Lot Essay
Cet encrier illustre l’art du piqué, une technique inventée à Naples à la fin du XVIIe siècle par Antonio de Laurentii, combinant l’écaille de tortue, la nacre et l’or. Si l’usage de ces matériaux précieux en marqueterie préexiste à cette époque, c’est la combinaison quasiment inédite des trois éléments qui rend ces œuvres uniques. Le piqué était en particulier utilisé à la Cour de Naples entre 1720 et 1760, à la commande des hauts dignitaires du royaume et du souverain Charles de Bourbon, roi de Naples, qui fit de son royaume un Etat moderne en contact avec les grands centres européens et un passage incontournable du Grand Tour. Les artisans spécialisés dans cette technique étaient appelés les « tartarugari » (tartaruga, « tortue » en italien, désigne aussi l’écaille). De nombreux ateliers ouvrent leurs portes à Naples, notamment sur la place du Palais royal, parmi lesquels ceux d’Antonio de Laurentii, Nicola de Turris, Nicola Starace ou encore Giuseppe Sarao. Après avoir moulé et soudé l’écaille de tortue à l’aide d’eau bouillante et d’huile d’olive, ces artistes incrustent dans l’écaille encore attendrie l’or et la nacre blanche ramollie et découpée à la scie.
Cet encrier, et notamment les quatre espaces entre les godets, présentent les décors à la mode du XVIIIe siècle, notamment celle de Paris, mêlant chinoiseries, scènes de chasse, scènes champêtres, ou encore, plus rarement, des scènes mythologiques et religieuses. Ces décors sont inspirés de gravures d’ornements diffusées dans toute l’Europe, tels que les modèles de Jean Bérain, des graveurs allemands Paul Decker et Johann Christoph Weigel, tandis que les personnages qui peuplent les bordures des écailles piquées sont probablement tirés des planches gravées de Martin Engelbrecht.
Objets particulièrement populaires dans la production d’écaille piquée, ces écritoires sont constitués d’un plateau sur lequel sont placés, ceints dans des moulures, des accessoires de bureau : un encrier, un poudrier repercé pour faire sécher l’encre, un porte-plume et parfois une clochette.
L’art du piqué suscite un fort engouement chez les collectionneurs du XIXe siècle, en particulier chez les membres de la famille Rothschild. Un écritoire en piqué attribué à Giuseppe Sarao, à décor des quatre saisons, avec clochette, porte-plume, poudrier et encriers a d’ailleurs appartenu au baron Gustave de Rothschild, à sa fille Aline Sassoon et à la marquise de Cholmondeley.
Cet encrier, et notamment les quatre espaces entre les godets, présentent les décors à la mode du XVIIIe siècle, notamment celle de Paris, mêlant chinoiseries, scènes de chasse, scènes champêtres, ou encore, plus rarement, des scènes mythologiques et religieuses. Ces décors sont inspirés de gravures d’ornements diffusées dans toute l’Europe, tels que les modèles de Jean Bérain, des graveurs allemands Paul Decker et Johann Christoph Weigel, tandis que les personnages qui peuplent les bordures des écailles piquées sont probablement tirés des planches gravées de Martin Engelbrecht.
Objets particulièrement populaires dans la production d’écaille piquée, ces écritoires sont constitués d’un plateau sur lequel sont placés, ceints dans des moulures, des accessoires de bureau : un encrier, un poudrier repercé pour faire sécher l’encre, un porte-plume et parfois une clochette.
L’art du piqué suscite un fort engouement chez les collectionneurs du XIXe siècle, en particulier chez les membres de la famille Rothschild. Un écritoire en piqué attribué à Giuseppe Sarao, à décor des quatre saisons, avec clochette, porte-plume, poudrier et encriers a d’ailleurs appartenu au baron Gustave de Rothschild, à sa fille Aline Sassoon et à la marquise de Cholmondeley.