拍品專文
Acquis en 1739 par Louis XV, le château de Choisy est offert à madame de Pompadour en 1745 qui, en mécène et protectrice des Arts, fait participer à sa décoration les plus grands artistes contemporains. Le parc fit l’objet de différentes commandes, dont en 1764, celle du directeur général des Bâtiments, le marquis de Marigny qui poursuit le projet de sa sœur, la défunte favorite. Le peintre et académicien Charles-Nicolas Cochin conseille alors à Marigny de solliciter « Deux sculpteurs qui ont beaucoup de talents et qui sont dans l’âge d’opérer avec facilité » (C. Navarra-Le Bihan, p. 599) que sont Jean-Baptiste Cyprien d’Huez et Jean-Jacques Caffieri. Ce n’est qu’en 1766 que sont choisis les sujets de « Vénus qui demande des armes pour Enée » et « Vulcain qui lui présente » attribués respectivement à l’un et l’autre sculpteur. Alors que le premier honora sa commande, avec un « petit modèle » mentionné en 1773, Caffieri s’attarde.
Issu d’une famille de sculpteurs italiens installés en France depuis deux générations, Caffieri devient sculpteur du Roi dès 1757 et est reçu à l’Académie deux ans plus tard. Il répond à cette période de sa carrière à un grande nombre de commandes simultanées, notamment des bustes (P. Quinault, J.B. Lully, J.P. Rameau, A. Piron, C. A. Helvétius), discipline dans laquelle il excelle. N’ayant que peu, voire pas, commencé à élaborer son Vulcain, le sculpteur propose en 1773 de réaliser un autre sujet, déjà présenté et salué au Salon : L’Amitié surprise par l’Amour. Il se voit opposer un refus à ce changement très onéreux et dont le sujet ne faisait plus pendant à l’œuvre presque aboutie d’Huez.
C’est le gel de l’hiver 1776 qui arrêta Caffieri dans la réalisation du Vulcain. Son « modèle en grand » est détruit par un trop grand froid et c’est son confrère Charles Antoine Bridan qui se voit alors confier le projet. Si Caffieri justifie cet échec par le choix du sujet qui ne lui correspondait pas, il semblerait plutôt que la raison véritable mêle une certaine paresse et l’incapacité à réaliser de grands ouvrages. Car comme mentionné précédemment, le sculpteur est très doué pour la taille de bustes, tout comme pour les petits formats, mais au début de sa carrière il rencontre de grandes difficultés lors de réalisation d’œuvres monumentales.
Bien que la commande du château de Choisy ne fut jamais livrée, Caffieri présente au Salon de 1779 une esquisse préparatoire de Vulcain présentant les armes à Vénus, recensée dans la thèse de Cécile Navarra-Le Bihan de 2006. Bien que considérée comme disparue par l’historiographie, il semblerait plausible que notre présent plâtre en soit tiré, voire qu’il s’agisse de notre présent plâtre et que le matériau soit erroné dans le catalogue du Salon. Notre hypothèse est appuyée par la rareté du sujet de Vulcain qui, très diffus en peinture, ne connait pas la même fortune en sculpture. De plus, la dynamique des jambes en biais de notre plâtre n’est pas sans rappeler son fameux Molière (Paris, musée du Louvre, inv. ENT 1987.08) ou Corneille (idem, inv. RF 3002) tout comme l’accentuation du traitement de l’arcade sourcilière typique des portraits de Caffieri.
Œuvre majeure dans la carrière de ce célèbre sculpteur, notre plâtre constitue peut-être le seul indice de ce projet inabouti, révélant pourtant tout le talent narratif de Caffieri.
Issu d’une famille de sculpteurs italiens installés en France depuis deux générations, Caffieri devient sculpteur du Roi dès 1757 et est reçu à l’Académie deux ans plus tard. Il répond à cette période de sa carrière à un grande nombre de commandes simultanées, notamment des bustes (P. Quinault, J.B. Lully, J.P. Rameau, A. Piron, C. A. Helvétius), discipline dans laquelle il excelle. N’ayant que peu, voire pas, commencé à élaborer son Vulcain, le sculpteur propose en 1773 de réaliser un autre sujet, déjà présenté et salué au Salon : L’Amitié surprise par l’Amour. Il se voit opposer un refus à ce changement très onéreux et dont le sujet ne faisait plus pendant à l’œuvre presque aboutie d’Huez.
C’est le gel de l’hiver 1776 qui arrêta Caffieri dans la réalisation du Vulcain. Son « modèle en grand » est détruit par un trop grand froid et c’est son confrère Charles Antoine Bridan qui se voit alors confier le projet. Si Caffieri justifie cet échec par le choix du sujet qui ne lui correspondait pas, il semblerait plutôt que la raison véritable mêle une certaine paresse et l’incapacité à réaliser de grands ouvrages. Car comme mentionné précédemment, le sculpteur est très doué pour la taille de bustes, tout comme pour les petits formats, mais au début de sa carrière il rencontre de grandes difficultés lors de réalisation d’œuvres monumentales.
Bien que la commande du château de Choisy ne fut jamais livrée, Caffieri présente au Salon de 1779 une esquisse préparatoire de Vulcain présentant les armes à Vénus, recensée dans la thèse de Cécile Navarra-Le Bihan de 2006. Bien que considérée comme disparue par l’historiographie, il semblerait plausible que notre présent plâtre en soit tiré, voire qu’il s’agisse de notre présent plâtre et que le matériau soit erroné dans le catalogue du Salon. Notre hypothèse est appuyée par la rareté du sujet de Vulcain qui, très diffus en peinture, ne connait pas la même fortune en sculpture. De plus, la dynamique des jambes en biais de notre plâtre n’est pas sans rappeler son fameux Molière (Paris, musée du Louvre, inv. ENT 1987.08) ou Corneille (idem, inv. RF 3002) tout comme l’accentuation du traitement de l’arcade sourcilière typique des portraits de Caffieri.
Œuvre majeure dans la carrière de ce célèbre sculpteur, notre plâtre constitue peut-être le seul indice de ce projet inabouti, révélant pourtant tout le talent narratif de Caffieri.