Details
Masque Bamana
Mali
Hauteur : 29 cm. (11 3⁄8 in.)
Provenance
Patrick Girard, Lyon
Collection Bernard Fraissine, Rodez
Olivier Castellano, Paris, acquis ca. 2015
Collection Nicolas Saglio, Barcelone
Literature
Castellano, O., Métamorphose. Masques d'Afrique de l'Ouest, Paris, 2015, pp. 10 et 11
Petridis, C. et al., The Language of Beauty in African Art, New Haven, 2022, p. 137, n° 74
Engraved
Paris, Saint-Germain-des-Prés, Galerie Olivier Castellano, Parcours des Mondes. 14e édition, Métamorphose. Masques d'Afrique de l'Ouest, 8 - 13 septembre 2015
Further details
Bamana Mask, Mali

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Généralement surmonté de trois à huit cornes disposées en peigne, le masque N’tomo se distingue par la richesse symbolique de ces appendices. Les cornes qui l’ornent renvoient tout à la fois aux règnes animal, végétal et humain. Elles jaillissent à la manière de germes, métaphore des forces originelles d’où naît et croît l’être humain, selon un parallèle poétique établi avec le monde végétal - parallèle que l’on retrouve fréquemment dans les contes, devises, prières et chants initiatiques.

Le masque facial du N’tomo incarne un moment déterminant de l’enseignement rituel réservé aux jeunes garçons Bamana au seuil de l’âge initiatique. La bouche, discrète voire presque absente, traduit avec éloquence les vertus exigées à l’issue de cet enseignement : la maîtrise de la parole, le silence face à la douleur, la retenue et la capacité à préserver le secret.

L’exemplaire présenté ici se caractérise par un front en dôme, un long museau rectiligne et un visage orné de scarifications finement incisées. Sa patine profonde témoigne des nombreuses libations reçues, destinées à en accroître la puissance spirituelle. L’équilibre de ses formes, admirablement rythmé par l’alternance des reliefs et des creux, confère à l’ensemble une grande harmonie plastique. Les scarifications animent le visage archaïque, tandis que les yeux incrustés de clous achèvent d’imposer à cette œuvre une présence saisissante.

Ce masque se distingue du corpus habituel par la subtilité de sa conception plastique. Pour un exemplaire analogue, probablement issu du même atelier, voir celui de l’ancienne collection Liliane et Michel Durand-Dessert, reproduit dans l’ouvrage de la galerie Dalton Somaré, Highlights of an Aesthetic Journey, Milan, 2020, pp. 54 et 55.

Generally surmounted by three to eight comb-like horns, the N’tomo mask is distinguished by the symbolic richness of these appendages. The horns that adorn it simultaneously evoke the animal, vegetal, and human realms. They sprout like shoots, a metaphor for the primordial forces from which human beings are born and grow, in a poetic parallel with the vegetal world - a parallel frequently encountered in tales, proverbs, prayers, and initiatory chants.

The facial mask of the N’tomo embodies a decisive moment in the ritual instruction reserved for young Bamana boys on the threshold of the initiatory age. The mouth, discreet and almost absent, eloquently conveys the virtues demanded at the conclusion of this instruction: mastery of speech, silence in the face of suffering, restraint, and the capacity to preserve secrets.

The example presented here is characterized by a domed forehead, a long, straight muzzle, and a face adorned with finely incised scarifications. Its deep patina bears witness to the numerous libations it has received, intended to enhance its spiritual potency. The balance of its forms, admirably punctuated by the interplay of relief and hollow, lends the whole a remarkable visual harmony. The scarifications animate the archaic face, while the nail-inset eyes complete its striking presence.

This mask stands apart from the usual corpus by the subtlety of its plastic conception. For a comparable example, likely originating from the same workshop, see the one from the former Liliane and Michel Durand-Dessert collection, reproduced in the Dalton Somaré Gallery publication Highlights of an Aesthetic Journey, Milan, 2020, pp. 54 and 55.

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