Lot Essay
L’œuvre d’Abraham van Calraet (1642-1722) a longtemps été attribué, à tort, à Albert Cuyp (1620-1691), peintre du Siècle d’or hollandais dont notre peintre fut l’élève et avec qui il partageait le monogramme ‘AC’. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que l’historien de l’art hollandais Abraham Bredius (1855-1946) retrouve la signature de van Calraet dans des actes notariaux et dissocie de l’œuvre de Cuyp certaines natures mortes portant le monogramme ‘AC’ (A. Bredius, ‘Further light upon the painter Calraet (Kalraet)', The Burlington Magazine, septembre 1919, XXV, 198, p. 120). Il a cependant fallu attendre 2015 pour qu’une exposition soit consacrée au peintre nouvellement reconnu : celle-ci a lieu au musée Bredius, à La Haye, et s’intitule Geen Cuyp, wel Calraet (‘Pas Cuyp mais bien Calraet').
Peintre et sculpteur sur bois originaire de Dordrecht, Abraham van Calraet s’est principalement imposé pour ses peintures de paysages et d’animaux – essentiellement de chevaux et de vaches. Nous lui connaissons néanmoins plusieurs natures mortes de fruits.
Celles-ci représentent la plupart du temps des pêches disposées dans des bols en porcelaine de Chine, souvent de type Wanli, ou posées à même la table, entourées de raisins et de papillons. On y aperçoit également de temps en temps des coquillages et des cerises. Ces différents éléments sont ingénieusement mis en valeur par un habile jeu de couleurs, lumières et ombres qui donnent à voir leur forme et texture (G. Koeltzsch, Holländische Stilllebenmaler im 17. Jahrhundert, Lingen, 1995, II, p. 212). L’aspect velouté des pêches est en effet tout à fait perceptible dans notre paire de tableaux dont la composition est typique de l’œuvre du peintre. Nous pouvons les rapprocher des Pêches et du Bol de pêches du musée Boijmans van Beuningen à Rotterdam (inv. 1394 et 1392). Nos peintures présentent néanmoins la particularité d’être les seules oeuvres connues du peintre pouvant être considérées comme des paires.
Nous notons aussi que l'un de ces panneaux porte sur son revers le sceau du chevalier Joseph Guillaume Camberlyn d'Amougies (1783-1861), grand collectionneur de tableaux et d’estampes. Très en faveur du roi Guillaume Ier (1772-1843), il avait embrassé la carrière militaire comme officier au service de l'armée néerlandaise. Après la révolution de 1830, il s'installa à Bruxelles et se consacra presqu'exclusivement à sa collection de tableaux et d'estampes qui comptait, entre autres, le Chardonneret de Carel Fabritius (1622-1654) aujourd'hui conservé à la Mauritshuis à La Haye (inv. 605). On lui connait également diverses publications sur les primitifs, dont Memling (1430-1494).
Nous remercions Dr. Fred G. Meijer d'avoir suggéré une attribution à Abraham van Calraet et de son aide apportée à la rédaction de cette notice.
Peintre et sculpteur sur bois originaire de Dordrecht, Abraham van Calraet s’est principalement imposé pour ses peintures de paysages et d’animaux – essentiellement de chevaux et de vaches. Nous lui connaissons néanmoins plusieurs natures mortes de fruits.
Celles-ci représentent la plupart du temps des pêches disposées dans des bols en porcelaine de Chine, souvent de type Wanli, ou posées à même la table, entourées de raisins et de papillons. On y aperçoit également de temps en temps des coquillages et des cerises. Ces différents éléments sont ingénieusement mis en valeur par un habile jeu de couleurs, lumières et ombres qui donnent à voir leur forme et texture (G. Koeltzsch, Holländische Stilllebenmaler im 17. Jahrhundert, Lingen, 1995, II, p. 212). L’aspect velouté des pêches est en effet tout à fait perceptible dans notre paire de tableaux dont la composition est typique de l’œuvre du peintre. Nous pouvons les rapprocher des Pêches et du Bol de pêches du musée Boijmans van Beuningen à Rotterdam (inv. 1394 et 1392). Nos peintures présentent néanmoins la particularité d’être les seules oeuvres connues du peintre pouvant être considérées comme des paires.
Nous notons aussi que l'un de ces panneaux porte sur son revers le sceau du chevalier Joseph Guillaume Camberlyn d'Amougies (1783-1861), grand collectionneur de tableaux et d’estampes. Très en faveur du roi Guillaume Ier (1772-1843), il avait embrassé la carrière militaire comme officier au service de l'armée néerlandaise. Après la révolution de 1830, il s'installa à Bruxelles et se consacra presqu'exclusivement à sa collection de tableaux et d'estampes qui comptait, entre autres, le Chardonneret de Carel Fabritius (1622-1654) aujourd'hui conservé à la Mauritshuis à La Haye (inv. 605). On lui connait également diverses publications sur les primitifs, dont Memling (1430-1494).
Nous remercions Dr. Fred G. Meijer d'avoir suggéré une attribution à Abraham van Calraet et de son aide apportée à la rédaction de cette notice.