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Untitled (Couple on the edge of a cliff at Le Pecq)
Details
Man Ray (1890-1976)
Untitled (Couple on the edge of a cliff at Le Pecq)
signé et daté 'Man Ray 1937' (en bas à droite); inscrit 'FACILE' (au centre)
plume et encre de Chine sur papier
34.9 x 26.9 cm.
Réalisé en 1937.
signed and dated 'Man Ray 1937' (lower right); inscribed 'FACILE' (centre)
pen and India ink on paper
13 ¾ x 10 5⁄8 in.
Executed in 1937.
Untitled (Couple on the edge of a cliff at Le Pecq)
signé et daté 'Man Ray 1937' (en bas à droite); inscrit 'FACILE' (au centre)
plume et encre de Chine sur papier
34.9 x 26.9 cm.
Réalisé en 1937.
signed and dated 'Man Ray 1937' (lower right); inscribed 'FACILE' (centre)
pen and India ink on paper
13 ¾ x 10 5⁄8 in.
Executed in 1937.
Provenance
Collection Roger Nellens, Knokke
Collection Daniel Abadie, France (don de celui-ci en septembre 1972)
Collection Daniel Abadie, France (don de celui-ci en septembre 1972)
Further details
Andrew Strauss et Timothy Baum du Man Ray Expertise Committee ont confirmé l’authenticité de cette œuvre sous la référence 00586-D-2025 et que cette œuvre sera incluse dans le Catalogue des Œuvres sur Papier de Man Ray, actuellement en cours de préparation.
Sans parler un seul mot de français à son arrivée à Paris, Man Ray est entrainé au Café Certa par son ami Marcel Duchamp, où il rencontre les futures figures du mouvement Surréaliste. Il forge alors une amitié sans faille avec le poète Paul Eluard, qui durera toute leur vie. Les deux artistes s’admirent beaucoup et Eluard participe au catalogue de la première exposition des œuvres de Man Ray à la Galerie Six à la fin de 1921. La fusion artistique s’opère, une dizaine d’années plus tard avec la publication de Facile, en 1935. Chef d’œuvre du surréalisme, cet ouvrage est le témoignage de la symbiose et de l’émulation artistique entre Eluard, son épouse Nusch et Man Ray, la jeune femme servant de modèle photographique à ce dernier. La sortie du livre fait scandale, les photographies nues ne passant pas inaperçues, et étant considérées comme « outrepassant les bornes de la décence » (Roland Penrose, Man Ray, Paris, 1975).
Par la suite, Man Ray arpente la France de 1935 à 1937, pour leur nouveau projet, Les Mains Libres. Il réalise une série d’illustrations, fondées sur la technique surréaliste du dessin automatique, qui permet à l’inconscient de guider le processus créatif. L’ouvrage regorge alors de détails, tout en conservant un leitmotiv : les mains humaines. À l’image d’un rêve, les éléments absurdes côtoient ceux d’une clarté saisissante, racontant une histoire qui frôle l’incompréhensible. Lorsque Paul Éluard découvre ces dessins, il y répond par des poèmes nés de ses propres visions oniriques.
A la lisière entre Facile et Les Mains Libres, ce dessin d’un couple au bord du gouffre s’inscrit dans la lignée des deux ouvrages. Le recueil Facile dépasse de la poche de l’homme, tandis que le tracé et cette emphase sur la main éclipsant totalement ou presque le visage de la femme se rattache aux codes des Mains Libres.
Arriving in Paris without speaking a single word of French, Man Ray was taken by his friend Marcel Duchamp to the Café Certa, where he met the future figures of the Surrealist movement. There, he formed an unbreakable friendship with the poet Paul Éluard, which would last their entire lives. The two artists greatly admired one another, and Éluard contributed to the catalogue of Man Ray’s first exhibition at Galerie Six in late 1921. Their artistic fusion would fully materialize about a decade later, with the publication of Facile in 1935. A Surrealist masterpiece, the book stands as a testimony to the symbiosis and artistic emulation between Éluard, his wife Nusch, and Man Ray, with the young woman serving as his photographic model. The book’s release caused a scandal: the nude photographs did not go unnoticed, and were deemed to have “overstepped the bounds of decency” (Roland Penrose, Man Ray, Paris, 1975).
