Statue Dogon Komakan
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Statue Dogon-Komakan

Cercle de Bandiagara, Mali

Details
Statue Dogon-Komakan
Cercle de Bandiagara, Mali
Hauteur : 73 cm. (28 ¾ in.)
Provenance
Hélène (1927-2023) et Philippe (1931-2019) Leloup, Paris
Collection privée, Europe, acquis auprès de ces derniers en 1995
Transmis par descendance au propriétaire actuel
Literature
Gohr, S. et Heymer, K., Afrikanische Skulptur. Die Erfindung der Figur - African Sculpture. The Invention of the Figure, Cologne, 1991, p. 87, n° 3
Leloup, H. et al., Statuaire dogon - Dogon Statuary, Strasbourg, 1994, p. 331, n° 68
Exhibited
Cologne, Museum Ludwig, Afrikanische Skulptur. Die Erfindung der Figure, 27 juillet - 30 septembre 1990
La Haye, Kunstmuseum Den Haag, Afrikanische skulptur.Die Erfindung der Figure, novembre 1990 - janvier 1991
Further details
Dogon-Komakan Figure, Bandiagara Cercle, Mali

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Le style komakan se définit par une identité formelle d’une rare netteté, issue d’un corpus d’œuvres restreint. On situe communément ces sculptures aux abords du village éponyme, sis au sud de la falaise de Bandiagara, au Mali. Cette production s’impose aux yeux des spécialistes comme l’une des expressions plastiques les plus singulières de la culture dogon. La rareté extrême des œuvres qui en relèvent confère à chacune d’elles un caractère numineux, comme si chaque œuvre portait en elle la trace d’un langage sacré cristallisé dans la matière.

L’exemplaire ici considéré résume avec une intensité remarquable les traits distinctifs de cette esthétique : la tête de forme ogivale, aux yeux saillants, s’élève avec majesté ; le corps, rendu en haut-relief, s’étire dans un geste ascensionnel dont les bras, dressés et réunis au-dessus de la tête, scandent le mouvement. À la surface du bois, les scarifications incisées instaurent un dialogue rythmique et visuel qui exalte l’élan symbolique des bras levés, geste souvent interprété, à l’instar de certaines statues tellem, comme une supplication adressée aux puissances de la pluie.

Les œuvres les plus anciennes attribuées à cette tradition sculpturale sont datées entre le XIIIᵉ et le XVIᵉ siècle, et témoignent ainsi d’un savoir-faire dont les codes formels se sont transmis à travers les siècles. Dans le cas présent, les vestiges de patine encore perceptibles viennent confirmer son inscription dans cette temporalité pluriséculaire. Pour des œuvres analogues, l’on se reportera à l’ouvrage d’Hélène Leloup, Statuaire dogon (Strasbourg, 1994), où plusieurs sculptures sont reproduites en regard de celle-ci.

The Komakan style is defined by a formal identity of rare clarity, emerging from a limited corpus of works. These sculptures are commonly situated on the outskirts of the eponymous village, located south of the Bandiagara cliff in Mali. This production is recognized by specialists as one of the most singular plastic expressions of Dogon culture. The extreme rarity of the works belonging to this tradition confers upon each a numinous quality, as if every piece carries within it the imprint of a sacred language crystallized in material form.

The example under consideration here encapsulates with remarkable intensity the distinctive features of this aesthetic: the ogival-shaped head, with prominent eyes, rises with majesty; the body, rendered in high relief, stretches in an upward gesture, with the arms raised and joined above the head, punctuating the movement. On the wooden surface, the incised scarifications establish a rhythmic and visual dialogue that heightens the symbolic thrust of the raised arms, a gesture often interpreted, similarly to certain Tellem statues, as a supplication addressed to the powers of rain.

The oldest works attributed to this sculptural tradition date from the 13th to the 16th centuries, thereby attesting to a craftsmanship whose formal codes have been transmitted through the centuries. In the present case, the remnants of patina still perceptible confirm its placement within this multi-century temporal framework. For analogous works, reference may be made to Hélène Leloup’s Dogon Statuary (Strasbourg, 1994), in which several sculptures are reproduced alongside this example.

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