Standhaft
细节
Wassily Kandinsky (1866-1944)
Standhaft
signé et daté 'K 31' (en bas à gauche); inscrit '420' (au dos)
aquarelle, plume et encre de Chine et spritztechnik sur papier
48.5 x 47.6 cm.
Réalisé en juillet 1931.
signed and dated 'K 31' (lower left); inscribed '420' (on the reverse)
watercolour, pen and India ink and spritztechnik on paper
19 1⁄8 x 18 ¾ in.
Executed in July 1931.
Standhaft
signé et daté 'K 31' (en bas à gauche); inscrit '420' (au dos)
aquarelle, plume et encre de Chine et spritztechnik sur papier
48.5 x 47.6 cm.
Réalisé en juillet 1931.
signed and dated 'K 31' (lower left); inscribed '420' (on the reverse)
watercolour, pen and India ink and spritztechnik on paper
19 1⁄8 x 18 ¾ in.
Executed in July 1931.
来源
L'atelier de l'artiste
Collection Nina Kandinsky, Neuilly-sur-Seine (par succession)
Collection Alberto Magnelli, Paris (don de celle-ci dans les années 1950)
Collection Susi Magnelli, Meudon (par descendance en 1971)
Collection Daniel Abadie, France (don de celle-ci dans les années 1985-1990)
Collection Nina Kandinsky, Neuilly-sur-Seine (par succession)
Collection Alberto Magnelli, Paris (don de celle-ci dans les années 1950)
Collection Susi Magnelli, Meudon (par descendance en 1971)
Collection Daniel Abadie, France (don de celle-ci dans les années 1985-1990)
出版
Liste de l'artiste, Aquarelle, 'vii 1931, 420, Standhaft'.
V. Endicott Barnett, Kandinsky Aquarelles, Catalogue raisonné, 1922-1944, Londres, 1994, vol. II, p. 306, No. 1030 (illustré; illustré en couleurs p. 261).
V. Endicott Barnett, Kandinsky Aquarelles, Catalogue raisonné, 1922-1944, Londres, 1994, vol. II, p. 306, No. 1030 (illustré; illustré en couleurs p. 261).
展览
Düsseldorf, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen (mars-mai); Stuttgart, Staatsgalerie (mai-août), Kandinsky, Petites joies, Dessins et aquarelles, 1992, p. 225, No. 133 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 66).
更多详情
En 1919 est créé le Bauhaus, « maison de la création » en allemand, une école d’architecture et d’arts appliqués, à Weimar. L’idée est de fusionner les différents domaines de l’histoire de l’art et de l’art de vivre, comme l’architecture, le design, les arts plastiques, la musique, les arts appliqués… afin d’atteindre une vision et une expérience globale de la création.
Depuis 1922, Kandinsky y enseigne notamment les cours de « dessin analytique » et des « éléments abstraits de la forme ». Il instaure aussi en 1927 un cours de « peinture libre », en collaboration avec Paul Klee, collègue et ami, les deux familles partageant la même maison. Le Bauhaus est un foyer d’exploration pour Kandinsky, qui s’aventure sur les différents moyens d’expression de l’abstraction et théorise la relation quasi mathématique entre la peinture, les formes et les couleurs.
En 1926, il écrit notamment Point et ligne sur plan, où la ligne, la courbe, le point, le carré et le triangle font partie du langage en tant que formes vivantes.
A l’aube de son départ de Berlin pour Paris et de la fermeture du Bauhaus en 1933, Kandinsky exécute Standhaft, cette aquarelle aux lignes géométriques angulaires.
Alors que les années 30 marquent un tournant pour Kandinsky, où les formes de ses œuvres prennent une allure plus fluide et organique, influencées par son arrivée à Paris et sa rencontre avec les surréalistes, Standhaft est un dernier vestige de l’esprit constructiviste du Bauhaus. L’œuvre reste profondément géométrique, mais représente un exercice surprenant de contrastes, dans la puissance des couleurs utilisées. Ces lignes, si précises et affûtées, formant une succession de rectangles, s’entrechoquent aux couleurs de plus en plus saturées sur le papier. Comme une partition de musique, chaque ligne arbore sa couleur, la mélodie se jouant dans les nuances des tons libres et intuitifs, qui s’assombrissent ou s’éclaircissent.
