JEAN BARBAULT (VIARMES 1718-1762 ROME)
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JEAN BARBAULT (VIARMES 1718-1762 ROME)

La Frascatane

Details
JEAN BARBAULT (VIARMES 1718-1762 ROME)
La Frascatane
huile sur toile
25 x 18 cm (9 7⁄8 x 7 in.)
Provenance
[Très probablement] Chez Galerie Matthiesen, Londres, en 1955 (selon D. Jacquot et al., 2010, voir infra).
L. Rocchetti, Rome, depuis au moins 1959 et jusqu'au moins 1975 (selon les catalogues d'exposition de 1959 et de 1974-1975, voir infra).
Collection particulière, Italie.
Literature
P. Rosenberg, 'Jean Barbault', Arte Illustrata, novembre 1972, 5e année, 51, p. 448 et p. 453, sous la note 22, reproduit en noir et blanc p. 430, fig. 38.
D. Jacquot et al., Jean Barbault (1718-1762). Le théâtre de la vie italienne, [cat. exp.], Strasbourg, 2010, p. 89, cat. 20, reproduit en noir et blanc.
Exhibited
Rome, Palazzo delle esposizioni, Il Settecento a Roma, 19 mars-31 mai 1959, n°22.
Beauvais, musée départemental de l’Oise ; Angers, musée des beaux-arts ; Valence, musée des beaux arts, Jean Barbault, 1718-1762, 3 octobre-15 novembre 1974 ; 1er décembre 1974-15 janvier 1975 ; 1er février-15 mars 1975, n°22.
Further details
JEAN BARBAULT (1718-1762), LA FRASCATANE, OIL ON CANVAS

Jean Barbault (1718-1762), a painter who was 'delicious and delectable, not without a touch of humour... an outstanding colourist', as Pierre Rosenberg describes him (Le siècle de Louis XV, peinture française de 1710 à 1774, Ottawa, 1976, pp. 28-29), remained in obscurity for a long time before being brought out of the shadows in 1974 with the first monographic exhibition devoted to his work.

Barbault's life was one of ups and downs: he began as a student of the austere Jean Restout (1692-1768) in Paris, but thanks to the esteem in which its director, Jean-François de Troy (1679-1752), held him, he was able to enter the Académie de Saint-Luc in Rome without passing the competitive examination. However, Barbault did not seem to benefit from the artistic abundance offered by the Eternal City. He ran up debts, married in secret and tried to swindle the Academy administration. Nevertheless, the painter was a great success with the foreign aristocrats and patricians who travelled to Italy at the time. Among his patrons were Prince and Princess Paul-Antoine Esterhazy (1711-1762), Joseph Roch Boyer de Fonscolombe (1721-1799) and Jean de Julienne (1686-1766), a great collector of paintings by Jean-Antoine Watteau (1684-1721).

In 1751, Barbault received a commission from Abel-François Poisson (1727-1781), Marquis de Vandières, better known by his later titles of Marquis de Marigny et de Ménars, younger brother of Madame de Pompadour (1721-1764) and Director of the King's Buildings, who asked him for twelve paintings depicting the costumes of Italy. A letter from Jean-François de Troy to the Marquis, dated 10 November 1751, states that Barbault had completed 'six of the twelve paintings you ordered ...These six paintings are: The Swiss of the Pope's Guard; The Pope's Coachman; The Hunter; The Frascatane; The Endowed Daughter; The Venetian ...' (see D. Jacquot, 2010, op. cit., p. 83.)

These paintings later passed into the collection of the Marquis's travelling companion, the architect Jacques-Germain Soufflot (1713-1780). In the catalogue of Soufflot's posthumous sale, it is noted that certain paintings not signed by Barbault were attributed to Pierre Subleyras (1699-1749). It is true that the rich subject matter and sumptuous colours, so beautifully displayed in La Frascatane, are close to the style of the Occitan painter, but the present composition, with its golden accents, could not be attributed to anyone other than Barbault.

The series of costumes from Italy became very popular, and Barbault took advantage of this, executing serveral versions of each composition. Each time, the artist changed small details by adding a landscape element, reversing the model's pose or changing the colours of the costume. For example, the horse and man in the bottom left-hand corner of our Frascatane are not included in the other known versions of the painting.

