Lot Essay
Alors que Lavreince est un habitué des compositions resserrées ne comportant guère plus de trois ou quatre personnages et très lié à l’imagerie galante du rococo, il délivre ici une scène d’une rare complexité qu’il emprunte à Watteau (1684-1721). Lavreince ne connaissait probablement pas directement le tableau La mariée de village peint par le maître français vers 1710 et conservé dès le XVIIIe siècle à Berlin (Château de Charlottenburg, Staatliche Garten und Schlösser Brandernburg, inv. GK I 5603; P. Rosenberg, M. Grasselli, Watteau, Paris, 1984, n° 11). Cependant, ce tableau avait acquis une grande renommée : par-delà les nombreuses copies peintes, Charles-Nicolas Cochin (1688-1754) s’était attelé à une gravure, dans le même sens que le présent dessin. C’est certainement par ce biais que le sujet fut connu de Lavreince qui choisit de représenter la scène dans le même sens que la gravure, soit en miroir du tableau. L’artiste suédois se permet en outre quelques ajustements : le pin, si central chez Watteau, a disparu et les costumes des différents participants sont davantage conformes au goût de la fin du XVIIIe siècle.
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