拍品專文
Il est possible de distinguer, sur les terres cuites autographes de Clodion, de son vrai nom Claude Michel (1738-1814), trois types de signatures (G. Scherf, p. 461) dont celle ici présente inscrite en lettres capitales "CLODION" avec la lettre "N" inversée, apposée à l’arrière du rocher. Si le "N" inversé de la signature est couramment utilisé par le sculpteur mais souvent négligé par ses imitateurs, il n’en demeure pas moins que Clodion reste sans doute le sculpteur le plus copié du XVIIIe siècle.
Claude Michel dit Clodion, débute sa carrière de manière traditionnelle. Vers 1755, il arrive à Paris depuis Nancy, sa ville natale, pour se préparer au concours du prix de Rome. Il vit alors chez son oncle, Lambert-Sigisbert Adam (1700-1753), sculpteur lorrain qui avait connu un grand succès à Rome. À la mort de ce dernier, Clodion s’inscrit comme élève de Jean-Baptiste Pigalle jusqu’à la fin du concours du prix de Rome qu’il remporte le 1er septembre 1759. En décembre de la même année, il entre à l’École royale des élèves protégés puis reçoit, en 1762, son brevet pour l’Académie de France à Rome. En 1781 Clodion épouse la fille d’Augustin Pajou (1730-1809), Catherine Flore. Parmi ses témoins figure l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813) avec lequel il collabore durant plusieurs années, dominant l’art du bas-relief, à l’exemple du Triomphe de Galatée pour l’hôtel Bouret de Vézelay. En 1778, Clodion reçoit sa première commande royale, Montesquieu (musée du Louvre, inv. ENT 1987.02). Il multiplie ensuite les œuvres au sujet léger qui se destinent aux cabinets d’amateurs. Cette production de sculptures de petits formats est majoritairement en terre cuite. Discret pendant la Révolution, Clodion fait repartir sa carrière à partir de 1795.
Les bacchantes de Clodion, qui sont l’un de ses sujets de prédilection, sont d’un style caractéristique des œuvres destinées à des amateurs qu’il produit au cours des années 1780. Stylistiquement, notre nymphe allongée est extrêmement proche de la production de Clodion. Une comparaison avec la Psyché du groupe l’Enlèvement de Psyché (1797-1800, Victoria and Albert Museum, inv. A. 23-1958) révèle une proximité, notamment dans le traitement des cheveux, du visage et de la commissure des yeux.
Malgré ces rapprochements, l’attribution à Clodion doit être modérée. En effet, plusieurs auteurs ont écrit que les frères de Clodion – Sigisbert-Martial (1727-?), Sigisbert-François (1728-?) et Pierre-Joseph (1737-?) – ont travaillé avec lui après son retour de Rome en 1771, imitant son style et profitant de ses succès. Ici, la position du corps allongé n’est pas sans rappeler l’esthétique de certaines nymphes exécutées par Pierre-Joseph – comme la Bacchante endormie étendue sur le dos (musée du Louvre, inv. RF 2761) – qui participent à la reconnaissance en ‘Pierre-Joseph Michel [d’] un artiste de mérite doué d’un style personnel plutôt qu’un servile imitateur’ (A. Poulet, ‘À la manière de Clodion’, in G. Scherf, p. 404).
Claude Michel dit Clodion, débute sa carrière de manière traditionnelle. Vers 1755, il arrive à Paris depuis Nancy, sa ville natale, pour se préparer au concours du prix de Rome. Il vit alors chez son oncle, Lambert-Sigisbert Adam (1700-1753), sculpteur lorrain qui avait connu un grand succès à Rome. À la mort de ce dernier, Clodion s’inscrit comme élève de Jean-Baptiste Pigalle jusqu’à la fin du concours du prix de Rome qu’il remporte le 1er septembre 1759. En décembre de la même année, il entre à l’École royale des élèves protégés puis reçoit, en 1762, son brevet pour l’Académie de France à Rome. En 1781 Clodion épouse la fille d’Augustin Pajou (1730-1809), Catherine Flore. Parmi ses témoins figure l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813) avec lequel il collabore durant plusieurs années, dominant l’art du bas-relief, à l’exemple du Triomphe de Galatée pour l’hôtel Bouret de Vézelay. En 1778, Clodion reçoit sa première commande royale, Montesquieu (musée du Louvre, inv. ENT 1987.02). Il multiplie ensuite les œuvres au sujet léger qui se destinent aux cabinets d’amateurs. Cette production de sculptures de petits formats est majoritairement en terre cuite. Discret pendant la Révolution, Clodion fait repartir sa carrière à partir de 1795.
Les bacchantes de Clodion, qui sont l’un de ses sujets de prédilection, sont d’un style caractéristique des œuvres destinées à des amateurs qu’il produit au cours des années 1780. Stylistiquement, notre nymphe allongée est extrêmement proche de la production de Clodion. Une comparaison avec la Psyché du groupe l’Enlèvement de Psyché (1797-1800, Victoria and Albert Museum, inv. A. 23-1958) révèle une proximité, notamment dans le traitement des cheveux, du visage et de la commissure des yeux.
Malgré ces rapprochements, l’attribution à Clodion doit être modérée. En effet, plusieurs auteurs ont écrit que les frères de Clodion – Sigisbert-Martial (1727-?), Sigisbert-François (1728-?) et Pierre-Joseph (1737-?) – ont travaillé avec lui après son retour de Rome en 1771, imitant son style et profitant de ses succès. Ici, la position du corps allongé n’est pas sans rappeler l’esthétique de certaines nymphes exécutées par Pierre-Joseph – comme la Bacchante endormie étendue sur le dos (musée du Louvre, inv. RF 2761) – qui participent à la reconnaissance en ‘Pierre-Joseph Michel [d’] un artiste de mérite doué d’un style personnel plutôt qu’un servile imitateur’ (A. Poulet, ‘À la manière de Clodion’, in G. Scherf, p. 404).