Takis (1925-2019)
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Sans titre

Details
Takis (1925-2019)
Sans titre
métal, bois, peinture, fils en nylon et aimants sur bois peint; en deux éléments de trois parties
chaque élément: 175 x 319.5 cm x 21.5 cm.
Réalisé en 1974.

metal, wood, paint, nylon thread and magnets on painted wood; in two elements of three pieces
each element: 68 7/8 x 125 ¾ x 8 ½ in.
Executed in 1974.
Provenance
Collection Renault, Boulogne-Billancourt
Literature
A. Hindry, Renault and Art, A Modern Adventure, Paris, 1999, p. 201 (un élément illustré en couleurs p.163).
A. Hindry et M. Renard, Renault, La collection d'art, De Doisneau à Dubuffet, une aventure pionnière, Paris, 2009 (un élément illustré en couleurs pp. 134 et 135; deux vues in situ illustrées pp. 29 et 31).
Exhibited
Mexico City, Museo Tamayo, La máquina y el juglar, Obras de la colleción Renault, décembre 2005-janvier 2006, p. 91, No. 69 et 70 (un élément illustré en couleurs au catalogue d'exposition n.p.).
Curitiba, Oscar Niemeyer Museum (mai-août); São Paulo, Museu de arte contemporânea (septembre-décembre), Uma aventura moderna-coleção de arte Renault, 2009 (un élément illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 53).
Tel Aviv, Ramat Gan Museum of Israeli Art, Art and the Factory. The Renault Modern Art Collection, septembre 2011-janvier 2012 (un détail illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 83).
Istanbul, Istanbul Modern, Fantastik Makineler, avril-juin 2013.
Pékin, Today Art Museum (décembre-février); Wuhan, Hubei Art Museum (mars-juin), Une aventure moderne - la collection d'art Renault, 2015-2016.
Le François, Fondation Clément, Renault, L'Art de la Collection, décembre 2018-avril 2019 (un élément illustré en couleurs au catalogue d'exposition pp. 30 et 31).
Sale Room Notice
Veuillez noter que Christie's demandera aux acheteurs non professionnels résidant dans l'Union Européenne (hors France) d'organiser le transport de ce lot.
Please note that Christie's will ask non-professional buyers residing in the European Union (outside France) to organize the transport of this lot.

Brought to you by

Paul Nyzam
Paul Nyzam Head of Department

Lot Essay

Capturer la musique des sphères et la restituer était le rêve de Pythagore, mais aussi celui de Takis.
Panagiotis Vassilakis, connu sous le nom de Takis, nait en 1925 à Athènes. Son enfance se déroule pendant l’occupation allemande nazie et italienne fasciste, pendant la Seconde Guerre mondiale. Immédiatement après, le pays plonge dans une guerre civile, et le futur créateur s’implique, dès sa jeunesse, dans différents groupes politiques. Parallèlement, et bien qu’autodidacte, il devient sculpteur alors qu’il n’a pas encore trente ans. Passionné par l’histoire antique, ses premiers travaux témoignent d’un amour pour l’héritage grec et ses arts, mais aussi pour la sculpture moderne, particulièrement celle de Picasso et Modigliani. C’est en arrivant à Paris, en 1954, que s’opère sa transformation.

Deux moments peuvent être considérés comme clés dans l’œuvre de Takis : celui où, alors qu’il attend un train en gare de Calais, il réalise l’importance des ampoules, fils électriques, câbles et signaux de cette forêt de métaux que l’homme se fabrique pour se repérer et faire fonctionner tout un système de références. Takis commence à partir de là à réaliser des sculptures qu’il appelle « signaux » et qui sont, aujourd’hui encore, parmi ses œuvres les plus emblématiques : des tiges de métal suspendues et sensibles aux ondes arrivant de toutes parts, dont les têtes s’allument à l’envi comme pour un indiquer une présence aléatoire dans le cosmos. Puis, celui où se produit, en 1959, sa découverte du magnétisme comme moyen de sculpter. Takis cherche alors un moyen de briser les conventions de ce que peut être la sculpture. La solution est trouvée : au lieu d’une forme solide et lourde, le créateur essaye de créer une sculpture qui flotte dans l’espace. La gravité apparaît comme adversaire autant que comme allié : elle repousse et attire.

Takis est avant tout un créateur de la cité, dans la cité. Il ne se considère pas comme un artiste dont les œuvres devraient seulement finir dans un musée, figées et en attente. Elles ont pour destin de vivre avec le public. C’est dans cette démarche que l’artiste grec voit dans la proposition de Renault une possibilité de rendre concret ce désir d’artiste-citoyen. Il adopte ainsi la vision de Claude-Louis Renard, le directeur du département Recherches, art et industrie, bras armé du programme de mécénat d’entreprise de la Régie Renault, et profite de la générosité de l’usine de Boulogne-Billancourt. L’aventure que lui expose Renard lui plait : les artistes contemporains doivent prendre leur place dans le monde du travail collectif.
De ce point de vue, il est notable que, dans tout toute la période de coexistence entre œuvres, artistes et salariés chez Renault, jamais une œuvre n’a été vandalisée ou même ouvertement refusée. Le programme n’a jamais été considéré comme un passetemps de la direction, mais véritablement comme un parti pris aussi audacieux que cohérent avec les activités du groupe.

L’œuvre ici présentée opère la synthèse de toutes ces aspérités : faite de métaux et d’aimants, choses propres au monde industriel, autant que de bois, de peinture que d’éléments plus traditionnels, elle permet à Takis d’incorporer les différents témoins de sa recherche artistique, et fait écho au caractère éminemment sensuel de ses œuvres, amenant le public, d’où qu’il vienne, à regarder de près et à découvrir comme par effraction les forces cachées de la matière.

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