Lot Essay
Intéressante et rare composition, notre groupe semble être le seul exemplaire connu avec celui anciennement présent dans la collection du financier italo-autrichien et pionnier de l'aviation Camillo Castiglioni (1879-1957). Quelques petites différences dans le traitement, notamment les cheveux de la figure masculine et les branchages dans les mains de la figure féminine, prouvent qu'ils sont bien distincts (voir l'illustration du catalogue de la vente Camillo Castiglioni, Amsterdam, étude de Me A. Mensing, 18 novembre 1925, lot 90).
Le modèle de cet enlèvement se situe bien évidemment dans la lignée de Giambologna et de son Enlèvement d'une Sabine avec deux figures (C. Avery et A. Radcliffe, pp. 105-107, cat. 56-57), modèle conçu à partir de 1579 pour Octave Farnèse (cf. bronze au Museo e Galerie Nazionale di Capodimonte, Naples, inv. 10524). Ce sujet a été en vogue dès la fin du XVIe siècle, permettant de démontrer la dextérité du sculpteur qui multiplie les points de vue. Cependant et contrairement à Giambologna, notre groupe accentue le porté en surélevant la figure féminine et en détachant presque les deux figures l'une de l'autre. Leo Planiscig, dans sa notice de la vente Castiglioni, précise que ce bronze est inédit et le donne à Pierre de Francqueville dit Pietro Francavilla (1548-1615). Le sculpteur originaire de Cambrai travailla activement en Italie et fut l'élève de Giambologna. Appelé à Paris par Henri IV, il cède sa place de premier assistant de Giambologna à Pietro Tacca et revient en France. On connaît de lui un groupe de l'Enlèvement de Cybèle par Saturne qui ornait le jardin des Tuileries. Ce groupe aurait par la suite été transféré au château de Pontchartrain. Faute d'informations complémentaires, il est aujourd'hui plus prudent de relier ce groupe à l'entourage de Ferdinando Tacca (1619-1686), fils de Pietro, notamment par rapprochement avec le traitement des figures, visages et mouvements.
L'iconographie de ce groupe peut être discutée. Comme le précise Planiscig, il pourrait s'agir de Saturne enlevant Cybèle. Cybèle est associée à la nature et à la fertilité. Elle porte ici des branchages. Pluton et Proserpine pourraient également être représentés : fille de Cérès, Proserpine est elle aussi à mettre en lien avec la nature et le cycle des saisons.
Ce bronze a fait partie de la décoration du château de Villette à Pont-Sainte-Maxence. Construit à partir de 1900 par Edgard-Salomon Stern dans un style néo Louis XIII, à l'emplacement d'un ancien château élevé sous Louis XV, le domaine est alors un haut lieu de la Belle Époque. Saisi lors de la Seconde Guerre Mondiale, notre bronze est transféré au Jeu de Paume le 13 décembre 1940 avant d'être envoyé aux mines de sel d'Altaussee en Autriche. Il est envoyé au Central Collecting Point de Munich le 18 juin 1945 et n'est rapatrié que le 31 juillet 1946 puis enfin restitué à la famille Stern le 4 octobre 1946.
Le modèle de cet enlèvement se situe bien évidemment dans la lignée de Giambologna et de son Enlèvement d'une Sabine avec deux figures (C. Avery et A. Radcliffe, pp. 105-107, cat. 56-57), modèle conçu à partir de 1579 pour Octave Farnèse (cf. bronze au Museo e Galerie Nazionale di Capodimonte, Naples, inv. 10524). Ce sujet a été en vogue dès la fin du XVIe siècle, permettant de démontrer la dextérité du sculpteur qui multiplie les points de vue. Cependant et contrairement à Giambologna, notre groupe accentue le porté en surélevant la figure féminine et en détachant presque les deux figures l'une de l'autre. Leo Planiscig, dans sa notice de la vente Castiglioni, précise que ce bronze est inédit et le donne à Pierre de Francqueville dit Pietro Francavilla (1548-1615). Le sculpteur originaire de Cambrai travailla activement en Italie et fut l'élève de Giambologna. Appelé à Paris par Henri IV, il cède sa place de premier assistant de Giambologna à Pietro Tacca et revient en France. On connaît de lui un groupe de l'Enlèvement de Cybèle par Saturne qui ornait le jardin des Tuileries. Ce groupe aurait par la suite été transféré au château de Pontchartrain. Faute d'informations complémentaires, il est aujourd'hui plus prudent de relier ce groupe à l'entourage de Ferdinando Tacca (1619-1686), fils de Pietro, notamment par rapprochement avec le traitement des figures, visages et mouvements.
L'iconographie de ce groupe peut être discutée. Comme le précise Planiscig, il pourrait s'agir de Saturne enlevant Cybèle. Cybèle est associée à la nature et à la fertilité. Elle porte ici des branchages. Pluton et Proserpine pourraient également être représentés : fille de Cérès, Proserpine est elle aussi à mettre en lien avec la nature et le cycle des saisons.
Ce bronze a fait partie de la décoration du château de Villette à Pont-Sainte-Maxence. Construit à partir de 1900 par Edgard-Salomon Stern dans un style néo Louis XIII, à l'emplacement d'un ancien château élevé sous Louis XV, le domaine est alors un haut lieu de la Belle Époque. Saisi lors de la Seconde Guerre Mondiale, notre bronze est transféré au Jeu de Paume le 13 décembre 1940 avant d'être envoyé aux mines de sel d'Altaussee en Autriche. Il est envoyé au Central Collecting Point de Munich le 18 juin 1945 et n'est rapatrié que le 31 juillet 1946 puis enfin restitué à la famille Stern le 4 octobre 1946.
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