Lot Essay
Peintre de batailles au service du roi Louis XIV, Adam Frans van der Meulen se distingua par son talent à immortaliser les conquêtes victorieuses du souverain, contribuant à diffuser un discours militaire puissant à la gloire de la France. Il était fort apprécié de son vivant pour la façon qu'il avait de composer ses paysages directement influencés par la tradition flamande, jouant sur plusieurs plans pour inviter le spectateur à suivre les cavaliers et à se plonger dans le feu de l'action.
Notre tableau est un témoignage historique étonnant de la prise de la ville de Courtrai, sous les ordres du maréchal d’Aumont alors que Louis XIV se trouvait encore à Douai. Il s’inscrit dans un projet de plus grande envergure, la tenture de l’Histoire du Roy, suite de quatorze tapisseries réalisées à la Manufacture des Gobelins à l’initiative de Charles Le Brun et de Jean-Baptiste Colbert pour illustrer les premières années de règne du roi, de 1654 à 1668. Van der Meulen s’était engagé dans la réalisation d'une série d’esquisses préparatoires retraçant la campagne de Flandre de 1667, dont la chute de Courtrai qui allait capituler le 18 juillet 1667. Cette peinture est à mettre en parallèle avec deux dessins à la sanguine (l’un, musée national des châteaux de Versailles et du Trianon, inv. no. MV 8656; l’autre passé en vente chez Christie’s, Londres, 2 juillet 1985, lot 98), dont la composition, très proche de notre tableau, fut retenue pour figurer dans l’angle inférieur gauche de la bordure de la tapisserie du Siège de Douai (voir I. de Richefort, A la Gloire du Roi, Van der Meulen, peintre des conquêtes de Louis XIV, Rennes, 2004, p. 140-141, sous le n°32L).
La ville de Courtrai au bord de la Lys a ici clairement été identifiée avec son château, l’église Notre-Dame et ses deux tours à droite et l’église Saint-Martin dans le fond. Courtrai fut rattaché à la France par le traité d'Aix-la-Chapelle en date du 2 mai 1668 pendant une dizaine d'années avant de retomber aux mains des Pays-Bas espagnols en 1679 à l’issue du traité de Nimègue. Sur notre tableau, le ciel se couvre, les nuages se font plus menaçants, les chevaux se cabrent, laissant présager l'avenir incertain de la ville, tout comme dans l'œuvre peinte de même sujet très impressionnante que Van der Meulen exécuta pour le château de Marly (musée national des châteaux de Versailles et du Trianon, MV 5846).
Dessinateur remarquable, excellent paysagiste, Adam Frans van der Meulen n’en est pas moins un grand coloriste, usant d'une palette chatoyante pour rehausser les soldats et les chevaux au premier plan avec de petites touches de lumière d’une grande subtilité dans une composition qui se veut avant tout officielle et majestueuse.
Notre tableau est un témoignage historique étonnant de la prise de la ville de Courtrai, sous les ordres du maréchal d’Aumont alors que Louis XIV se trouvait encore à Douai. Il s’inscrit dans un projet de plus grande envergure, la tenture de l’Histoire du Roy, suite de quatorze tapisseries réalisées à la Manufacture des Gobelins à l’initiative de Charles Le Brun et de Jean-Baptiste Colbert pour illustrer les premières années de règne du roi, de 1654 à 1668. Van der Meulen s’était engagé dans la réalisation d'une série d’esquisses préparatoires retraçant la campagne de Flandre de 1667, dont la chute de Courtrai qui allait capituler le 18 juillet 1667. Cette peinture est à mettre en parallèle avec deux dessins à la sanguine (l’un, musée national des châteaux de Versailles et du Trianon, inv. no. MV 8656; l’autre passé en vente chez Christie’s, Londres, 2 juillet 1985, lot 98), dont la composition, très proche de notre tableau, fut retenue pour figurer dans l’angle inférieur gauche de la bordure de la tapisserie du Siège de Douai (voir I. de Richefort, A la Gloire du Roi, Van der Meulen, peintre des conquêtes de Louis XIV, Rennes, 2004, p. 140-141, sous le n°32L).
La ville de Courtrai au bord de la Lys a ici clairement été identifiée avec son château, l’église Notre-Dame et ses deux tours à droite et l’église Saint-Martin dans le fond. Courtrai fut rattaché à la France par le traité d'Aix-la-Chapelle en date du 2 mai 1668 pendant une dizaine d'années avant de retomber aux mains des Pays-Bas espagnols en 1679 à l’issue du traité de Nimègue. Sur notre tableau, le ciel se couvre, les nuages se font plus menaçants, les chevaux se cabrent, laissant présager l'avenir incertain de la ville, tout comme dans l'œuvre peinte de même sujet très impressionnante que Van der Meulen exécuta pour le château de Marly (musée national des châteaux de Versailles et du Trianon, MV 5846).
Dessinateur remarquable, excellent paysagiste, Adam Frans van der Meulen n’en est pas moins un grand coloriste, usant d'une palette chatoyante pour rehausser les soldats et les chevaux au premier plan avec de petites touches de lumière d’une grande subtilité dans une composition qui se veut avant tout officielle et majestueuse.