Lot Essay
Cette apaisante composition de Vernet (1714-1789) figurant des personnages vêtus à l’orientale avec pour toile de fond un port au crépuscule est connue par différentes versions. L’une d’elles est passée en vente dans cette maison en 2001 (vente Christie’s, Londres, 25 avril 2001, lot 100) et se trouve aujourd’hui dans une collection particulière. Celle-ci est extrêmement proche de la version présentée aujourd’hui avec cet arc rocheux et cette sculpture en perspective évoquant le Monument des quatre maures de Livourne commémorant la victoire de Ferdinand Ier de Médicis (1549-1609) sur les Ottomans. La description d'Ingersoll-Smouse dans sa biographie du peintre Vernet sous le numéro 1479 pourrait ainsi tout aussi bien se rapporter à notre version, que l'on pourrait dater vers 1783-1785, qu’à celle passée en vente en 2001 (F. Ingersoll-Smouse, 1926, voir supra). Le commanditaire de cette composition demeure aujourd'hui inconnu. Assurément, son ton exotique dut séduire puisqu’une composition sur cuivre avec de légères variantes est également réapparue sur le marché de l’art français en 2017 (vente hôtel Drouot, Paris, 24 mars 2017, (Mes Mirabaud & Mercier), lot 57).
Les allusions à un Orient rêvé que semblaient promettre ces ports méridionaux devaient certainement plaire dans cette seconde moitié du XVIIIe siècle. Barbault (1718-1762) avait immortalisé à Rome la Mascarade turque, en représentant ses amis pensionnaires de l’Académie habillés à l’orientale lors du carnaval romain et l’aristocratie française consacrait cette tendance en commandant des portraits grimés. Madame de Pompadour (1721-1764) se faisait portraiturer en sultane par van Loo (1705-1765) (musée des Arts-Décoratifs, Paris, inv. 26544) et Fragonard (1732-1806) imaginait un Pacha plus fantasmé que vraisemblable, peint à son retour d’Italie dans les années 1770 (collection particulière).
Les allusions à un Orient rêvé que semblaient promettre ces ports méridionaux devaient certainement plaire dans cette seconde moitié du XVIIIe siècle. Barbault (1718-1762) avait immortalisé à Rome la Mascarade turque, en représentant ses amis pensionnaires de l’Académie habillés à l’orientale lors du carnaval romain et l’aristocratie française consacrait cette tendance en commandant des portraits grimés. Madame de Pompadour (1721-1764) se faisait portraiturer en sultane par van Loo (1705-1765) (musée des Arts-Décoratifs, Paris, inv. 26544) et Fragonard (1732-1806) imaginait un Pacha plus fantasmé que vraisemblable, peint à son retour d’Italie dans les années 1770 (collection particulière).