Les dessins, études et aquarelles de l’artiste sont d’une aussi grande précision que ses toiles, car ils sont partie intégrante de ses recherches sur la structure et l’expression. Seulement, quelques-unes de ses trouvailles ne finiront jamais sur peinture, comme sa technique de projection, dit spriztechnik, qu’il utilise fréquemment à partir de 1927 sur ses œuvres sur papier.
La spriztechnik prend toute son ampleur dans Standhaft. Signifiant en allemand constant, ferme, inébranlable, l’œuvre est mathématique, parfaitement organisée. Mais l’ajout de ces touches de projection introduit une idée profondément libre, à l’antithèse d’un quelconque ordre et dérègle d’une certaine manière tout ce que ces lignes droites et directes essayaient d’établir. Elles projettent l’œuvre hors de la feuille, repoussent les limites de ses lignes.
Comme disait Jean Arp en 1966, dans son poème ‘Dompteur des étoiles’ :
Vive Kandinsky!
Vive l’Infini !
In 1919, the Bauhaus—often interpreted as a “house of creation”—was founded in Weimar. It was a school of architecture and applied arts aiming to merge the various fields of art history and the art of living—architecture, design, visual arts, music, applied arts—to achieve a unified artistic vision and creative experience.
From 1922 onwards, Kandinsky taught there, notably courses in “analytical drawing” and “abstract elements of form.”In 1927, he also introduced an “experimental painting” course, in collaboration with Paul Klee, his colleague and friend—their families even shared a home. The Bauhaus became a creative laboratory for Kandinsky, where he explored diverse modes of abstraction and developed his theory of the quasi-mathematical relationship between painting, shapes, and color.
In 1926, he published Point and Line to Surface, in which the line, the curve, the point, the square, and the triangle are treated as part of a visual language—as living forms.
On the eve of his departure from Berlin to Paris and the closure of the Bauhaus in 1933, Kandinsky created Standhaft, a watercolor composed of angular, geometric lines.
While the 1930s marked a turning point in Kandinsky’s career—his works gradually adopting a more fluid and organic aesthetic, influenced by his arrival in Paris and his encounter with the Surrealists—Standhaft stands as a final remnant of the Bauhaus's constructivist spirit. The piece remains deeply geometric, yet offers a striking exploration of contrast through boldly saturated color. These lines—so sharp and precise, forming a succession of rectangles—collide with increasingly saturated colors on the paper. Like a musical score, each line bears its own color. The composition unfolds as a melody, carried by free and intuitive tones that brighten or darken like harmonic variations.
Kandinsky’s drawings, studies, and watercolors are executed with as much precision as his paintings, for they form an integral part of his exploration of structure and expression. However, some of his visual discoveries would never find their way into his canvases—such as his spray projection technique, or Spritztechnik in German, which he began using frequently on paper works from 1927 onwards.
Spritztechnik finds its full expression in Standhaft. Meaning in German “resolute,” “steadfast,” or “unshakable,” the work is mathematical, perfectly structured. Yet the addition of these spray-like touches introduces a profoundly free element, standing in complete opposition to order—it disrupts what the straight and direct lines were attempting to establish. These projected dots seem to push the work beyond the boundaries of the paper, breaking free from the confinement of lines.
As Jean Arp wrote in his 1966 poem “Tamer of the Stars”:
Long live Kandinsky!
Long live the Infinite!
Depuis 1922, Kandinsky y enseigne notamment les cours de « dessin analytique » et des « éléments abstraits de la forme ». Il instaure aussi en 1927 un cours de « peinture libre », en collaboration avec Paul Klee, collègue et ami, les deux familles partageant la même maison. Le Bauhaus est un foyer d’exploration pour Kandinsky, qui s’aventure sur les différents moyens d’expression de l’abstraction et théorise la relation quasi mathématique entre la peinture, les formes et les couleurs.
En 1926, il écrit notamment Point et ligne sur plan, où la ligne, la courbe, le point, le carré et le triangle font partie du langage en tant que formes vivantes.
A l’aube de son départ de Berlin pour Paris et de la fermeture du Bauhaus en 1933, Kandinsky exécute Standhaft, cette aquarelle aux lignes géométriques angulaires.
