PAIRE D'APPLIQUES AUX PERROQUETS D'ÉPOQUE RÉGENCE
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PAIRE D'APPLIQUES AUX PERROQUETS D'ÉPOQUE RÉGENCE

ATTRIBUÉE À CHARLES CRESSENT, VERS 1720

Details
PAIRE D'APPLIQUES AUX PERROQUETS D'ÉPOQUE RÉGENCE
ATTRIBUÉE À CHARLES CRESSENT, VERS 1720
En bronze ciselé et doré, à deux bras de lumière sur lesquels reposent un perroquet, les bras mouvementés décorés de rinceaux végétaux, les dessous des bassins décorés de canaux et d'un perlé ; petite restauration
H. 59 cm. (23 ¼ in.) ; L. 25 cm. (9 ¾ in.) ; P. 11.5 cm. (4 ¼ in.)
Literature
Bibliographie comparative:
C. Briganti, Curioso itinerario ella collezioni ducali parmensi, Rome, 1969, p. 45.
J.-D. Augarde, « Charles Cressent et Jacques Confesseur » in L’Estampille, septembre 1986, n. 195, p. 58.
A. Gonzales-Palacios, Gli Arredi francesi, Milan, 1995, p. 243, n. 52.
A. Pradère, Charles Cressent, Dijon, 2003, pp. 206-207 et pp. 307-308.
Further details
A PAIR OF REGENCE GILT-BRONZE TWO-LIGHT PARROTS WALL-LIGHTS, ATTRIBUTED TO CHARLES CRESSENT, CIRCA 1720

Brought to you by

Paul Gallois
Paul Gallois Head of European Furniture

Lot Essay

D'une grande qualité, cette paire d'appliques en bronze doré ornée de perroquets pourrait être l'oeuvre de Charles Cressent, sculpteur et ébéniste emblématique de la première moitié du XVIIIe siècle.

LES APPLIQUES "AUX PERROQUETS"
Dans sa biographie sur Charles Cressent, Alexandre Pradère attribue au sculpteur-ébéniste plusieurs appliques du modèle dit "aux perroquets". Notons une paire d'appliques "aux perroquets" quasiment identique à la nôtre et conservée au Metropolitan Museum de New York (1974.356.133-.136). Elle pourrait avoir été fondue et ciselée par Jacques Confesseur, qui collabora avec Cressent. Les catalogues de deux ventes organisées par Cressent en 1749 et 1757 recensaient plusieurs paires d'appliques représentant des perroquets, en bronze laqué ou en bronze doré. Cette fois-ci à trois bras de lumière, cette paire d'appliques reprend le motif du perroquet penché en avant, perché dans une concression rocaille, les ailes légèremennt déployées, le bas de son corps et les plumes de sa queue formant le fût de l'applique. D'autres paires d'appliques "aux perroquets" attribuées à Charles Cressent sont passées en vente sur le marché ces dernières décennies (vente Christie's, Londres, 10 juin 2015, lot 50 ; vente Christie's, Paris, 7 mars 2017, lot 217).

Très en vogue au XVIIIe siècle, Jacques Caffieri (1678-1755) et le marchand-mercier Lazard Duvaux (1703-1758) ont également commercialisé des appliques "aux perroquets" dans la décennie 1750-1760 (A. Pradère, op. cit.).

CHARLES CRESSENT, SCULPTEUR ET ÉBÉNISTE
Charles Cressent (1685-1768), sculpteur de formation, est issu d'une famille de sculpteurs sur bois. Il travaille d'abord dans l'atelier familial d'Amiens avant de s'installer à Paris où il semble avoir ciseler des bronzes d'art pour les sculpteurs Girardon et Le Lorrain. Il fut apprenti sculpteur, puis promu maître sculpteur de l'Académie de Saint Luc le 14 août 1714. Grâce à sa facilité à créer des modèles en bronze doré, il suscitat l'intérêt des ateliers parisiens d'ébénisteries, notamment celui de Joseph Poitou. Au décès de ce dernier en 1719, il épousa sa veuve et prit la tête d'un petit atelier d'ébénisterie qu'il fit rapidement prospérer, s'attirant la clientèle du Régent et des ducs d'Orléans. Le titre d'Ebéniste du Régent lui permet d'exercer le métier d'ébéniste sans avoir obtenu de maitrise dans ce domaine.

Sa formation de sculpteur explique le rôle prépondérant du décor de bronze doré dans ses meubles et objets d'art qui, à la suite d'André-Charles Boulle, marqua durablement l'histoire du mobilier français. La présence récurrente de la figure humaine (bustes et têtes de femme, masques mythologiques, enfants) ainsi que des animaux (singes, chiens, lions et perroquets comme sur notre paire d'appliques), l'utilisation des trophées, guirlandes de fleurs et palmes, laissent une empreinte originale à son œuvre.

En dépit des strictes règles des corporations qui interdisent l'accumulation de plusieurs types de productions, son atelier produisait à la fois les meubles et les bronzes d'ameublement afin d'en assurer un contrôle direct et une qualité parfaite. Parmi les fondeurs et ciseleurs employés dans son atelier, citons Léon-Jacques Cazobon et François Bruyer. Cressent, outrepassant les restrictions des corporations, fut poursuivi en justice par la guilde des Maîtres Fondeurs durant les années 1720 et 1730, provoquant la saisie de lustres, chenets et appliques. Suite au procès, des ventes sont organisées, ce qui a été le moyen de répertorier une partie de son stock. Ses bronzes se retrouvent aussi dans des inventaires ou dans des catalogues de vente de l'époque. Cressent vendit également son stock directement à ses clients dans son atelier au coin de la rue Notre-Dame-des-Victoires et de la rue Joquelet.

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