Lot Essay
Les sculptures bamana de la région de Ségou, près du fleuve Niger, se distinguent par leurs profils faciaux convexe, leurs mains en forme de pagaie et la présence des incisions géométriques. L'acquisition, la publication et l'exposition de statues et de masques dans ce style au début du 20ᵉ siècle, ainsi que leur formalisme unique évoquant des traits cubistes modernistes, ont établi ce style particulier comme l'un des styles classiques les plus connus de l'art bamana dans le contexte de l'histoire de l'art africain.
Les artistes de l'avant-garde furent captivés par le charme de la statuaire bamana de Ségou. Henri Matisse, par exemple, possédait une figure assise dans ce style (Evrard, M., Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, Paris, 1967), qui fut publiée en 1917 par Paul Guillaume et Guillaume Apollinaire dans Sculptures Nègres. Matisse l'apprécia tant qu'il l'intégra dans l'une de ses célèbres peintures, Les trois soeurs (1916-1917), et s'en inspira pour sa série de bronzes, Jeannette. Un autre exemple, publié dans Primitivism in 20th Century Art (Rubin, W., Paris, 1987), fut exposé dès 1911 lors de l'Exposition de l'Orient à la Maison des Artistes à Budapest. L'exposition African Negro Art (Sweeney, J.J., MOMA, New York, 1935), devenue plus tard un événement historique dans la reconnaissance universelle de l'art africain, mit également en lumière une statue dans le style de Ségou issue de la collection Walter Arensberg.
Bien qu'il existe davantage de figures en volume dans ce style, on connaît moins de masques. Ces masques, associés à la société Ntomo, se distinguent par la présence d'une figure debout au sommet d'un masque à cornes. Les masques à quatre cornes, comme notre lot actuel, sont censés représenter les aspects féminins de la nature humaine. L'un des premiers exemples connus d'un masque similaire à notre lot est celui qui appartenait autrefois à Paul Guillaume, désormais dans la collection de la Barnes Foundation (inv n° A101).
The Bamana carving style from the area around Ségou, near the Niger River, is distinguished by its convex facial profiles, paddle-like hands, and geometric incising. The early 20th century acquisition, publication, and exhibition of statues and masks in this style, combined with its unique formalism that echoes modernistic cubistic features, have established this particular style as one of the best-known classical styles of Bamana art within the context of African art history.
Artists of the Avant-Garde were captivated by the charm of Bamana statuary from Ségou. Henri Matisse, for instance, owned a seated figure of this style (Evrard, M., Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, Paris, 1967), which was published in 1917 by Paul Guillaume and Guillaume Apollinaire in Sculptures Nègres. Matisse was so fond of it that he featured it in one of his famous paintings, Les trois soeurs (1916-1917), and drew inspiration from it for his series of bronzes, Jeannette. Another example, published in Primitivism in 20th Century Art (Rubin, W., Paris, 1987), was exhibited as early as 1911 at the Exposition de l'Orient at the Maison des Artistes in Budapest. The exhibition African Negro Art (Sweeney, J.J., MOMA, New York, 1935), which later became a historic event in the universal recognition of African art, also highlighted a statue in the Ségou style from the Walter Arensberg collection.
While there are more free-standing figures in this style, fewer masks are known. These masks, associated with the Ntomo society, are distinctive for featuring a standing figure atop a horned mask. Masks with four horns, like our current lot, are said to represent the feminine aspects of human nature. One of the earliest known examples of a mask similar to our present lot is the one formerly held by Paul Guillaume, now in the collection of the Barnes Foundation (inv no. A101).
Les artistes de l'avant-garde furent captivés par le charme de la statuaire bamana de Ségou. Henri Matisse, par exemple, possédait une figure assise dans ce style (Evrard, M., Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, Paris, 1967), qui fut publiée en 1917 par Paul Guillaume et Guillaume Apollinaire dans Sculptures Nègres. Matisse l'apprécia tant qu'il l'intégra dans l'une de ses célèbres peintures, Les trois soeurs (1916-1917), et s'en inspira pour sa série de bronzes, Jeannette. Un autre exemple, publié dans Primitivism in 20th Century Art (Rubin, W., Paris, 1987), fut exposé dès 1911 lors de l'Exposition de l'Orient à la Maison des Artistes à Budapest. L'exposition African Negro Art (Sweeney, J.J., MOMA, New York, 1935), devenue plus tard un événement historique dans la reconnaissance universelle de l'art africain, mit également en lumière une statue dans le style de Ségou issue de la collection Walter Arensberg.
Bien qu'il existe davantage de figures en volume dans ce style, on connaît moins de masques. Ces masques, associés à la société Ntomo, se distinguent par la présence d'une figure debout au sommet d'un masque à cornes. Les masques à quatre cornes, comme notre lot actuel, sont censés représenter les aspects féminins de la nature humaine. L'un des premiers exemples connus d'un masque similaire à notre lot est celui qui appartenait autrefois à Paul Guillaume, désormais dans la collection de la Barnes Foundation (inv n° A101).
The Bamana carving style from the area around Ségou, near the Niger River, is distinguished by its convex facial profiles, paddle-like hands, and geometric incising. The early 20th century acquisition, publication, and exhibition of statues and masks in this style, combined with its unique formalism that echoes modernistic cubistic features, have established this particular style as one of the best-known classical styles of Bamana art within the context of African art history.
Artists of the Avant-Garde were captivated by the charm of Bamana statuary from Ségou. Henri Matisse, for instance, owned a seated figure of this style (Evrard, M., Arts primitifs dans les ateliers d'artistes, Paris, 1967), which was published in 1917 by Paul Guillaume and Guillaume Apollinaire in Sculptures Nègres. Matisse was so fond of it that he featured it in one of his famous paintings, Les trois soeurs (1916-1917), and drew inspiration from it for his series of bronzes, Jeannette. Another example, published in Primitivism in 20th Century Art (Rubin, W., Paris, 1987), was exhibited as early as 1911 at the Exposition de l'Orient at the Maison des Artistes in Budapest. The exhibition African Negro Art (Sweeney, J.J., MOMA, New York, 1935), which later became a historic event in the universal recognition of African art, also highlighted a statue in the Ségou style from the Walter Arensberg collection.
While there are more free-standing figures in this style, fewer masks are known. These masks, associated with the Ntomo society, are distinctive for featuring a standing figure atop a horned mask. Masks with four horns, like our current lot, are said to represent the feminine aspects of human nature. One of the earliest known examples of a mask similar to our present lot is the one formerly held by Paul Guillaume, now in the collection of the Barnes Foundation (inv no. A101).