Lot Essay
Michel Voisin (1729-1786), maître de tour du Roi Louis XV, forma les trois jeunes princes, dont le futur Louis XVI, à l'art du tournage sur ivoire. Ceux-ci offraient leurs réalisations à leurs proches en guise de présents somptueux.
La sculpture sur ivoire est, depuis la nuit des temps, un moyen d'expression artistique fondamental. Le procédé s'est développé sous l'Antiquité, l'ère byzantine et le Moyen-âge européen, pour atteindre son apogée au début du XVIIème siècle. La fascination pour la sculpture sur ivoire et le véritable regain d'intérêt pour cette matière sont probablement les plus importants au dernier quart du XVIème siècle auprès des cours princières européennes.
Nous avons peu d'informations sur les artisans travaillant l'ivoire à cette époque. Les véritables maîtres de cette technique étaient des artisans (tabletiers) hautement spécialisés et très recherchés. Selon les archives, c'est en 1573 que le marchand d'art Prospero Visconti présenta au prince William, duc de Bavière (reg 1579-1598) et futur Guillaume V, le tourneur sur ivoire et sur bois italien Giovanni Ambrogio Maggiore (vers 1550-après 1598). Il séjourna plusieurs années entre Munich et Landshut et forma plusieurs élèves dont le duc lui-même, qui exportèrent son enseignement en Europe. L'un de ses principaux élèves fut Georges Wecker (1550-1622) qui devint à son tour tourneur pour la cour de Rodolphe II de Habsbourg à Dresde. La fin du XVIème et le XVIIème siècle sont une période à laquelle bon nombre de sculpteurs talentueux travaillèrent auprès des cours européennes. Ils produisirent des pièces en ivoire magnifiques mettant en valeur non seulement les qualités naturelles du matériau mais aussi illustrant la complexité architecturale à laquelle obéissent ces chefs-d'oeuvre de l'art du tour. Le travail de l'ivoire se nourrissait de l'obsession de l'époque pour la perspective et la géométrie dans l'espace. Ces objets prirent la forme de coupes, tours et figures tournées à la fois géométriques, fantasques et virtuoses qui furent disposées dans les Kunstkammern princiers. Le principe de ces collections reposait sur le concept selon lequel l'univers - un macrocosme - serait représenté sous la forme d'une collection - un microcosme. Ainsi, l'univers serait représenté par les naturalia créés par Dieu, à savoir tout matériau zoologique, botanique et géologique - et par les artificialia créés par l'Homme, dont la colonne en ivoire ici présente est un parfait exemple.
La sculpture sur ivoire est, depuis la nuit des temps, un moyen d'expression artistique fondamental. Le procédé s'est développé sous l'Antiquité, l'ère byzantine et le Moyen-âge européen, pour atteindre son apogée au début du XVIIème siècle. La fascination pour la sculpture sur ivoire et le véritable regain d'intérêt pour cette matière sont probablement les plus importants au dernier quart du XVIème siècle auprès des cours princières européennes.
Nous avons peu d'informations sur les artisans travaillant l'ivoire à cette époque. Les véritables maîtres de cette technique étaient des artisans (tabletiers) hautement spécialisés et très recherchés. Selon les archives, c'est en 1573 que le marchand d'art Prospero Visconti présenta au prince William, duc de Bavière (reg 1579-1598) et futur Guillaume V, le tourneur sur ivoire et sur bois italien Giovanni Ambrogio Maggiore (vers 1550-après 1598). Il séjourna plusieurs années entre Munich et Landshut et forma plusieurs élèves dont le duc lui-même, qui exportèrent son enseignement en Europe. L'un de ses principaux élèves fut Georges Wecker (1550-1622) qui devint à son tour tourneur pour la cour de Rodolphe II de Habsbourg à Dresde. La fin du XVIème et le XVIIème siècle sont une période à laquelle bon nombre de sculpteurs talentueux travaillèrent auprès des cours européennes. Ils produisirent des pièces en ivoire magnifiques mettant en valeur non seulement les qualités naturelles du matériau mais aussi illustrant la complexité architecturale à laquelle obéissent ces chefs-d'oeuvre de l'art du tour. Le travail de l'ivoire se nourrissait de l'obsession de l'époque pour la perspective et la géométrie dans l'espace. Ces objets prirent la forme de coupes, tours et figures tournées à la fois géométriques, fantasques et virtuoses qui furent disposées dans les Kunstkammern princiers. Le principe de ces collections reposait sur le concept selon lequel l'univers - un macrocosme - serait représenté sous la forme d'une collection - un microcosme. Ainsi, l'univers serait représenté par les naturalia créés par Dieu, à savoir tout matériau zoologique, botanique et géologique - et par les artificialia créés par l'Homme, dont la colonne en ivoire ici présente est un parfait exemple.