Masque Dan
Masque Dan
Masque Dan
Masque Dan
3 More
Masque Dan

Côte d'Ivoire

Details
Masque Dan
Côte d'Ivoire
À l’intérieur, est inscrit, à l’encre rouge, le numéro d'inventaire ‘1963’
Hauteur : 23.5 cm. (9 ¼ in.)
Provenance
Pieter Jan (Leo) Vandenhoute (1913-1978), Mission en Côte d'Ivoire de l'Université de Gand et du Museum Vleeshuis, acquis en 1939
Collection L. Verswijver, Anvers, acquis ca. 1945
Transmis par descendance
Collection Maria Caremans (1936-2025), Anvers, acquis en 1982
Sotheby's, Paris, 15 juin 2011, lot 70
Collection privée, France, acquis lors de cette vente
Literature
Vandenhoute, P., Classification stylistique du masque dan et guéré de la Côte d'Ivoire occidentale (A.O.F.), Leyde, 1948, p. 42, n° 5
Debbaut, J., Heusch, L. de et al., Utotombo. L'art d'Afrique noire dans les collections privées belges - Utotombo. Kunst uit Zwart-Afrika in Belgisch privé-bezit, Bruxelles, 1988, p. 149, n° 62
Holsbeke, M., Rooijakkers, G. et al., The Object as Mediator. On the Transcendental Meaning of Art in Traditional Cultures - Het object als bemiddelaar. Over de transcenderende betekenis van kunst in traditionele culturen, Anvers, 1996, p. 142, n° 110
Petridis, C., « A “Harley Mask” at the Cleveland Museum of Art », in African Arts, Los Angeles, printemps 2012, vol. 45, n° 1, p. 24, n° 11
Exhibited
Bruxelles, BOZAR - Palais des Beaux-Arts, Utotombo. L'art d'Afrique noire dans les collections privées belges - Utotombo. Kunst uit Zwart-Afrika in Belgisch privé-bezit, 25 mars - 5 juin 1988
Anvers, MAS - Museum aan de Stroom, Het object als bemiddelaar. Over de transcenderende betekenis van kunst in traditionele culturen, 30 novembre 1996 - 15 mars 1997
Further details
Dan Mask, Ivory Coast

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Le style dit « nucléaire » Dan, ou style septentrional, se distingue par un facies ovoïdal d’une homogénéité remarquable, dont le relief se montre délicatement arrondi. Dans certains cas, comme ici, le pourtour du visage est accentué par deux séries distinctes de quatre entailles, partant des tempes et convergeant vers le menton, représentant ainsi le tatouage Diomandé. Le front, légèrement bombé, apparaît souvent démesurément proportionné par rapport à l’ensemble du visage, au point d’en occuper parfois la moitié.

Sur cet exemplaire, la région supra-orbitaire se présente sous la forme d’un creux d’une grande subtilité, dont le contour se dessine par une fine incision. La circularité parfaite des yeux témoigne de la prédilection des masques Dan septentrionaux pour l’harmonie des formes. Le nez, traité avec soin, s’inscrit dans cette même rigueur esthétique, tandis que la bouche révèle un travail minutieux : le philtrum et le relief central de la lèvre inférieure, finement sculpté, accentue la perspective de profil.

Selon Pieter Vandenhoute1, cet exemplaire, sculpté à Blafléso dans la région du Tonkpi, appartient au sous-groupe Ganmasé. Le masque ne se limite pas à une valeur esthétique et joue un rôle central dans une compétition qui se déroulait chaque semaine pendant la saison sèche : un coureur masqué poursuivait un adversaire non masqué. Si ce dernier était saisi par le cou ou le dos, le coureur masqué conservait alors son attribut. À défaut, le poursuivi endossait le masque et se lançait à la poursuite d’un autre participant. À l’issue de la saison, celui qui cumulait le plus de victoires était proclamé champion. Ce système de « chasse » symbolise la maîtrise de soi, la rapidité et l'endurance, qualités essentielles tant pour la compétition que pour le combat.

Cet exemplaire, connu sous le nom vernaculaire Gunye Ge, porte également le nom Tya, d’après celui d’un coureur et danseur de renom, toujours selon Vandenhoute2.

1 Vandenhoute, P., Classification stylistique du masque dan et guéré de la Côte d’Ivoire occidentale, Leyde, 1948, pp. 12 et 13.
2 Ibid., p. 41.

The so-called “nuclear” Dan style, also known as the northern style, is distinguished by an ovoid physiognomy of remarkable homogeneity, whose relief displays a delicately rounded modelling. In certain instances, as in the present example, the contour of the face is emphasized by two distinct series of four notches, extending from the temples and converging toward the chin, thereby representing the Diomandé tattoo. The forehead, slightly convex, often appears disproportionately large in relation to the rest of the face, at times occupying nearly half of its total height.

In this specimen, the supraorbital region takes the form of a subtle hollow, whose outline is delineated by a fine incision. The perfect circularity of the eyes attests to the northern Dan masks’ predilection for formal harmony. The nose, executed with particular care, adheres to the same aesthetic rigor, while the mouth reveals painstaking craftsmanship: the philtrum and the central relief of the lower lip, finely carved, accentuate the sense of profile depth.

According to Pieter Vandenhoute1, this example, sculpted at Blafléso in the Tonkpi region, belongs to the Ganmasé subgroup. The mask’s significance extends beyond its aesthetic value, playing a central role in a competition held weekly during the dry season: a masked runner would pursue an unmasked opponent. If the latter was seized by the neck or the back, the masked runner retained his attribute. Otherwise, the pursued took on the mask and set off in pursuit of another participant. At the close of the season, the competitor with the greatest number of victories was proclaimed champion. This system of “hunting” symbolized self-mastery, swiftness, and endurance, qualities essential both in contest and in combat.

This specimen, known by the vernacular name Gunye Ge, also bears the name Tya, after a renowned runner and dancer, again according to Vandenhoute2.

1 Vandenhoute, P., Classification stylistique du masque dan et guéré de la Côte d’Ivoire occidentale, Leiden, 1948, pp. 12 and 13.
2 Ibid., p. 41.

More from Arts d'Afrique et d'Océanie

View All
View All