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[ALCHIMIE]

Lettre manuscrite d'un alchimiste allemand, Johannes a Nicola, de Württemberg (?), installé à Ortenbourg (Saxe), adressée au comte Ludwig-Georg de Stolberg-Königstein (1572-1618). [Vers 1590], 4 pp. in-4 à l'encre brune sur vergé ancien. Bords effrangés, légère déchirure au pli, quelques mouillures et salissures. (adresse au dos) "dem wolgebornen Herrn Herrn Ludwig Georgen, graven zü Kônigstein, Rütschefort, Stolberg und Herr in Tvenrode ( ?), meinem gnedig Herrn." Protégée sous une reliure de plexiglas à dos et coins de maroquin rouge, sous emboîtage moderne, signée de Jean de Gonet, 1998.

PRÉCIEUSE LETTRE MANUSCRITE D'UN ALCHIMISTE ALLEMAND DU XVIe siècle élégamment établie dans une reliure signée de Jean de Gonet.

Le destinataire est le duc Georg de Stolberg, dont la famille, avait au XVIe siècle réuni à ses possessions et à son nom le comté de Königstein. Il était lui-même un grand adepte des arts magiques. L'auteur est un alchimiste qui dresse à sa demande les plans d'un "laboratoire idéal moderne". Un Joannes Nicolaus, alchimiste, est attesté à la fin du siècle, par une publication au titre suivant : I. N. J. Tractatio de Mercurio et Hermis, seu Statuis mercurialibus quas germanice vocamus Wegezeiger oder Weg-Seulen, darnach man sich richtet... opera et studio Johannis Nicolai, Francofurti & Lipsiae, apud Joh. Dauderstadium, [v. 1687].

Le premier feuillet est occupé par le récit biographique de l'auteur qui rapporte, au premier paragraphe, qu'il a eu la révélation de tout ce que permettait l'Amphitheatri summa (c'est-à-dire l'Amphitheatrum sapientiae de Heinrich Khunrath) et s'est consacré à la recherche de la pierre philosophale "zur Preparatio lapidis philosophici". Au second paragraphe, l'auteur rapporte qu'il a troqué son service méprisable "meinen gerinschätzigen Dienst" pour un ministère itinérant, qualifié de "vatiziender Pfarr". D'après le troisième paragraphe, il aurait ainsi vécu dans un état d'insouciance "als ein Unschuldiger". Au verso du premier feuillet, ce récit s'achève par la signature de l'auteur, très difficilement lisible, sauf le prénom : Johannes a Nicola Vurr... Schuldiener zu Ortenberg.

Le deuxième feuillet consiste en un exposé de certains passages de l'Amphitheatrum sapientiae de l'alchimiste paracelsien Khunrath, publié à Hanau en 1609 qui comprend :
- un petit tableau reprenant sous forme abrégée le grand tableau synthétique placé au début de l'ouvrage de Khunrath. La théorie magico-alchimique d'une unité de la connaissance y est exposée sous la forme synoptique de la connaissance de Dieu, de soi et de la nature et de chacun sous les trois formes.
- un texte qui fait explicitement référence au commentaire de Khunrath (des Autoris P. Heinrich Kunrads) sur le Livre de la Sagesse (Amphitheatrum sapientiae, 306), à propos du verset Sap. 8, 8.
- une figure ébauchée, résumant en un diagramme les points principaux de la doctrine exposée au-dessus. Au centre du cercle se trouvent les quatre figures : 1. Erschaffung der Welt ; 2. Erschaffung der Knigin ; 3. Erschaffung des Königs ; 4. Das oratorium et labratorium.
Au pied de ce diagramme, on rappelle que selon le témoignage concordant de Mose, d'Hermès et de la nature (testibus Mose, Hermete et Natura), le monde repose sur trois éléments : le soufre, le sel et le mercure. Cette thèse est directement empruntée à Paracelse.
Au verso du deuxième feuillet, l'auteur fait en outre référence à l'Aureum Vellus, compilation de textes paracelsistes publiée à Rorschach am Bodensee, dans la région de Constance, en 1598-1599 "Aureum Vellus; oder Guldin Schatz und Kunstkammer..." L'auteur de cette lettre raconte qu'il a rapporté de Francfort la troisième partie du premier tome de cette suite de textes, et qu'il l'a faite relier aux deux précédentes "der trittenn Theil des Aurei Velleris tomi primi habe ich vonn Franckfurt mitbracht und nunmehr zu den zwey ersten gebunden..."

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Clémentine Robert
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