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Floating Painting red blue
Details
Sean Scully (né en 1945)
Floating Painting red blue
signé, titré et daté '''FLOATING PAINTING RED BLUE'' Sean Scully 1995' (au dos)
huile sur aluminium
51 x 10 x 30.5 cm.
Réalisé en 1995.
signed, titled and dated '''FLOATING PAINTING RED BLUE'' Sean Scully 1995' (on the reverse)
oil on aluminum
20 1⁄8 x 3 7⁄8 x 12 in.
Executed in 1995.
Floating Painting red blue
signé, titré et daté '''FLOATING PAINTING RED BLUE'' Sean Scully 1995' (au dos)
huile sur aluminium
51 x 10 x 30.5 cm.
Réalisé en 1995.
signed, titled and dated '''FLOATING PAINTING RED BLUE'' Sean Scully 1995' (on the reverse)
oil on aluminum
20 1⁄8 x 3 7⁄8 x 12 in.
Executed in 1995.
Provenance
Collection Daniel Abadie, France (don de l'artiste)
Further details
« Les peintures parlent le langage de la lumière. L’image est la lumière extérieure, tandis que la lumière intérieure, silencieuse, est le véhicule de l’âme. » - Sean Scully
Don de l’artiste au conservateur français Daniel Abadie, les œuvres Floating Painting red blue (1995) et Sans titre (2001) (lot 11) de Sean Scully capturent la complexité au cœur de sa pratique. En effet, l’œuvre du peintre irlando-américain manifeste une tension constante entre la forme et sa dissolution, la légèreté et la pesanteur, l’obscurité et la lumière. Né en Irlande mais installé depuis de nombreuses années à New York, Sean Scully s’inscrit dans la lignée des artistes de l’avant-garde new-yorkaise, combinant la rigidité du minimalisme et la gestuelle affirmée de l’expressionnisme abstrait. Comme projetée dans l’espace, Floating Painting red blue est suspendue perpendiculairement à un mur, accrochée le long de sa face horizontale. Des coups de pinceau dans des tons audacieux de rouge vif et de bleu nuit dévalent en bandes verticales la surface lisse du métal, laissée nue sur les plans supérieur et inférieur de l’œuvre. Commencées au milieu des années 1990, les « peintures flottantes » de Scully ouvrent véritablement un nouveau chapitre dans la pratique de l’artiste. Planant littéralement dans l’espace, elles constituent une tentative cherchant à révéler la nature physique de la peinture. Cette série apparaît comme une étape cruciale vers les sculptures monumentales que le plasticien réalisera par la suite. Le triptyque Floating Painting Red de Scully, également exécuté en 1995, est conservé au sein de la collection du MAC VAL - Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine.
Pour Scully, les contours de l’œuvre sont importants, car ils lui confèrent sa forme autant qu’ils la définissent. Ainsi, les sources d’inspiration de l’artiste sont multiples : les frontières naturelles entre la mer et le ciel, la terre et la mer, mais aussi la silhouette des ruines brûlées par le soleil au Mexique ou celle des murs de pierre en Irlande. Scully explore à chaque fois la tension entre la netteté des formes géométriques et l’intimité du geste pictural. Tel le soleil remodelant subtilement ce qu’il touche, la peinture de Scully glisse, se mélange, s’étale et s’épanouit. Elle est perpétuellement en mouvement. Ainsi, le métal résistant de Floating Painting red blue se trouve animé par les couleurs chatoyantes qui semblent trembler doucement sur la surface. Les bandes de peinture à l’huile se rejoignent de manière imparfaite, laissant affleurer quelques reflets gris et froids. Scully considère ces fissures comme des espaces de respiration. À l’opposé de la monumentalité tranquille de ses peintures flottantes, les aquarelles de Scully sont empreintes d’une élégante légèreté. « Les aquarelles traitent de l’absence extrême de physicalité », explique Scully. « Elles sont véritablement aussi proches qu’un peintre peut l’être de la lumière pure, d’une vision spontanée, physiquement sans effort. » (Sean Scully en conversation avec Ned Rifkin, dans Kelly Grovier (ed.), Inner: The Collected Writings and Selected Interviews of Sean Scully, Ostfildern, 2016, p. 52).