Alors que les années 30 marquent un tournant pour Kandinsky, où les formes de ses œuvres prennent une allure plus fluide et organique, influencées par son arrivée à Paris et sa rencontre avec les surréalistes, Standhaft est un dernier vestige de l’esprit constructiviste du Bauhaus. L’œuvre reste profondément géométrique, mais représente un exercice surprenant de contrastes, dans la puissance des couleurs utilisées. Ces lignes, si précises et affûtées, formant une succession de rectangles, s’entrechoquent aux couleurs de plus en plus saturées sur le papier. Comme une partition de musique, chaque ligne arbore sa couleur, la mélodie se jouant dans les nuances des tons libres et intuitifs, qui s’assombrissent ou s’éclaircissent.
Les dessins, études et aquarelles de l’artiste sont d’une aussi grande précision que ses toiles, car ils sont partie intégrante de ses recherches sur la structure et l’expression. Seulement, quelques-unes de ses trouvailles ne finiront jamais sur peinture, comme sa technique de projection, dit spriztechnik, qu’il utilise fréquemment à partir de 1927 sur ses œuvres sur papier.
La spriztechnik prend toute son ampleur dans Standhaft. Signifiant en allemand constant, ferme, inébranlable, l’œuvre est mathématique, parfaitement organisée. Mais l’ajout de ces touches de projection introduit une idée profondément libre, à l’antithèse d’un quelconque ordre et dérègle d’une certaine manière tout ce que ces lignes droites et directes essayaient d’établir. Elles projettent l’œuvre hors de la feuille, repoussent les limites de ses lignes.
Comme disait Jean Arp en 1966, dans son poème ‘Dompteur des étoiles’ :
Vive Kandinsky!
Vive l’Infini !
In 1919, the Bauhaus—often interpreted as a “house of creation”—was founded in Weimar. It was a school of architecture and applied arts aiming to merge the various fields of art history and the art of living—architecture, design, visual arts, music, applied arts—to achieve a unified artistic vision and creative experience.
From 1922 onwards, Kandinsky taught there, notably courses in “analytical drawing” and “abstract elements of form.”In 1927, he also introduced an “experimental painting” course, in collaboration with Paul Klee, his colleague and friend—their families even shared a home. The Bauhaus became a creative laboratory for Kandinsky, where he explored diverse modes of abstraction and developed his theory of the quasi-mathematical relationship between painting, shapes, and color.
In 1926, he published Point and Line to Surface, in which the line, the curve, the point, the square, and the triangle are treated as part of a visual language—as living forms.
On the eve of his departure from Berlin to Paris and the closure of the Bauhaus in 1933, Kandinsky created Standhaft, a watercolor composed of angular, geometric lines.
While the 1930s marked a turning point in Kandinsky’s career—his works gradually adopting a more fluid and organic aesthetic, influenced by his arrival in Paris and his encounter with the Surrealists—Standhaft stands as a final remnant of the Bauhaus's constructivist spirit. The piece remains deeply geometric, yet offers a striking exploration of contrast through boldly saturated color. These lines—so sharp and precise, forming a succession of rectangles—collide with increasingly saturated colors on the paper. Like a musical score, each line bears its own color. The composition unfolds as a melody, carried by free and intuitive tones that brighten or darken like harmonic variations.
Kandinsky’s drawings, studies, and watercolors are executed with as much precision as his paintings, for they form an integral part of his exploration of structure and expression. However, some of his visual discoveries would never find their way into his canvases—such as his spray projection technique, or Spritztechnik in German, which he began using frequently on paper works from 1927 onwards.
Spritztechnik finds its full expression in Standhaft. Meaning in German “resolute,” “steadfast,” or “unshakable,” the work is mathematical, perfectly structured. Yet the addition of these spray-like touches introduces a profoundly free element, standing in complete opposition to order—it disrupts what the straight and direct lines were attempting to establish. These projected dots seem to push the work beyond the boundaries of the paper, breaking free from the confinement of lines.
As Jean Arp wrote in his 1966 poem “Tamer of the Stars”:
Long live Kandinsky!
Long live the Infinite!
荣誉呈献

Valérie Didier
Head of Department