D'après Fernand Léger (1881-1955)
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Lot transferred to an outside warehouse. Thank yo… Read more « Nous assistons à un retour au grand sujet, qui soit compréhensible au peuple. Le peuple retenu, accroupi à son travail toute la journée, sans loisirs, échappe entièrement à notre époque bourgeoise ; c'est le drame actuel » (Fernand Léger, Fonctions de la peinture, 1950 ; cité in C. Lanchner, Fernand Léger, p. 246). Tout au long de sa carrière, Fernand Léger sera nourri par l'intime conviction que l'art, lorsqu'il est pleinement intégré à la ville moderne, peut avoir un impact retentissant et salutaire sur son entourage. Cette foi inébranlable en l'expression plastique et sa capacité à conditionner et égayer l'existence du plus grand nombre pousse Léger, comme beaucoup de ses contemporains, à explorer le potentiel créatif de projets monumentaux pour l'espace urbain. Mosaïques éclatantes de couleurs, œuvres murales déployées sur les façades municipales, tapisseries gigantesques venues sublimer l'intérieur de lieux publics... Puisant son inspiration aussi bien auprès des mosaïques de Ravenne que des fresques magistrales de la Renaissance, Léger se tourne à partir des années vingt vers des matériaux de plus en plus variés, dans l'espoir de capter le regard du grand public, et de traduire visuellement l'effervescence et les réalités du monde contemporain. C'est dans cet esprit qu'il s'approprie les sujets les plus modernes pour en faire de l'art. Déterminé à mettre sa création au service des autres – des travailleurs à la chaîne à ses voisins de quartier – Léger cherche inlassablement à reformuler le rôle de l'art dans la société afin de le rendre toujours plus accessible. L'épreuve de la Première Guerre mondiale et les rencontres qu'il y a fait dans les tranchées ont profondément bouleversé le regard qu'il portait sur la création plastique et l'existence en général. Aussi, dans ce monde méconnaissable de l'entre-deux-guerres, Léger croit dur comme fer que l'art doit désormais épouser la vie et accueillir, dans toute sa diversité, cette nouvelle ère de la mécanisation et de la technologie, née dans les cendres du conflit. La machine, les moteurs, la métropole moderne et tout son écosystème d'ouvriers, de panneaux publicitaires, de moyens de transports révolutionnaires et de loisirs consommables deviennent dès lors le carburant de sa création. En 1920, il énumère pêle-mêle quelques-uns de ses nouveaux objectifs : « Faire vivre plastiquement une ville, la colorer, l'éclairer... Concevoir les fêtes populaires éblouissantes dans l'ordre de couleur-lumière... L'usine lumineuse et multicolore... La cure par la couleur... Le médecin coloriste... Atteindre à l'organisation d'art dans la vie, dépendant des besoins généraux et répondant à une demande, à une nécessité de joie et de beau... Faire vivre dans un ordre plastique nouveau » (Léger, cité in Y. Brunhammer, Fernand Léger : The Monumental Art, Milan, 2005, p. 22).Avec leurs couleurs pures, leurs contours appuyés et leurs compositions nettes et franches, les œuvres monumentales de Léger s'inscrivent à bien des égards dans le prolongement naturel de ses tableaux. Nombre des mosaïques et tapisseries qu'il produit au cours des années quarante et cinquante sont en effet les transpositions de compositions préexistantes, désormais conjuguées à d'autres supports et dotées d'une identité nouvelle. Le peintre décrit l'essence de cette démarche en 1953 : « J'ai commencé prudemment en prenant mes tableaux de chevalet comme point de départ. Maintenant, un "art mural" se précise avec toutes ses possibilités : utilisation à l’intérieur ou à l’extérieur, emprise statique ou dynamique, accompagnement du mur ou destruction de ce mur. » (Léger, 'Vers l'architecture', 1953, cité in ibid, p. 125). Pour donner corps à ses visions, Léger s'en remet au savoir-faire des meilleurs artisans. Il travaille notamment la mosaïque avec Lino et Heidi Melano, la céramique avec Roland Brice et la tapisserie avec Yvette Cauquil-Prince. Ensemble, ils vont concevoir des œuvres destinées à se fondre dans le tissu urbain, à en magnifier les façades, et à emplir des édifices entiers de vie et de couleurs exubérantes – en somme, des images vouées à transformer notre perception, non seulement des lieux qu'elles occupent mais aussi des œuvres en elles-mêmes. En remplissant sa vocation tardive pour la monumentalité, Léger avait l'impression d'être enfin arrivé à l'aboutissement de son voyage créatif : « Ma peinture ne changera plus de direction. On peut maintenant voir la bête à chaque étape de son évolution » (Léger, cité in ibid, p. 9). Le fait que ces œuvres de grande envergure aient séduit le regard de Paul Haim n'a