Dans ces deux œuvres, la rigueur de la grille moderniste se fait insaissiable et précaire. Floating Painting red blue rappelle les « piles » emblématiques de Donald Judd. À l’instar des créations minimalistes de Judd, les peintures flottantes de Scully investissent un univers mouvant, entre peinture et sculpture et, via la projection, attirent l’attention sur leur espace environnant. Cependant, tandis que Judd travaille avec une précision quasi-industrielle, la main de Scully demeure palpable dans son travail, imprégnant la forme métallique impersonnelle d’une dramaturgie relativement chargée émotionnellement. Dans Sans titre (2001), le peintre a encore une fois recours au motif de la grille. Portant les subtiles inflexions picturales d’Agnès Martin à de nouveaux sommets gestuels, les lignes de graphite dessinées à la main par Scully et ses lavis translucides s’infiltrent de manière inégale à travers la souplesse de la feuille de papier—ainsi les rayures semblant onduler comme un tissu. À travers ces deux œuvres, Scully se délecte de l’instabilité comme du pouvoir évocateur de la peinture.
"Paintings speak with the language of light. Silent: with an inner light. An outer light which is the image and an inner light which is the soul." - Sean Scully
Gift from the artist to the eminent French curator Daniel Abadie, Sean Scully’s Floating Painting red blue (1995) and Untitled (2001) (lot 11) capture the dualities and intricacies which lie at the heart of his singular practice. Scully’s œuvre is held in perpetual tension between form and its dissolution, lightness and weight, darkness and light. Born in Ireland but based for many years in New York, his work engages with that city’s art-historical precursors, combining the rigidity of Minimalism with the gestural urgency of Abstract Expressionism. Projecting out into space, Floating Painting red blue hangs perpendicular to the wall along one horizontal edge. Slick, painterly brushstrokes of bold red and midnight blue oil cascade in stripes down the smooth metal ground, which is left bare on the upper and lower planes of the work. Begun in the mid 1990s, Scully’s Floating Paintings marked a new development in his practice. Hovering precariously in space, they were an attempt to make painting physical, a critical step towards the monumental sculptural work he would commence in later years. Scully’s Floating Painting Red Triptych, also executed in 1995, is held in the collection of the Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine.
For Scully edges are important, providing form and definition. The natural borders between sea and sky, land and sea, or the edges of manmade structures such as Mexico’s sunbaked ruins or Ireland’s old stone walls, have long been a source of inspiration for the artist. Scully is inspired by the tension between the hard edges of geometrical form and the intimacy of painterly gesture. Like the sun which gently reshapes everything it touches as it arcs across the sky, Scully’s paint glides, blends, pools and blooms, perpetually in motion. The resistant metal ground of Floating Painting red blue is animated by glimmering oil paint, and trembles softly. The stripes of paint meet imperfectly, so that glints of cool grey break through. Scully sees these fissures as breathing places. Countering the quiet monumentality of the floating paintings, Scully’s watercolours are defined by visual lightness. ''[The] watercolours are about the extreme absence of physicality,'' Scully has explained. ''They really are as close as a painter can get to pure light, an effortless, physically effortless vision'' (S. Scully in conversation with Ned Rifkin, in Kelly Grovier (ed.), Inner: The Collected Writings and Selected Interviews of Sean Scully, Ostfildern, 2016, p. 52).
