Lot Essay
Issu d'une famille de peintres, Louis Garneray choisit d'abord de devenir marin et s'engagea en 1796 dans la Marine de guerre. Pendant dix ans, il mena une vie aventureuse, côtoyant les corsaires, avant d'être capturé par les Anglais en 1806. Il passa plusieurs années prisonnier sur un ponton, en rade de Portsmouth. Les pontons étaient d'anciens vaisseaux démâtés, ancrés dans les estuaires des fleuves anglais, où s'entassaient les prisonniers français. Pour s'occuper et subsister, il commença à dessiner, puis à peindre des marines, ce qui suscita bientôt l'intérêt de plusieurs marchands de tableaux anglais. Malgré une tentative d'évasion, il dut attendre la paix de 1814 pour être enfin libéré. En 1814, Garneray hésita encore entre la marine marchande et la peinture, puis choisit finalement la peinture. Il exposa quatre tableaux au Salon de 1817, et rencontra alors un grand succès. Il fut nommé peintre de marine en titre du duc d'Angoulême, alors grand amiral. Durant toute sa vie, il ne cessa de peindre des marines, scènes de pêche et vues de ports d'une grande exactitude. Sa démarche visait à rendre une vérité topographique, mais aussi à décrire les activités maritimes et portuaires. Sa connaissance des navires lui permit de décrire très précisément les détails des bateaux.
S'il est tentant de penser que ce tableau ait été peint pendant les années passées en Angleterre, la présence de navires américain et danois plaide en faveur d'une éxécution postérieure à 1814, car ces pays étaient auparavant en guerre avec la Grande-Bretagne. De même, le ponton à l'extrême gauche, s'il évoque sans doute pour l'artiste les guerres napoléoniennes, continua d'être utilisé pour les prisonniers de droit commun, notamment ceux qui attendaient d'être envoyés en Australie, jusqu'au milieu du XIXème siècle, il ne permet donc pas une datation précise de l'oeuvre.
On sait que Garneray a peint des vues de Londres et de la Tamise à plusieurs reprises ; il en aurait exposé une au Salon de 1816, acquise par la Société des Amis des Arts, une autre, Vue de la Tour de Londres, prise du Pont des Black Friars, à celui de 1819, une troisième au salon de 1838 (La Tour de Londres, 54 x 60 cm.) et une quatrième (Vue de la Tamise, 46 x 52 cm.) au Salon de 1850. Certains éléments du tableau tels que la petite barque à voile, les personnages, le traitement des drapeaux, sont proches de ceux d'une Vue du port de la Rochelle prise du Bassin neuf (Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, voir L. Manoeuvre, Louis Garneray 1783-1857 Peintre, écrivain, aventurier, Paris, 2002, p. 153, ill). Ces éléments, ainsi que les costumes, permettent de penser à une oeuvre peinte assez tôt dans la carrière de l'artiste, alors que celui-ci est déjà en pleine possession de ses moyens. Il pourrait s'agir alors du tableau du Salon de 1819. Même si le tableau n'est pas signé, il a, selon Monsieur Manoeuvre, suffisamment de points communs avec la Vue du Port de la Rochelle citée plus haut pour qu'une attribution à Garneray soit pleinement convaincante.
Nous remercions Monsieur Laurent Manoeuvre, qui a confirmé l'attribution après examen de l'oeuvre et contribué à la rédaction de la notice.
S'il est tentant de penser que ce tableau ait été peint pendant les années passées en Angleterre, la présence de navires américain et danois plaide en faveur d'une éxécution postérieure à 1814, car ces pays étaient auparavant en guerre avec la Grande-Bretagne. De même, le ponton à l'extrême gauche, s'il évoque sans doute pour l'artiste les guerres napoléoniennes, continua d'être utilisé pour les prisonniers de droit commun, notamment ceux qui attendaient d'être envoyés en Australie, jusqu'au milieu du XIXème siècle, il ne permet donc pas une datation précise de l'oeuvre.
On sait que Garneray a peint des vues de Londres et de la Tamise à plusieurs reprises ; il en aurait exposé une au Salon de 1816, acquise par la Société des Amis des Arts, une autre, Vue de la Tour de Londres, prise du Pont des Black Friars, à celui de 1819, une troisième au salon de 1838 (La Tour de Londres, 54 x 60 cm.) et une quatrième (Vue de la Tamise, 46 x 52 cm.) au Salon de 1850. Certains éléments du tableau tels que la petite barque à voile, les personnages, le traitement des drapeaux, sont proches de ceux d'une Vue du port de la Rochelle prise du Bassin neuf (Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, voir L. Manoeuvre, Louis Garneray 1783-1857 Peintre, écrivain, aventurier, Paris, 2002, p. 153, ill). Ces éléments, ainsi que les costumes, permettent de penser à une oeuvre peinte assez tôt dans la carrière de l'artiste, alors que celui-ci est déjà en pleine possession de ses moyens. Il pourrait s'agir alors du tableau du Salon de 1819. Même si le tableau n'est pas signé, il a, selon Monsieur Manoeuvre, suffisamment de points communs avec la Vue du Port de la Rochelle citée plus haut pour qu'une attribution à Garneray soit pleinement convaincante.
Nous remercions Monsieur Laurent Manoeuvre, qui a confirmé l'attribution après examen de l'oeuvre et contribué à la rédaction de la notice.