VERS 1820

La qualité et la décoration de ce lustre témoignent d'une production importante de luminaires dans la première moitié du XIXe siècle. La Restauration de la monarchie (1814-1830) est marquée par un retour aux arts décoratifs de l'Ancien Régime, symboles du pouvoir royal, tout en conservant le faste de l'Empire et la qualité des évolutions techniques propres à son temps. Les lustres se font de plus en plus somptueux, démultipliant les bras de lumière, usant du bronze doré et du cristal taillé en facettes pour éclairer les intérieurs.

Certaines lustreries ont marqué le début du XIXe siècle français. Citons la Maison Chaumont, active de 1731 à 1844, qui fournit à plusieurs reprises les résidences impériales et royales. Cette dynastie de fabricants et de fournisseurs de lustres a pu collaborer avec la manufacture de Mont-Cenis, afin d'orner les luminaires de cristal taillé de grande qualité. Parrainée par la royauté, la manufacture de cristal de Mont-Cenis fusionne avec les manufactures de Baccarat et de Saint-Louis en 1833. Un lustre de grande dimension, comparable au nôtre et à 24 bras de lumières, a été vendu chez Christie's, à Londres, le 7 juillet 2022, lot 38. D'autres lustres d'époque Restauration aux caractéristiques similaires se trouvent dans les collections nationales françaises. C'est le cas de deux lustres datés vers 1820, dont l'un a été livré par la Maison Chaumont au Garde Meuble, aujourd'hui conservés au Mobilier National (inv. GML 2881 ; GML 2879).