In both of the present works, the rigidity of the modernist grid is rendered slippery and precarious. Floating Painting red blue recalls Donald Judd’s iconic ‘stacks’. Like Judd’s Minimalist creations, Scully’s floating paintings occupy an uncertain realm between painting and sculpture, and through the act of projection draw attention to the space which envelops them. Yet where Judd evokes a factory-like precision, in Scully’s work the hand of the artist is palpably felt, imbuing the impersonal metal form with drama and emotional force. In Untitled (2001), Scully again recourses to the motif of the grid. Taking the subtle painterly inflections of Agnes Martin to new gestural heights, Scully’s hand-drawn graphite guidelines and translucent washes of watercolour seep unevenly into the soft paper sheet, so that the stripes appear to ripple like fabric. In both works, Scully revels in the allusive instability of paint.
Don de l’artiste au conservateur français Daniel Abadie, les œuvres Floating Painting red blue (1995) et Sans titre (2001) (lot 11) de Sean Scully capturent la complexité au cœur de sa pratique. En effet, l’œuvre du peintre irlando-américain manifeste une tension constante entre la forme et sa dissolution, la légèreté et la pesanteur, l’obscurité et la lumière. Né en Irlande mais installé depuis de nombreuses années à New York, Sean Scully s’inscrit dans la lignée des artistes de l’avant-garde new-yorkaise, combinant la rigidité du minimalisme et la gestuelle affirmée de l’expressionnisme abstrait. Comme projetée dans l’espace, Floating Painting red blue est suspendue perpendiculairement à un mur, accrochée le long de sa face horizontale. Des coups de pinceau dans des tons audacieux de rouge vif et de bleu nuit dévalent en bandes verticales la surface lisse du métal, laissée nue sur les plans supérieur et inférieur de l’œuvre. Commencées au milieu des années 1990, les « peintures flottantes » de Scully ouvrent véritablement un nouveau chapitre dans la pratique de l’artiste. Planant littéralement dans l’espace, elles constituent une tentative cherchant à révéler la nature physique de la peinture. Cette série apparaît comme une étape cruciale vers les sculptures monumentales que le plasticien réalisera par la suite. Le triptyque Floating Painting Red de Scully, également exécuté en 1995, est conservé au sein de la collection du MAC VAL - Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine.
Pour Scully, les contours de l’œuvre sont importants, car ils lui confèrent sa forme autant qu’ils la définissent. Ainsi, les sources d’inspiration de l’artiste sont multiples : les frontières naturelles entre la mer et le ciel, la terre et la mer, mais aussi la silhouette des ruines brûlées par le soleil au Mexique ou celle des murs de pierre en Irlande. Scully explore à chaque fois la tension entre la netteté des formes géométriques et l’intimité du geste pictural. Tel le soleil remodelant subtilement ce qu’il touche, la peinture de Scully glisse, se mélange, s’étale et s’épanouit. Elle est perpétuellement en mouvement. Ainsi, le métal résistant de Floating Painting red blue se trouve animé par les couleurs chatoyantes qui semblent trembler doucement sur la surface. Les bandes de peinture à l’huile se rejoignent de manière imparfaite, laissant affleurer quelques reflets gris et froids. Scully considère ces fissures comme des espaces de respiration. À l’opposé de la monumentalité tranquille de ses peintures flottantes, les aquarelles de Scully sont empreintes d’une élégante légèreté. « Les aquarelles traitent de l’absence extrême de physicalité », explique Scully. « Elles sont véritablement aussi proches qu’un peintre peut l’être de la lumière pure, d’une vision spontanée, physiquement sans effort. » (Sean Scully en conversation avec Ned Rifkin, dans Kelly Grovier (ed.), Inner: The Collected Writings and Selected Interviews of Sean Scully, Ostfildern, 2016, p. 52).
