Lot Essay
Cette paire de chaises estampillées par Georges Jacob provient probablement d’une commande effectuée par le comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X.
LE MOBILIER DU « SALON DE MONSEIGNEUR »
D’un grand raffinement, cette paire de chaises porte la trace d’une étiquette de livraison mentionnant leur destination : le « Salon de Monseigneur ». Au XVIIIe siècle, il était d’usage d’appeler « Monseigneur » les princes de sang , mais également les ducs et les pairs du royaume. C’est le cas du comte d’Artois, qui passa de nombreuses commandes à Georges Jacob dont certains sièges portent encore l’étiquette « Salon de Monseigneur ».
Cette paire fait probablement partie d’un ensemble plus vaste, livré pour le comte d’Artois, que l’on parvient aujourd’hui en partie à reconstituer. Trois chaises et quatre fauteuils (dont l’un porte une étiquette « Salon de Monseigneur »), sont conservés par le Mobilier National (inv. GMT 1403⁄1 et 2 ; inv. GMT 3192⁄1 et 2 ; inv. GMT 1404 ; inv. GMT 3193⁄1 et 2). Cet ensemble est aujourd’hui en dépôt au palais de l’Elysée. Une autre paire de chaises, avec de légères différences de sculpture mais très proches des nôtres et étiquetées, ont été préemptées en 1971 par le Mobilier National (coll. Lucien Guiraud, vente Ader, Picard et Tajan, palais Galliera, Paris, 10 décembre 1971, lot 53 ; coll. Mobilier National, inv. GMT 29337⁄1 et 2). Cinq chaises identiques aux nôtres, également réalisées par Georges Jacob et portant la même étiquette, sont conservées au château de Versailles (inv. V4736 à V4739 ; inv. V 5072).
Notons également d’autres sièges du même ensemble passés sur le marché de l’art ces dernières décennies : quatre chaises vendues chez Christie’s, à Monaco, le 20 juin 1992, lot 108 ; une suite de six chaises de la vente Sotheby’s, à Paris, le 7 novembre 2013, lot 220 ; dernièrement, un fauteuil a été vendu chez Ader, à Paris, le 29 janvier 2021, lot 133.
GEORGES JACOB, MENUISIER DES PRINCES
Georges Jacob (1739-1814), est le père d’une des plus célèbre famille d’ébénistes parisiens qui parvinrent sur trois générations, à force d’innovations et de créations de qualité, à maintenir au premier rang la réputation de leur entreprise. Après s’être établi à Paris, il devient compagnon chez le menuisier Louis Delanois, dont il subit nettement l’influence. Il obtient sa maîtrise de menuisier en 1765 et se spécialise dans les sièges.
En 1777, Georges Jacob reçoit sa première commande d’un membre de la famille royale, celle du comte d’Artois pour son boudoir turc du palais du temple, dont les pièces sont aujourd’hui conservées au musée du Louvre (inv. OA 9986 à OA 9992). Par la suite, il continuera à fournir le frère cadet de Louis XVI, mais également sa sœur Madame Elisabeth et la reine Marie-Antoinette. Le comte de Provence détient le record de commandes passées à Georges Jacob : 2558 sièges et lits ont été commandés entre 1781 et 1786, pour la somme de 140 120 livres. Ces nombreuses commandes montrent à quel point Georges Jacob était reconnu par les princes, tant pour son talent dans la conception de ses sièges et dans l’innovation de leurs formes, que dans la qualité de la sculpture et de leurs ornements.
LE MOBILIER DU « SALON DE MONSEIGNEUR »
D’un grand raffinement, cette paire de chaises porte la trace d’une étiquette de livraison mentionnant leur destination : le « Salon de Monseigneur ». Au XVIIIe siècle, il était d’usage d’appeler « Monseigneur » les princes de sang , mais également les ducs et les pairs du royaume. C’est le cas du comte d’Artois, qui passa de nombreuses commandes à Georges Jacob dont certains sièges portent encore l’étiquette « Salon de Monseigneur ».
Cette paire fait probablement partie d’un ensemble plus vaste, livré pour le comte d’Artois, que l’on parvient aujourd’hui en partie à reconstituer. Trois chaises et quatre fauteuils (dont l’un porte une étiquette « Salon de Monseigneur »), sont conservés par le Mobilier National (inv. GMT 1403⁄1 et 2 ; inv. GMT 3192⁄1 et 2 ; inv. GMT 1404 ; inv. GMT 3193⁄1 et 2). Cet ensemble est aujourd’hui en dépôt au palais de l’Elysée. Une autre paire de chaises, avec de légères différences de sculpture mais très proches des nôtres et étiquetées, ont été préemptées en 1971 par le Mobilier National (coll. Lucien Guiraud, vente Ader, Picard et Tajan, palais Galliera, Paris, 10 décembre 1971, lot 53 ; coll. Mobilier National, inv. GMT 29337⁄1 et 2). Cinq chaises identiques aux nôtres, également réalisées par Georges Jacob et portant la même étiquette, sont conservées au château de Versailles (inv. V4736 à V4739 ; inv. V 5072).
Notons également d’autres sièges du même ensemble passés sur le marché de l’art ces dernières décennies : quatre chaises vendues chez Christie’s, à Monaco, le 20 juin 1992, lot 108 ; une suite de six chaises de la vente Sotheby’s, à Paris, le 7 novembre 2013, lot 220 ; dernièrement, un fauteuil a été vendu chez Ader, à Paris, le 29 janvier 2021, lot 133.
GEORGES JACOB, MENUISIER DES PRINCES
Georges Jacob (1739-1814), est le père d’une des plus célèbre famille d’ébénistes parisiens qui parvinrent sur trois générations, à force d’innovations et de créations de qualité, à maintenir au premier rang la réputation de leur entreprise. Après s’être établi à Paris, il devient compagnon chez le menuisier Louis Delanois, dont il subit nettement l’influence. Il obtient sa maîtrise de menuisier en 1765 et se spécialise dans les sièges.
En 1777, Georges Jacob reçoit sa première commande d’un membre de la famille royale, celle du comte d’Artois pour son boudoir turc du palais du temple, dont les pièces sont aujourd’hui conservées au musée du Louvre (inv. OA 9986 à OA 9992). Par la suite, il continuera à fournir le frère cadet de Louis XVI, mais également sa sœur Madame Elisabeth et la reine Marie-Antoinette. Le comte de Provence détient le record de commandes passées à Georges Jacob : 2558 sièges et lits ont été commandés entre 1781 et 1786, pour la somme de 140 120 livres. Ces nombreuses commandes montrent à quel point Georges Jacob était reconnu par les princes, tant pour son talent dans la conception de ses sièges et dans l’innovation de leurs formes, que dans la qualité de la sculpture et de leurs ornements.