Lot Essay
« Les images énigmatiques de Smith sont émotionnellement et esthétiquement complexes. Ce sont des chefs-d’œuvre à la fois subtils et sublimes. » - Donald Kuspit
Né à Boston (Massachusetts) en 1922, Kimber Smith débute sa carrière sur la scène artistique new-yorkaise des années 1950, exposant à la New Gallery aux côtés de peintres de la deuxième génération de l’expressionnisme abstrait, comme Joan Mitchell. En 1954, il s’installe à Paris, rejoignant le dynamique groupe d’artistes américains qui ont élu domicile dans la capitale française après la guerre. Parmi eux, on compte Sam Francis, Shirley Jaffe et Joan Mitchell – cette dernière sera d’ailleurs avec Helen Frankenthaler les marraines des deux fils de Smith.
La critique d’art américaine Annette Michelson a décrit Smith comme l’une des personnes « les plus sérieuses et les plus importantes » de cette communauté d’expatriés qui gravitaient alors dans la « galaxie Jean Fournier » (A. Michelson citée dans S. Hudson, « Kimber Smith », Artforum, octobre 2011, vol. 50, no. 2). Dès leur rencontre en 1959, Jean Fournier est subjugué par le travail de Kimber Smith mais, pour des raisons inexpliquées, il ne lui consacrera jamais d’exposition personnelle. Il inclut cependant son travail dans des expositions collectives et lui dédie un stand à la Fiac en 1996, Pour Kimber Smith. Pour rendre compte de cet engagement, une exposition d’œuvres sur papier inédites a été organisée à la galerie Jean Fournier en 2016.
À Paris, Kimber Smith développe un langage visuel personnel qui mêle une expression gestuelle puissante à des formes géométriques désordonnées. Ses compositions se caractérisent par des agencements ludiques de triangles, losanges, cercles et rectangles, agrémentés de zigzags et de bandes de couleurs, verticales et horizontales. Sa palette – lumineuse, presque fauviste dans son exubérance – et sa préférence pour les petits formats renforcent le caractère spontané de son art. En effet, les œuvres présentées ici témoignent du plaisir presque enfantin qu’éprouve l’artiste à produire simplement des marques sur la toile : des épaisses taches d’acrylique rouge et vert acide aux lavis bouillonnants de gouache bleu piscine, en passant par ses initiales signées, ostensiblement grandes et gribouillées, faisant partie intégrante de la composition.
Kimber Smith retourne à New York en 1966 et s’installe neuf ans plus tard à East Hampton, sur Long Island. Bien que gravement malade, c’est à ce moment précis de son existence que son style pictural s’épanouit véritablement. « Ce sont ses œuvres des années 1970, écrit Susanne Hudson, qui illustrent le mieux la capacité de Smith à travailler son médium avec une précision presque paradoxale, marquée par son refus de remplir l’espace : il se limite à quelques touches lacunaires, subtilement mises en valeur, pour composer dans un espace largement vide. » (S. Hudson, ibid.).
Né à Boston (Massachusetts) en 1922, Kimber Smith débute sa carrière sur la scène artistique new-yorkaise des années 1950, exposant à la New Gallery aux côtés de peintres de la deuxième génération de l’expressionnisme abstrait, comme Joan Mitchell. En 1954, il s’installe à Paris, rejoignant le dynamique groupe d’artistes américains qui ont élu domicile dans la capitale française après la guerre. Parmi eux, on compte Sam Francis, Shirley Jaffe et Joan Mitchell – cette dernière sera d’ailleurs avec Helen Frankenthaler les marraines des deux fils de Smith.
La critique d’art américaine Annette Michelson a décrit Smith comme l’une des personnes « les plus sérieuses et les plus importantes » de cette communauté d’expatriés qui gravitaient alors dans la « galaxie Jean Fournier » (A. Michelson citée dans S. Hudson, « Kimber Smith », Artforum, octobre 2011, vol. 50, no. 2). Dès leur rencontre en 1959, Jean Fournier est subjugué par le travail de Kimber Smith mais, pour des raisons inexpliquées, il ne lui consacrera jamais d’exposition personnelle. Il inclut cependant son travail dans des expositions collectives et lui dédie un stand à la Fiac en 1996, Pour Kimber Smith. Pour rendre compte de cet engagement, une exposition d’œuvres sur papier inédites a été organisée à la galerie Jean Fournier en 2016.
À Paris, Kimber Smith développe un langage visuel personnel qui mêle une expression gestuelle puissante à des formes géométriques désordonnées. Ses compositions se caractérisent par des agencements ludiques de triangles, losanges, cercles et rectangles, agrémentés de zigzags et de bandes de couleurs, verticales et horizontales. Sa palette – lumineuse, presque fauviste dans son exubérance – et sa préférence pour les petits formats renforcent le caractère spontané de son art. En effet, les œuvres présentées ici témoignent du plaisir presque enfantin qu’éprouve l’artiste à produire simplement des marques sur la toile : des épaisses taches d’acrylique rouge et vert acide aux lavis bouillonnants de gouache bleu piscine, en passant par ses initiales signées, ostensiblement grandes et gribouillées, faisant partie intégrante de la composition.
Kimber Smith retourne à New York en 1966 et s’installe neuf ans plus tard à East Hampton, sur Long Island. Bien que gravement malade, c’est à ce moment précis de son existence que son style pictural s’épanouit véritablement. « Ce sont ses œuvres des années 1970, écrit Susanne Hudson, qui illustrent le mieux la capacité de Smith à travailler son médium avec une précision presque paradoxale, marquée par son refus de remplir l’espace : il se limite à quelques touches lacunaires, subtilement mises en valeur, pour composer dans un espace largement vide. » (S. Hudson, ibid.).