Subsequently, from 1935 to 1937, Man Ray traveled throughout France for their next project, Les Mains Libres. He produced a series of illustrations based on the Surrealist technique of automatic drawing, which allows the unconscious to guide the creative process. The book is filled with details, while maintaining a recurring motif: the human hand. Like a dream, absurd elements coexist with strikingly lucid ones, telling a story that borders on the incomprehensible. When Paul Éluard discovered these drawings, he responded with poems born from his own dreamlike visions.
At the threshold between Facile and Les Mains Libres, this drawing of a couple on the edge of an abyss belongs to the same lineage as the two works. The book Facile peeks out of the man’s pocket, while the linework—and the emphasis on the hand that almost completely eclipses the woman’s face—aligns with the codes of Les Mains Libres.
Sans parler un seul mot de français à son arrivée à Paris, Man Ray est entrainé au Café Certa par son ami Marcel Duchamp, où il rencontre les futures figures du mouvement Surréaliste. Il forge alors une amitié sans faille avec le poète Paul Eluard, qui durera toute leur vie. Les deux artistes s’admirent beaucoup et Eluard participe au catalogue de la première exposition des œuvres de Man Ray à la Galerie Six à la fin de 1921. La fusion artistique s’opère, une dizaine d’années plus tard avec la publication de Facile, en 1935. Chef d’œuvre du surréalisme, cet ouvrage est le témoignage de la symbiose et de l’émulation artistique entre Eluard, son épouse Nusch et Man Ray, la jeune femme servant de modèle photographique à ce dernier. La sortie du livre fait scandale, les photographies nues ne passant pas inaperçues, et étant considérées comme « outrepassant les bornes de la décence » (Roland Penrose, Man Ray, Paris, 1975).
Par la suite, Man Ray arpente la France de 1935 à 1937, pour leur nouveau projet, Les Mains Libres. Il réalise une série d’illustrations, fondées sur la technique surréaliste du dessin automatique, qui permet à l’inconscient de guider le processus créatif. L’ouvrage regorge alors de détails, tout en conservant un leitmotiv : les mains humaines. À l’image d’un rêve, les éléments absurdes côtoient ceux d’une clarté saisissante, racontant une histoire qui frôle l’incompréhensible. Lorsque Paul Éluard découvre ces dessins, il y répond par des poèmes nés de ses propres visions oniriques.
A la lisière entre Facile et Les Mains Libres, ce dessin d’un couple au bord du gouffre s’inscrit dans la lignée des deux ouvrages. Le recueil Facile dépasse de la poche de l’homme, tandis que le tracé et cette emphase sur la main éclipsant totalement ou presque le visage de la femme se rattache aux codes des Mains Libres.
Arriving in Paris without speaking a single word of French, Man Ray was taken by his friend Marcel Duchamp to the Café Certa, where he met the future figures of the Surrealist movement. There, he formed an unbreakable friendship with the poet Paul Éluard, which would last their entire lives. The two artists greatly admired one another, and Éluard contributed to the catalogue of Man Ray’s first exhibition at Galerie Six in late 1921. Their artistic fusion would fully materialize about a decade later, with the publication of Facile in 1935. A Surrealist masterpiece, the book stands as a testimony to the symbiosis and artistic emulation between Éluard, his wife Nusch, and Man Ray, with the young woman serving as his photographic model. The book’s release caused a scandal: the nude photographs did not go unnoticed, and were deemed to have “overstepped the bounds of decency” (Roland Penrose, Man Ray, Paris, 1975).
Subsequently, from 1935 to 1937, Man Ray traveled throughout France for their next project, Les Mains Libres. He produced a series of illustrations based on the Surrealist technique of automatic drawing, which allows the unconscious to guide the creative process. The book is filled with details, while maintaining a recurring motif: the human hand. Like a dream, absurd elements coexist with strikingly lucid ones, telling a story that borders on the incomprehensible. When Paul Éluard discovered these drawings, he responded with poems born from his own dreamlike visions.
At the threshold between Facile and Les Mains Libres, this drawing of a couple on the edge of an abyss belongs to the same lineage as the two works. The book Facile peeks out of the man’s pocket, while the linework—and the emphasis on the hand that almost completely eclipses the woman’s face—aligns with the codes of Les Mains Libres.
Brought to you by

Valérie Didier
Head of Department