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La Légende de l'Ouest
細節
MORRIS (1923-2001)
La Légende de l'Ouest
Lucky Comics. 2002
Encre de Chine, trame et photocopie sur papier pour la planche 44 de l'album.
45,5 x 33,8 cm. Signée en bas à droite.
49,3 x 39,9 cm pour la feuille.
Parution en album (n°72) en 2002. Scénario de Patrick Nordmann.
Lorsque Morris s’éteint le 16 juillet 2001, à 77 ans, il venait d’achever un album, La Légende de l’Ouest, qui paraît quelques mois plus tard. A la lumière de cette disparition, le titre de cet ultime album le colore d'une manière étrangement prémonitoire, bien que l’on sache qu’il s’agit en réalité d’une malheureuse coïncidence, et que Morris avait déjà commencé à travailler sur un album suivant, qui lui restera inachevé.
Tout en sachant que cette lecture se fait a posteriori, il est vrai que l’album résonne d’une véritable nostalgie. La Légende de l’ouest du titre, c’est, au départ, ce que célèbre le spectacle que monte Buffalo Bill, le Wild West Show, qui relate l’Histoire de l’Ouest américain au travers d’une succession de portraits, plus ou moins réalistes, de grandes figures de cette ère.
Lucky Luke refuse d’abord l’invitation à se joindre au spectacle, rétorquant qu’il “n’a rien d’une légende de l’Ouest, et que durant sa carrière, il n’aura fait qu’arrêter les Dalton”. Ces derniers, apprenant derrière les murs du pénitencier que des comédiens les interprètent avec une précision toute relative dans le spectacle de Buffalo Bill, décident de s’évader (quoi d’autre ?) pour jouer, à nouveau, les premiers rôles. Leurs plans sont contrecarrés par Lucky Luke (qui d’autre ?).
Cette ultime planche de ce qui est, de fait, l’ultime album dessiné par Morris, est d’une composition simple, un dénouement somme toute classique. Elle est remarquable par cette phrase de Lucky Luke, que l’on ne peut s’empêcher de lire avec un sourire : en réponse à une invitation à raconter ses aventures et commercialiser des panoplies à son effigie, il rétorque que “cela n’intéressera jamais personne”. Suffisamment en tout cas pour, en quelque 72 albums, s’élever au panthéon de la bande dessinée franco-belge.
On remarquera que cet ultime coucher de soleil est une case à moitié dessinée, à moitié reprise, à l’identique, d’autres albums – on retrouve exactement le même excipit dans plusieurs albums, depuis Les Dalton à la Noce (n°62). Faut-il y voir une lassitude du dessinateur, face à un motif récurrent et où tout avait déjà été fait ? Peut-être. Mais on se plaît à croire que, plus encore, cela appuie le caractère résolument iconique d’une fin qui se reproduit, littéralement à l’identique, jusqu’à cet ultime album.
When Morris passed away on 16 July 2001, aged 77, he had just completed an album, "La Légende de l’Ouest" ("Legends of the West"), which was published a few months later. In the light of his death, the title of this last album seems strangely premonitory, although we know that it was in fact an unfortunate coincidence, and that Morris had already begun work on his next album, which would remain unfinished.
Although this is a retrospective reading, it is true that the album resonates with a real sense of nostalgia. The "Legends of the West" of the title refers, at the outset, to Buffalo Bill's show, the Wild West Show, which recounts the history of the American West through a succession of more or less realistic portraits of the great figures of that era.
At first, Lucky Luke turns down the invitation to join the show, claiming that "he's no legend of the West, and all he's done in his career is arrest the Daltons". The Daltons, learning from behind the walls of the penitentiary that actors are portraying them with some degree of accuracy in Buffalo Bill's show, decide to escape (what else?) in order to play the leading roles once again. Their plans are thwarted by Lucky Luke (who else?).
This final page of what is, in fact, the last album drawn by Morris, has a simple composition and a classic ending. It stands out because of something Lucky Luke says, which you can't help but read with a smile: in response to an invitation to recount his adventures and market outfits that look like his, he says that "no-one will ever be interested". It turns out there was enough interest, of course, to elevate him to the pinnacle of Franco-Belgian comics in the space of some 72 albums.
Note that this final sunset is a panel that is half-drawn and half-copied, identically, from other albums; the very same excipit is found in several albums, from "Les Dalton à la Noce" (no. 62) onwards. Should we see this as a sign of fatigue on the part of the artist, faced with a recurring motif and a situation where everything had already been done? Perhaps. But we'd like to think that, rather, it emphasises the iconic nature of an ending that is literally reproduced identically, right up to this final album.
