Henri Matisse (1869-1954)
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Provenant d'une prestigieuse collection privée américaine
Henri Matisse (1869-1954)

Nu couché

Details
Henri Matisse (1869-1954)
Nu couché
signé 'Henri - Matisse' (en bas à droite)
fusain et estompe sur papier
34.8 x 47.5 cm.
Exécuté à Nice en 1923-24

signed 'Henri - Matisse' (lower right)
charcoal and estompe on paper
13 ¾ x 18 ¾ in.
Executed in Nice in 1923-24
Provenance
Collection M. Loriot, Paris.
Katia Pissarro, Paris.
Jeffrey H. Loria & Co., Inc., New York (acquis auprès de celle-ci).
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en janvier 1998.
Further details
Wanda de Guébriant a confirmé l'authenticité de cette œuvre en 1997.

Ce fusain est très vraisemblablement une étude préparatoire à une huile majeure portant le même titre, conservée à la Barnes Foundation de Philadelphie. Une odalisque nue repose sur le tissu rayé d’un divan, devant un paravent orné de motifs de fleurs de magnolia. Matisse déclarait : « Regardez bien les odalisques : le soleil les inonde de sa lumière triomphante, s’emparant des couleurs et des formes. Alors le décor oriental des intérieurs, la profusion de tentures et de tapis, la richesse des costumes, la sensualité des corps alourdis et somnolents, la torpeur heureuse des regards en attente de plaisir. » (in Henri Matisse: The Early Years in Nice, 1916-1930, cat. exp., National Gallery of Art, Washington, D.C., 1986, p. 35).
Cette fantaisie d’un harem orientaliste, Matisse l’a façonnée dans l’atelier de son appartement du troisième étage, au 1 place Charles-Félix à Nice. Le modèle, jeune femme aux formes pleines et harmonieuses, est Henriette Darricarrère, muse favorite de l’artiste au début des années 1920. Le tableau de la Barnes Foundation est l’un des plus importants d’une série d’une demi-douzaine de toiles réalisées entre 1923 et 1924 dans ce même décor. Il n’est guère étonnant qu’il ait retenu l’attention du Dr Barnes : il se distingue par l’usage rare chez Matisse d’une palette intensément solaire, mêlant jaune incandescent, orange ardent et rouge éclatant.
L’huile Nu couché fut mise en avant en frontispice du catalogue accompagnant l’exposition annuelle de Matisse à la galerie Bernheim-Jeune en mai 1924 ; le marchand Paul Guillaume l’acquit, avant de la céder au Dr Barnes en janvier 1925.
Le dessin ici présent fut exécuté selon la technique privilégiée par Matisse durant ses premières années niçoises : un bâton de fusain pur, non gras, appliqué sur un papier vergé dont le grain retenait les particules cendrées au passage du trait. L’artiste les fondait ensuite dans la feuille à l’aide d’un estompe roulé et émoussé, d’un tissu, d’un papier ou même du bout des doigts.
« Je suis en train de trouver une nouvelle synthèse… matière, profondeur spatiale et richesse du détail. Je veux désormais réunir tout cela. ». John Elderfield observe que « dans le dessin, les grands fusains estompés qui dominent les années 1922 à 1924 révèlent le caractère de cette synthèse… Ce médium particulier lui permettait, disait-il, de considérer simultanément le caractère du modèle, l’expression humaine, la qualité de la lumière ambiante, l’atmosphère et tout ce qui ne peut s’exprimer que par le dessin. Le thème de ces études est donc la synthèse de la forme dans la lumière. » (The Drawings of Henri Matisse, cat. exp., The Museum of Modern Art, New York, 1984, p. 84).
La lumière semble ici émaner de toutes les zones du dessin, qu’elles soient ombrées ou non, se fondant en une aura rayonnante. Elderfield note encore : « Matisse répétait sans cesse que les dessins devaient produire de la lumière… C’est pourquoi le fusain et l’estompe l’attiraient tant… Ils lui permettaient de créer une gamme extraordinairement étendue de tons doux et nuancés, allant des gris transparents et aérés aux noirs denses et fuligineux, qui semblent adhérer à la planéité du papier tout en libérant des effets lumineux subtils à partir de la blancheur éclatante de la feuille. De plus, les volumes ainsi créés conservent une légèreté de sensation malgré leur solidité, et c’est cette légèreté, ce volume désincarné, qu’il recherchait également dans sa peinture. » (ibid., p. 84-85).

The present charcoal is very likely a preliminary study for an important oil painting with the same title in The Barnes Foundation in Philadelphia. A nude odalisque reclines on the striped covering of a divan, against the backdrop of a folding screen decorated with a design of magnolia blossoms. Matisse declared, "Look closely at the odalisques: the sun floods them with its triumphant brightness, taking hold of colors and forms. Now the oriental decor of the interiors, the array of hangings and rugs, the rich costumes, the sensuality of heavy, drowsy bodies, the blissful torpor in the eyes lying in wait for pleasure" (quoted in Henri Matisse: The Early Years in Nice, 1916-1930, exh. cat., National Gallery of Art, Washington, D.C., 1986, p. 35).
Matisse fabricated this fantasy of an Orientalist harem setting in the painting studio of his third floor apartment at 1 place Charles-Félix, Nice. The lovely, full-figured young woman in both the drawing and painting was Matisse's favorite model during the early 1920s, Henriette Darricarrère. The Barnes Foundation painting is one of the most important of a series comprising a half dozen canvases that Matisse painted in 1923-1924 that employ this setting. It is not surprising this painting caught Dr. Barnes's eye; it is singularly striking in Matisse's rare use of an extremely heated palette of solar yellow, fiery orange and bright red. The oil painting Nu couché was featured on the frontispiece of the catalogue that accompanied Matisse's annual exhibition of recent work at Galerie Bernheim-Jeune in May 1924; the dealer Paul Guillaume purchased it, and in January 1925 sold it to Dr. Barnes.
The present drawing was executed in Matisse's preferred technique during the early Nice period: he applied a pure, non-greasy charcoal stick to a sheet of laid paper, which possessed sufficient tooth to take hold of the ashy particles as the stick traversed it. He also rubbed the charcoal into the sheet using a rolled and bluntly pointed paper stick called an estompe, a piece of cloth or tissue, or even his fingertips. "I am finding a new synthesis..." he wrote, "substance, spatial depth, and richness of detail. Now I want to re-unite all that." John Elderfield has observed that, "in drawing, the great charcoal and estompe studies that dominate the years 1922 to 1924 reveal the character of that synthesis...This particular medium allowed him, he said, 'to consider simultaneously the character of the model, the human expression, the quality of surrounding light, atmosphere and all that can only be expressed by drawing.' The theme of these studies, then, is the synthesis of form in light" (
The Drawings of Henri Matisse, exh. cat., The Museum of Modern Art, New York, 1984, p. 84).
The soft glow of light appears to emanate from all sections of the present drawing, from its shaded as well as unshaded areas, blending into a radiant aura. Elderfield has further noted, "Time and again Matisse would say that drawings should generate light... This is why charcoal and estompe were especially attractive to him... They permitted him to create an extraordinarily wide range of soft, closely graded tones, ranging from transparent, aerated greys to dense and sooty blacks, that appear to adhere to the flatness of the sheet, and to release especially subtle effects of light from the luminous whiteness of the paper. What is more, the volumes thus created stay 'light' in feeling despite their solidity, and it was this 'light,' disembodied sense of volume that he sought in his painting too" (
ibid., p. 84-85).

Brought to you by

Léa Bloch
Léa Bloch Specialist, Head of Sale

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