拍品專文
Cet élégant guéridon tripode mêlant motifs de cygnes et griffes de lion évoque sans conteste le néoclassicisme parisien en vogue en Russie dès le règne de la grande Catherine.
L’art parisien prisé et imité par l’empire russe
L’appétence de la Russie pour l’art français trouve ses racines dans les liens forts, notamment diplomatiques, qui se sont tissés entre le royaume et l’empire rendant alors possibles certains échanges artistiques et intellectuels..
Ce goût de la Russie pour l’Art français trouve également ses racines dans le rôle tenu par une grande famille de collectionneurs et mécènes : les Stroganov. En effet, le long séjour parisien (1771-1778) d’Alexandre Stroganov permet à ce-dernier de tisser des liens forts avec les peintres Hubert Robert, Jean-Baptiste Greuze, Joseph Vernet ou encore avec le philosophe Diderot. A son retour en Russie, Paul Ier le nommera président de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg.
Dans un premier temps, Pierre le Grand (1682-1725) invite le fondeur Etienne Sauvage, le ciseleur Noisiel dit Saint-Mauge, l’ornemaniste Nicolas Pineau (comme en témoigne ce projet de lanterne à aigle bicéphale « pour la cour de Russie » conservé au MAD, Paris, inv. 29093) et bien sûr des fondeurs et ciseleurs, malheureusement restés anonymes. Un certain sculpteur français, Louis Rolland, enseigne la sculpture ornementale au titre de membre de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg de 1766 à 1769 et ouvre un atelier afin d’y transmettre l’art de la ciselure.
Le second temps de cette politique culturelle coïncide avec le règne de Catherine II (1762-1796) qui donne une nouvelle impulsion à l’immigration d’artistes et artisans étrangers s’ajoutant à l’importation massive d’art français en tous genres. La Grande Catherine poursuit ainsi l’acquisition d’objets d’art français initiée par la tsarine Elisabeth (1742-1762) à l’époque de l’irrésistible et luxueux faste rocaille réputé de Louis XV.
Comme le rappelle Pierre Verlet (Les Bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Picard, 2003, p. 241), Antoine Simon, Etienne Gastecloux, Pierre-Louis Agie, Frédéric-Guillaume Dubut arrivent en Russie pour enseigner la fonte et la ciselure. Les artisans russes se nourrissent alors des enseignements dispensés par de nombreux français mais également des œuvres françaises présentes dans les palais de l’impératrice et réalisées par Houdon, Mailly, Benneman, Duplessis, Gouthière, Remond ou Thomire.
ANDREI VORONIKHINE (1759-1814)
Voronikhine est né dans une famille de serfs travaillant sur les domaines du comte Stroganoff. Il se forme à la peinture dans l’atelier de Gabriel Iouchkova, où il attire l’attention du comte qui l’envoie se former à Moscou. Voronikhine a été libéré en 1785 et pendant les années suivantes a étudié en France et en Suisse. Le comte Stroganoff était l’un des mécènes les plus importants de Voronikhine ; il lui a demandé de finir les intérieurs du palais Stroganoff sur la perspective Nevskky, ainsi que d’autres résidences. Il a également construit la cathédrale de Kazan et a travaillé avec Brenna a Pavlosk.
L’art parisien prisé et imité par l’empire russe
L’appétence de la Russie pour l’art français trouve ses racines dans les liens forts, notamment diplomatiques, qui se sont tissés entre le royaume et l’empire rendant alors possibles certains échanges artistiques et intellectuels..
Ce goût de la Russie pour l’Art français trouve également ses racines dans le rôle tenu par une grande famille de collectionneurs et mécènes : les Stroganov. En effet, le long séjour parisien (1771-1778) d’Alexandre Stroganov permet à ce-dernier de tisser des liens forts avec les peintres Hubert Robert, Jean-Baptiste Greuze, Joseph Vernet ou encore avec le philosophe Diderot. A son retour en Russie, Paul Ier le nommera président de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg.
Dans un premier temps, Pierre le Grand (1682-1725) invite le fondeur Etienne Sauvage, le ciseleur Noisiel dit Saint-Mauge, l’ornemaniste Nicolas Pineau (comme en témoigne ce projet de lanterne à aigle bicéphale « pour la cour de Russie » conservé au MAD, Paris, inv. 29093) et bien sûr des fondeurs et ciseleurs, malheureusement restés anonymes. Un certain sculpteur français, Louis Rolland, enseigne la sculpture ornementale au titre de membre de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg de 1766 à 1769 et ouvre un atelier afin d’y transmettre l’art de la ciselure.
Le second temps de cette politique culturelle coïncide avec le règne de Catherine II (1762-1796) qui donne une nouvelle impulsion à l’immigration d’artistes et artisans étrangers s’ajoutant à l’importation massive d’art français en tous genres. La Grande Catherine poursuit ainsi l’acquisition d’objets d’art français initiée par la tsarine Elisabeth (1742-1762) à l’époque de l’irrésistible et luxueux faste rocaille réputé de Louis XV.
Comme le rappelle Pierre Verlet (Les Bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Picard, 2003, p. 241), Antoine Simon, Etienne Gastecloux, Pierre-Louis Agie, Frédéric-Guillaume Dubut arrivent en Russie pour enseigner la fonte et la ciselure. Les artisans russes se nourrissent alors des enseignements dispensés par de nombreux français mais également des œuvres françaises présentes dans les palais de l’impératrice et réalisées par Houdon, Mailly, Benneman, Duplessis, Gouthière, Remond ou Thomire.
ANDREI VORONIKHINE (1759-1814)
Voronikhine est né dans une famille de serfs travaillant sur les domaines du comte Stroganoff. Il se forme à la peinture dans l’atelier de Gabriel Iouchkova, où il attire l’attention du comte qui l’envoie se former à Moscou. Voronikhine a été libéré en 1785 et pendant les années suivantes a étudié en France et en Suisse. Le comte Stroganoff était l’un des mécènes les plus importants de Voronikhine ; il lui a demandé de finir les intérieurs du palais Stroganoff sur la perspective Nevskky, ainsi que d’autres résidences. Il a également construit la cathédrale de Kazan et a travaillé avec Brenna a Pavlosk.