La Légende de l'Ouest
Lucky Comics. 2002
Encre de Chine, trame et photocopie sur papier pour la planche 44 de l'album.
45,5 x 33,8 cm. Signée en bas à droite.
49,3 x 39,9 cm pour la feuille.
Parution en album (n°72) en 2002. Scénario de Patrick Nordmann.
Lorsque Morris s’éteint le 16 juillet 2001, à 77 ans, il venait d’achever un album, La Légende de l’Ouest, qui paraît quelques mois plus tard. A la lumière de cette disparition, le titre de cet ultime album le colore d'une manière étrangement prémonitoire, bien que l’on sache qu’il s’agit en réalité d’une malheureuse coïncidence, et que Morris avait déjà commencé à travailler sur un album suivant, qui lui restera inachevé.
Tout en sachant que cette lecture se fait a posteriori, il est vrai que l’album résonne d’une véritable nostalgie. La Légende de l’ouest du titre, c’est, au départ, ce que célèbre le spectacle que monte Buffalo Bill, le Wild West Show, qui relate l’Histoire de l’Ouest américain au travers d’une succession de portraits, plus ou moins réalistes, de grandes figures de cette ère.
Lucky Luke refuse d’abord l’invitation à se joindre au spectacle, rétorquant qu’il “n’a rien d’une légende de l’Ouest, et que durant sa carrière, il n’aura fait qu’arrêter les Dalton”. Ces derniers, apprenant derrière les murs du pénitencier que des comédiens les interprètent avec une précision toute relative dans le spectacle de Buffalo Bill, décident de s’évader (quoi d’autre ?) pour jouer, à nouveau, les premiers rôles. Leurs plans sont contrecarrés par Lucky Luke (qui d’autre ?).
Cette ultime planche de ce qui est, de fait, l’ultime album dessiné par Morris, est d’une composition simple, un dénouement somme toute classique. Elle est remarquable par cette phrase de Lucky Luke, que l’on ne peut s’empêcher de lire avec un sourire : en réponse à une invitation à raconter ses aventures et commercialiser des panoplies à son effigie, il rétorque que “cela n’intéressera jamais personne”. Suffisamment en tout cas pour, en quelque 72 albums, s’élever au panthéon de la bande dessinée franco-belge.
On remarquera que cet ultime coucher de soleil est une case à moitié dessinée, à moitié reprise, à l’identique, d’autres albums – on retrouve exactement le même excipit dans plusieurs albums, depuis Les Dalton à la Noce (n°62). Faut-il y voir une lassitude du dessinateur, face à un motif récurrent et où tout avait déjà été fait ? Peut-être. Mais on se plaît à croire que, plus encore, cela appuie le caractère résolument iconique d’une fin qui se reproduit, littéralement à l’identique, jusqu’à cet ultime album.
When Morris passed away on 16 July 2001, aged 77, he had just completed an album, "La Légende de l’Ouest" ("Legends of the West"), which was published a few months later. In the light of his death, the title of this last album seems strangely premonitory, although we know that it was in fact an unfortunate coincidence, and that Morris had already begun work on his next album, which would remain unfinished.
Although this is a retrospective reading, it is true that the album resonates with a real sense of nostalgia. The "Legends of the West" of the title refers, at the outset, to Buffalo Bill's show, the Wild West Show, which recounts the history of the American West through a succession of more or less realistic portraits of the great figures of that era.
At first, Lucky Luke turns down the invitation to join the show, claiming that "he's no legend of the West, and all he's done in his career is arrest the Daltons". The Daltons, learning from behind the walls of the penitentiary that actors are portraying them with some degree of accuracy in Buffalo Bill's show, decide to escape (what else?) in order to play the leading roles once again. Their plans are thwarted by Lucky Luke (who else?).
This final page of what is, in fact, the last album drawn by Morris, has a simple composition and a classic ending. It stands out because of something Lucky Luke says, which you can't help but read with a smile: in response to an invitation to recount his adventures and market outfits that look like his, he says that "no-one will ever be interested". It turns out there was enough interest, of course, to elevate him to the pinnacle of Franco-Belgian comics in the space of some 72 albums.
Note that this final sunset is a panel that is half-drawn and half-copied, identically, from other albums; the very same excipit is found in several albums, from "Les Dalton à la Noce" (no. 62) onwards. Should we see this as a sign of fatigue on the part of the artist, faced with a recurring motif and a situation where everything had already been done? Perhaps. But we'd like to think that, rather, it emphasises the iconic nature of an ending that is literally reproduced identically, right up to this final album.
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