Dans ces deux œuvres, la rigueur de la grille moderniste se fait insaissiable et précaire. Floating Painting red blue rappelle les « piles » emblématiques de Donald Judd. À l’instar des créations minimalistes de Judd, les peintures flottantes de Scully investissent un univers mouvant, entre peinture et sculpture et, via la projection, attirent l’attention sur leur espace environnant. Cependant, tandis que Judd travaille avec une précision quasi-industrielle, la main de Scully demeure palpable dans son travail, imprégnant la forme métallique impersonnelle d’une dramaturgie relativement chargée émotionnellement. Dans Sans titre (2001), le peintre a encore une fois recours au motif de la grille. Portant les subtiles inflexions picturales d’Agnès Martin à de nouveaux sommets gestuels, les lignes de graphite dessinées à la main par Scully et ses lavis translucides s’infiltrent de manière inégale à travers la souplesse de la feuille de papier—ainsi les rayures semblant onduler comme un tissu. À travers ces deux œuvres, Scully se délecte de l’instabilité comme du pouvoir évocateur de la peinture.
"Paintings speak with the language of light. Silent: with an inner light. An outer light which is the image and an inner light which is the soul." - Sean Scully
Gift from the artist to the eminent French curator Daniel Abadie, Sean Scully’s Floating Painting red blue (1995) and Untitled (2001) (lot 11) capture the dualities and intricacies which lie at the heart of his singular practice. Scully’s œuvre is held in perpetual tension between form and its dissolution, lightness and weight, darkness and light. Born in Ireland but based for many years in New York, his work engages with that city’s art-historical precursors, combining the rigidity of Minimalism with the gestural urgency of Abstract Expressionism. Projecting out into space, Floating Painting red blue hangs perpendicular to the wall along one horizontal edge. Slick, painterly brushstrokes of bold red and midnight blue oil cascade in stripes down the smooth metal ground, which is left bare on the upper and lower planes of the work. Begun in the mid 1990s, Scully’s Floating Paintings marked a new development in his practice. Hovering precariously in space, they were an attempt to make painting physical, a critical step towards the monumental sculptural work he would commence in later years. Scully’s Floating Painting Red Triptych, also executed in 1995, is held in the collection of the Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine.
For Scully edges are important, providing form and definition. The natural borders between sea and sky, land and sea, or the edges of manmade structures such as Mexico’s sunbaked ruins or Ireland’s old stone walls, have long been a source of inspiration for the artist. Scully is inspired by the tension between the hard edges of geometrical form and the intimacy of painterly gesture. Like the sun which gently reshapes everything it touches as it arcs across the sky, Scully’s paint glides, blends, pools and blooms, perpetually in motion. The resistant metal ground of Floating Painting red blue is animated by glimmering oil paint, and trembles softly. The stripes of paint meet imperfectly, so that glints of cool grey break through. Scully sees these fissures as breathing places. Countering the quiet monumentality of the floating paintings, Scully’s watercolours are defined by visual lightness. ''[The] watercolours are about the extreme absence of physicality,'' Scully has explained. ''They really are as close as a painter can get to pure light, an effortless, physically effortless vision'' (S. Scully in conversation with Ned Rifkin, in Kelly Grovier (ed.), Inner: The Collected Writings and Selected Interviews of Sean Scully, Ostfildern, 2016, p. 52).
In both of the present works, the rigidity of the modernist grid is rendered slippery and precarious. Floating Painting red blue recalls Donald Judd’s iconic ‘stacks’. Like Judd’s Minimalist creations, Scully’s floating paintings occupy an uncertain realm between painting and sculpture, and through the act of projection draw attention to the space which envelops them. Yet where Judd evokes a factory-like precision, in Scully’s work the hand of the artist is palpably felt, imbuing the impersonal metal form with drama and emotional force. In Untitled (2001), Scully again recourses to the motif of the grid. Taking the subtle painterly inflections of Agnes Martin to new gestural heights, Scully’s hand-drawn graphite guidelines and translucent washes of watercolour seep unevenly into the soft paper sheet, so that the stripes appear to ripple like fabric. In both works, Scully revels in the allusive instability of paint.
Brought to you by

Valérie Didier
Head of Department