Lot Essay
Lorsqu'Antoine Vestier peint la belle Madame Larmoyer en 1804, il a déjà atteint sa pleine maturité artistique. La jeune femme était semble-t-il l'épouse (ou belle-fille) d’un courtier important de la fin du XVIIIe siècle. Il avait notamment financé la construction de trois hôtels particuliers sur le boulevard Poissonière dans une France déchirée par la Terreur (1793-94), en engageant Nicolas Vestier, fils du peintre, comme architecte du projet.
Notre portrait est l'incarnation même de la mode du premier Empire, en vogue entre 1795 et 1820, remettant au goût du jour le style gréco-romain des longues robes fluides, en rupture totale avec le luxe et l'opulence de l'Ancien Régime. La chevelure de Madame Larmoyer est disciplinée avec une huile antique, onguent alors très populaire en France. Le style à l’antique est le style par excellence en ce début de siècle. Elle est assise sur un fauteuil dont les accotoirs en bois sculpté et doré évoquent une nouvelle fois ce classicisme omniprésent. Sur le fauteuil est posée une écharpe en cachemire d’Inde ou de Perse, accessoire à la mode en Angleterre et adopté par les femmes françaises pour compléter leurs toilettes. Vestier est parvenu à rendre ici avec talent ces matières précieuses par un jeu subtil de reflets qui subliment le teint porcelaine de la jeune femme.
L’instrument curieux que tient Madame Larmoyer est une lyre-guitare dont l’invention reviendrait au luthier français, Pierre Charles Mareschal, en 1780. La forme même de l'instrument rappelait la lyre de la Grèce antique. Appelée à l’origine Lira Anacreontica, la lyre-guitare était très populaire dans les salons parisiens entre 1780 et 1820. L’instrument atteste également d’une grande influence de l'Egypte ancienne avec le motif des lions ailés dans la France de Napoléon qui mène alors une campagne militaire en Orient.
Antoine Vestier s'intéressait particulièrement à la musique et ses modèles sont souvent associés à une grande variété d’instruments. Parmi ses premiers portraits, un pastel daté de 1758 représente une élégante femme au clavicorde, tandis que la paire de portraits du Comte d’Hozier et sa sœur représente les sujets tous deux occupés à jouer de la guitare (1767). D’autres portraits ultérieurs perpétuent cet hommage à la musique, notamment celui de la Comtesse d’Arjuzon (vers 1790) et de Mademoiselle Rouillé (1792) jouant au piano-forte. Notons également un portrait de Mademoiselle Larmoyer, la fille de notre modèle, jouant de la harpe (1805; Musée municipal de Sens; voir Passez, op.cit., n°116).
Tout l'art de Vestier s'exprime ici dans ce portrait qui nous renvoie une image à la fois douce et naturelle de Mme Larmoyer appréhendé avec la plus grande sincérité.
Notre portrait est l'incarnation même de la mode du premier Empire, en vogue entre 1795 et 1820, remettant au goût du jour le style gréco-romain des longues robes fluides, en rupture totale avec le luxe et l'opulence de l'Ancien Régime. La chevelure de Madame Larmoyer est disciplinée avec une huile antique, onguent alors très populaire en France. Le style à l’antique est le style par excellence en ce début de siècle. Elle est assise sur un fauteuil dont les accotoirs en bois sculpté et doré évoquent une nouvelle fois ce classicisme omniprésent. Sur le fauteuil est posée une écharpe en cachemire d’Inde ou de Perse, accessoire à la mode en Angleterre et adopté par les femmes françaises pour compléter leurs toilettes. Vestier est parvenu à rendre ici avec talent ces matières précieuses par un jeu subtil de reflets qui subliment le teint porcelaine de la jeune femme.
L’instrument curieux que tient Madame Larmoyer est une lyre-guitare dont l’invention reviendrait au luthier français, Pierre Charles Mareschal, en 1780. La forme même de l'instrument rappelait la lyre de la Grèce antique. Appelée à l’origine Lira Anacreontica, la lyre-guitare était très populaire dans les salons parisiens entre 1780 et 1820. L’instrument atteste également d’une grande influence de l'Egypte ancienne avec le motif des lions ailés dans la France de Napoléon qui mène alors une campagne militaire en Orient.
Antoine Vestier s'intéressait particulièrement à la musique et ses modèles sont souvent associés à une grande variété d’instruments. Parmi ses premiers portraits, un pastel daté de 1758 représente une élégante femme au clavicorde, tandis que la paire de portraits du Comte d’Hozier et sa sœur représente les sujets tous deux occupés à jouer de la guitare (1767). D’autres portraits ultérieurs perpétuent cet hommage à la musique, notamment celui de la Comtesse d’Arjuzon (vers 1790) et de Mademoiselle Rouillé (1792) jouant au piano-forte. Notons également un portrait de Mademoiselle Larmoyer, la fille de notre modèle, jouant de la harpe (1805; Musée municipal de Sens; voir Passez, op.cit., n°116).
Tout l'art de Vestier s'exprime ici dans ce portrait qui nous renvoie une image à la fois douce et naturelle de Mme Larmoyer appréhendé avec la plus grande sincérité.