BUSTE EN MARBRE REPRESENTANT CAROLINE BONAPARTE MURAT(1782-1839), REINE DE NAPLES
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BUSTE EN MARBRE REPRESENTANT CAROLINE BONAPARTE MURAT(1782-1839), REINE DE NAPLES

ENTOURAGE D'ANTONIO CANOVA (1757-1822), ITALIE, VERS 1809-1810

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BUSTE EN MARBRE REPRESENTANT CAROLINE BONAPARTE MURAT(1782-1839), REINE DE NAPLES
ENTOURAGE D'ANTONIO CANOVA (1757-1822), ITALIE, VERS 1809-1810
Reposant sur un piédouche en marbre
H. : 63,5 cm. (25 in.)
Literature
Bibliographie comparative:
Musée Marmottan Monet, Paris, Les sœurs de Napoléon, Trois destins italiens, exposition du 3 octobre 2013 au 26 janvier 2014, M. T. Caraccioli, Hazan, Paris, 2013.
Palais Fesch-musée des Beaux-Arts, Ajaccio, Caroline sœur de Napoléon, Reine des Arts, M. T. Caracciolo, J. Lazaj et L. Giannechini, 30 juin - 2 oct. 2017, Silvana Editoriale, 2017
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A MARBLE BUST OF CAROLINE BONAPARTE MURAT (1782-1839), QUEEN OF NAPLES, CIRCLE OF ANTONIO CANOVA (1757-1822), ITALIAN, CIRCA 1809-1810

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Nathalie Honnay
Nathalie Honnay

Lot Essay

Le buste présenté ici s’inscrit dans la lignée des bustes réalisés par le grand maître du néoclassique Antonio Canova. En effet, il respecte la forme parfaite, inspirée de l’antique, présentant un portrait idéalisé de Caroline Bonaparte Murat, reine de Naples gommant les imperfections et les caractères trop individuels de la nature, laissant ainsi entrevoir l’âme du modèle. Caroline est habillée dans le goût antique et coiffée d’un peigne (probablement en corail), accessoire essentiel dans les coiffures féminines de l’époque néoclassique. Le buste a été conservé en collection privée, par les descendants de la famille Murat et a récemment été redécouvert.

Nous n’avons pas connaissance d’un modèle en plâtre correspondant à notre marbre, cependant nous pouvons affirmer que notre buste a très certainement été commandé par Caroline Murat avant décembre 1809 à un artiste travaillant dans l’entourage ou même dans l’atelier de Canova, comme par exemple Lorenzo Bartolini (1777-1850) ou encore Pietro Fontana (1787-1858) qui a réalisé la série complète de gravures des sculptures de Canova. Effectivement un buste similaire est représenté sur le tableau daté de 1811 par Benjamin Rolland (1777-1855) figurant le prince Achille Napoléon Murat près du buste de sa mère dans les jardins du Palais Royal de Naples. Selon les archives Caroline en aurait fait la commande à Roland entre décembre 1809 et juillet 1810. L’attribution du buste peint sur ce tableau a récemment été authentifié qu’il serait l’œuvre de Pietro Fontana (Giannechini, loc. cit., pp. 80-1).

D’autres bustes en marbre de Caroline Murat sont recensés, un marbre par Pietro Marchetti, « d’après un original de Canova en 1813 », conservé au château de Versailles (inventaire MV1544), un autre au musée Marmottant (Inventaire 946), un au musée Capodimonte de Naples. Par ailleurs, deux mentions de bustes en marbre de Caroline sont passés sur le marché de l’art. Un donné à Angelo Pizzi est mentionné dans la vente Demidoff, 8-13 avril 183 ?, n°287-294 (avec les bustes de Napoléon, Lucien, Jérôme, Joseph, Louis Bonaparte et Eugène Beauharnais), sa localisation actuelle est inconnue. Plus récemment, un buste donné à Pietro Fontana, « copie d’après l’original de Canova en 1813 », a été vendue par Sotheby’s, Londres, 7 décembre 1989, lot 189.

Caroline Bonaparte Murat (1782-1839), Reine de Naples
Caroline sœur cadette de Napoléon fut selon l’Empereur « De toute ma famille, c'est celle qui me ressemble le plus ». Son mariage le 20 février 1800 avec Joachim Murat (1767-1815) la place dans le premier cercle politique de l’Empereur.
Le 15 janvier 1804, Joachim Murat est nommé gouverneur de Paris. A la suite du sacre de Napoléon du 2 décembre 1804, Caroline reçoit à son tour le titre d’Altesse Impériale. Le couple Murat achète le 6 août 1805 l’hôtel de l’Elysée, ancienne résidence de la Marquise de Pompadour. Après d’importants travaux, Caroline et Joachim Murat y organisent des bals, réceptions et fêtes mémorables et y installent une partie de leurs collections d’œuvres et d’objets d’art. Pour l’ameublement de l’Elysée, ils font réaliser un ensemble de meubles au goût du jour confectionné par les plus grands artistes et artisans de l’époque, notamment l’ébéniste Jacob-Desmalter, le tapissier Boulard ou encore le bronzier Ravrio. Le salon Murat ou le Boudoir d’argent, parvenus jusqu’à nous, illustrent le raffinement et le goût du couple. Toujours à l’Elysée, des œuvres de Véronèse, Léonard de Vinci, Guido Reni, Fra Bartolomeo parachèvent la décoration.
Leur propriété, le château de Villiers, accueille également une somptueuse collection de vases étrusques, des tableaux de l’Ecole italienne mais aussi deux groupes en marbre réalisés par Antonio Canova (1757-1822) Psyché ranimée par le baiser de l’Amour et son pendant, Amour et Psyché debout, acheté dès 1798, ils sont placés dans une galerie aménagée spécialement pour les accueillir et sont aujourd’hui conservés au Louvre (MR1776 et MR1777).

En 1808, Murat est nommé roi de Naples. Caroline participe activement à l’aménagement et à la décoration des résidences royales, le Palais Royal à Naples, les résidences de Caserte, Capodimonte et Portici.
Au-delà de la collection d’œuvres d’art, le couple a une réelle politique artistique et culturelle pour leur royaume. A Pompéi, Caroline s’implique personnellement dans l’organisation des fouilles, elle visite fréquemment le site et propose des améliorations des opérations de fouilles dans une optique scientifique précurseur. La mention d’une visite du site de Pompéi de Caroline accompagnée de Canova le 17 mars 1813 est conservée dans les archives. Sous sa Régence du Royaume de Naples, le chantier atteint le chiffre de 624 ouvriers quand il était en moyenne d’une trentaine sous les Bourbons.
Caroline soutient et passe de nombreuses commandes à des artistes comme le portraitiste François Gérard, les peintres paysagistes Alexandre-Hyacinthe Dunouy, Jean-Joseph-Xavier Bidault, Benjamin Rolland ou encore le sculpteur Antonio Canova. Ingres peint un portrait de Caroline en 1814.
Après la mort de Murat et l’effondrement de l’Empire, Caroline sur le chemin de l’exil, doit abandonner l’ensemble de ses collections, pour lesquelles elle avait joué un rôle actif dans leur constitution.

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