1996 (M. Tanzi, 1996, op. cit. supra). Campi est principalement connu aujourd'hui pour avoir dialogué avec le langage pictural de Pieter Aertsen (1508-1575) et de Joachim Beuckelaer (vers 1533-1570/1574) dans ses peintures de genre, dont les plus célèbres sont les quatre grandes toiles conservées à la Pinacothèque de Brera, à Milan (Les vendeurs de volailles, Les poissonniers, La vendeuse de légumes et L'intérieur de la cuisine). Le travail de portraitiste de l'artiste a été peu étudié. On sait qu'en 1563, lorsque les deux frères Rudolf (1552-1612) et Ernest (1553-1595) d'Augsbourg passèrent par Crémone sur leur chemin vers l'Espagne, c'est Campi qui peignit leurs portraits. Ils sont aujourd'hui perdus mais Antonio Campi (1522-1587) écrivit quelques années plus tard : ‘ancor che avesse così poco tempo di vedergli, furono nondimeno giudicati da tutti universalmente bellissimi’ [bien qu'il ait eu si peu de temps pour les voir, ils ont été jugées par tous d'une beauté universelle] (A. Campi, Cremona fedelissima..., Crémone, 1585, éd. 1645, p. XLV). Cette remarque confirme que Campi était plus qu'un portraitiste occasionnel.
Tanzi a comparé ce tableau avec le Portrait de Giulio Boccamazzo (Accademia Carrara, Bergame), signé par Campi et daté de 1569. Caractérisé par un fort naturalisme, le portrait de Bergame démontre que l'artiste suivait moins le style idéalisé de ses concitoyens Sofonisba Anguissola (vers 1532-1625) et Bernardino Campi (1522-1591), regardant plutôt vers la Vénétie, avec Bassano (1510-1592), Savoldo (1480-1540) et peut-être Moroni (vers 1520-1578), ainsi que vers l'Émilie. La pose assurée et la position du modèle dans ce portrait peuvent également être comparés au Portrait de Leonardo de' Rossi, attribué à Vincenzo Campi par le professeur Mina Gregori en 1991 (‘Note su Vincenzo Campi pittore di naturalia e su alcuni precendenti’, Paragone, XVII, 501, 1966, p. 70 ; Sotheby's, Londres, 4 juillet 1990, lot 97). La petite note rappelle le caractère éphémère de la vie : ‘memento quod cinis est’ [souviens-toi que nous sommes des cendres].
Lors de la vente de 2016, Marco Tanzi a confirmé l'attribution à Vincenzo Campi et nous a aidés à cataloguer le lot, ce dont nous lui sommes reconnaissants.
Tanzi a comparé ce tableau avec le Portrait de Giulio Boccamazzo (Accademia Carrara, Bergame), signé par Campi et daté de 1569. Caractérisé par un fort naturalisme, le portrait de Bergame démontre que l'artiste suivait moins le style idéalisé de ses concitoyens Sofonisba Anguissola (vers 1532-1625) et Bernardino Campi (1522-1591), regardant plutôt vers la Vénétie, avec Bassano (1510-1592), Savoldo (1480-1540) et peut-être Moroni (vers 1520-1578), ainsi que vers l'Émilie. La pose assurée et la position du modèle dans ce portrait peuvent également être comparés au Portrait de Leonardo de' Rossi, attribué à Vincenzo Campi par le professeur Mina Gregori en 1991 (‘Note su Vincenzo Campi pittore di naturalia e su alcuni precendenti’, Paragone, XVII, 501, 1966, p. 70 ; Sotheby's, Londres, 4 juillet 1990, lot 97). La petite note rappelle le caractère éphémère de la vie : ‘memento quod cinis est’ [souviens-toi que nous sommes des cendres].
Lors de la vente de 2016, Marco Tanzi a confirmé l'attribution à Vincenzo Campi et nous a aidés à cataloguer le lot, ce dont nous lui sommes reconnaissants.