The pretty peasant woman in the composition comes from Frascati, a town in the Alban Hills near Rome. From the early sixteenth century onwards, leading Roman families began to build their country houses there. Embellished and enriched by successive generations, these houses became veritable castles. Thanks to the magnificence of St Peter's Cathedral, and renowned for its white wine, Frascati was also an obligatory stop on the route of the Grand Tour, which explains why Barbault chose to include a frascatane in his selection of typical costumes for patrons desirous of a souvenir of their Italian trip.

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Olivia Ghosh
Olivia Ghosh Specialist

Lot Essay

Jean Barbault (1718-1762), peintre 'délicieux et savoureux, non dénué d’une note d’humour… coloriste hors de pair' comme le décrit Pierre Rosenberg (Le siècle de Louis XV, peinture française de 1710 à 1774, Ottawa, 1976, pp. 28-29), est longtemps resté dans l’obscurité avant d’être tiré de l’ombre en 1974 avec la première exposition monographique dédiée à son œuvre.

La vie de l’artiste s’avère rocambolesque ; d’abord étudiant de l’austère Jean Restout (1692-1768) à Paris, il parvient à entrer à l’Académie de Saint-Luc à Rome sans avoir réussi le concours grâce à l’estime que lui porte Jean-François de Troy (1679-1752), son directeur. Cependant, Barbault ne semble pas profiter de l’abondance artistique offerte par la ville éternelle. Il y croule sous les dettes, se marie en secret et essaie d’escroquer l’administration de l’Académie. Il n’empêche que le peintre connaît un franc succès auprès des aristocrates et patriciens étrangers qui voyageaient alors en Italie. On peut citer parmi ses mécènes le prince et la princesse Paul-Antoine Esterhazy (1711-1762), Joseph Roch Boyer de Fonscolombe (1721-1799) et Jean de Julienne (1686-1766), un grand collectionneur des tableaux de Jean-Antoine Watteau (1684-1721).

En 1751, Barbault reçoit une commande de la part d’Abel-François Poisson (1727-1781), marquis de Vandières, plus connu sous ses titres ultérieurs de marquis de Marigny et de Ménars, frère cadet de Madame de Pompadour (1721-1764) et directeur des Bâtiments du Roi, qui lui demande douze tableaux représentant les costumes d’Italie. Une lettre de Jean-François de Troy au marquis, datée du 10 novembre 1751, précise que Barbault a terminé 'six tableaux des douze que vous lui aviés [sic] ordonné…Ces six tableaux sont : le Suisse de la garde du Pape ; le Cocher du Pape ; le Chasseur ; la Frascatane ; la fille dotée ; la Vénetienne [sic]…' (voir D. Jacquot, 2010, op. cit., p. 83.)

Ces tableaux sont passés par la suite dans la collection du camarade de voyage du marquis, l’architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780). Dans le catalogue de la vente après décès de ce dernier, on remarque que certains tableaux non signés par Barbault ont été attribués à Pierre Subleyras (1699-1749). Il est vrai que la matière riche et les coloris somptueux, si bien employés ici dans La Frascatane, se rapprochent du style du peintre occitan, mais la présente composition, avec ses accents dorés, ne pourrait être attribuée à personne d’autre qu’à Barbault.

Les costumes d’Italie connaissaient alors un grand succès dont Barbault a profité. Plusieurs versions de chaque composition sont connues. Or, à chaque fois, l’artiste change des petits détails en rajoutant un élément de paysage, en inversant la pose du modèle ou en changeant les couleurs du costume. Ainsi, le cheval et l’homme qui se trouvent dans le coin inférieur gauche de notre Frascatane ne sont pas repris dans les autres versions connues du tableau.

La jolie paysanne de la composition vient de Frascati, une ville située dans les monts Albains près de Rome. À partir du début du XVIe siècle, des grandes familles romaines commencent à y bâtir leurs maisons de campagne. Embellies et enrichies par les générations successives, ces maisons deviennent de véritables châteaux. Grâce à la magnificence de la cathédrale Saint-Pierre, et réputé pour son vin blanc, Frascati était aussi une étape obligée sur le chemin du Grand Tour, ce qui explique pourquoi Barbault a choisi d’inclure une frascatane dans sa sélection de costumes typiques pour ses mécènes souhaitant un souvenir de leur voyage italien.

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