Lot Essay
La seconde moitié du XIXe siècle en France connaît un âge d’or de la statuaire dans les lieux publics, se conjuguant avec une volonté initiée sous le Second Empire et continuée par la IIIe République d’honorer les grands hommes qui ont fait l’histoire du pays. Ce contexte stimule les commandes officielles aux nombreux sculpteurs travaillant alors à Paris. Notre terre cuite, représentant très probablement le marquis de Marigny, célèbre la mémoire du frère de la marquise de Pompadour qui par son intermédiaire, a occupé le poste de surintendant des bâtiments du roi durant toute la seconde moitié du règne de Louis XV. Il a participé avec sa sœur au renouveau du goût antique dans la France du XVIIIe siècle et a suivi les grands chantiers du règne notamment l’École Militaire sur le Champ-de-Mars et la place Louis XV. Le modèle de la terre cuite est identifiable grâce à sa proximité avec un des portraits célèbres du marquis peint par Louis Tocqué (château de Versailles, inv. MV3776, et une autre version au musée Carnavalet, inv. P2322). Le choix de s’inspirer d’un tableau trahit la difficulté de garantir une vraisemblance physique malgré le caractère rétrospectif de l’œuvre. L’attitude calme, le large front et les joues pleines du marquis se retrouvent dans la terre cuite. De même, l’angle du bureau, le manteau à larges bords de fourrure, le cordon et la croix de l’ordre du Saint-Esprit ont été soigneusement repris. Le sculpteur a dû faire preuve d’invention pour la partie inférieure en imaginant les jambes et en ajoutant un chien, peut-être symbole de fidélité envers le roi ou les arts.
Malheureusement, il n’est pour le moment pas possible d’identifier la commande précise de cette œuvre, mais le travail du socle évoque une forme architecturale. De même, l’arrière de la statue est laissée presque nue, pouvant indiquer une œuvre réservée à une niche, à la manière de la série des grands hommes commandés pour les façades du nouvel Hôtel de Ville de Paris reconstruit après les incendies de la Commune, mais dont le marquis de Marigny est absent. Son portrait avait été sélectionné pour la série des grands hommes pour la terrasse de la cour Napoléon du palais du Louvre. L’œuvre a été commandée à Nicolas Bernard Raggi (1790-1862), sculpteur néoclassique français d’origine italienne. Sa version du marquis de Marigny est plus jeune et plus raide.
Malheureusement, il n’est pour le moment pas possible d’identifier la commande précise de cette œuvre, mais le travail du socle évoque une forme architecturale. De même, l’arrière de la statue est laissée presque nue, pouvant indiquer une œuvre réservée à une niche, à la manière de la série des grands hommes commandés pour les façades du nouvel Hôtel de Ville de Paris reconstruit après les incendies de la Commune, mais dont le marquis de Marigny est absent. Son portrait avait été sélectionné pour la série des grands hommes pour la terrasse de la cour Napoléon du palais du Louvre. L’œuvre a été commandée à Nicolas Bernard Raggi (1790-1862), sculpteur néoclassique français d’origine italienne. Sa version du marquis de Marigny est plus jeune et plus raide.