rien d'étonnant ; cachées parmi les arbres et les buissons, quelques-unes de ces pièces éclatantes de couleurs ont longtemps habité le vaste jardin secret du collectionneur. Deux d'entre elles sont proposées à cette vente (lots 7 et 30). Chacune décline à sa manière le motif de la femme au perroquet, l'un des sujets privilégiés de Léger. La plus monumentale est une scintillante mosaïque de 3,70 mètres de large (lot 7) ; l'autre, un ambitieux haut-relief en bronze peint (lot 30)."We are witnessing a return to the broad subject, which must be comprehensible to the people. The people, tied down, bent over their work all day long, without leisure activities, are completely overlooked by our bourgeois epoch; that is the tragedy of today..." (Fernand Léger, 'Mural Painting and Easel Painting', 1950, quoted in C. Lanchner, Fernand Léger, p. 246). Throughout his prolific artistic career, Fernand Léger was driven by the unshakeable belief that art, when fully integrated into the modern city, could drastically impact and improve the lives of those who encountered it. This confidence in the power of art to shape and influence people encouraged him, like many of his contemporaries, to explore the creative potential of grand public projects, from colourful mosaics and murals adorning the facades of municipal buildings, to large tapestries which could be inserted into existing spaces to dramatically alter their interiors. Taking inspiration from the mosaics of Ravenna to the great frescoes of the Renaissance, Léger’s oeuvre was, from the 1920s onwards, marked by an increasingly diverse use of materials, as he sought to engage with people through his art in a manner that responded to and reflected the energy and life of contemporary society. He seized everything that the modern world offered and fashioned his paintings from it, reaching out to others through his art, from the workers in the factories of industry to those whom he encountered on a daily basis on the streets of the city, as he sought to reshape the role of art in modern society and make it as inclusive as possible. As a result of his experiences and those whom he encountered while fighting on the front line during the First World War, Léger found his outlook on life and art dramatically altered. In this new post-war world, art, he believed, was indelibly wedded to life, and the new technological, mechanical era that had dawned in the wake of the conflict was to be embraced in all its varied forms. Machines and engines, the modern metropolis and everything that existed within it – from builders to advertisements, new forms of transport to the burgeoning entertainment industry – became the principal sources of his inspiration. In 1920 he set himself a series of sweeping, ambitious goals: "Bring the city plastically alive, colour it, light it up... design dazzling popular festivals in terms of colour and light a luminous, multi-coloured factory... a cure by colour... the colour doctor… be instrumental in organising art in life, in a generous spirit, respond to a demand, fulfil a need for joy and beauty… create a new artistic order for people to live in" (F. Léger, quoted in Y. Brunhammer, Fernand Léger: The Monumental Art, Milan, 2005, p. 22).Léger’s monumental works were in many ways a natural progression of his easel painting, utilising bold colours, strong outlines and clear compositions, but realised on a much grander scale than in previous instances. Indeed, a number of the mosaics and tapestries that he produced throughout the 1940s and 1950s were in fact reiterations of existing compositions, translated into new media and granted a new identity. Describing this aspect of his art in 1953, Léger wrote: "... I began cautiously, using easel painting as a starting point… Now the full potential of "mural art" is emerging – its use indoors or out, in a static or dynamic approach, enhancing or destroying the wall’ (F. Léger, 'Towards Architecture', 1953, quoted in ibid, p. 125). To achieve his vision, Léger drew on the expertise of the most celebrated artisans working in their respective fields, collaborating with Lino and Heidi Melano on his mosaics, Roland Brice for his ceramics and Yvette Cauquil-Prince in his tapestry compositions. These works were intended to be interwoven into the fabric of their environments, enlivening the facades of buildings, filling entire interiors with their exuberant colours and vital spirit, transforming our perception of not only the space they inhabit but also the artworks themselves. Reorienting his art decisively in the direction of these large-scale, public works, Léger felt that he had finally reached the apex of his creative journey, stating: "My painting will not change direction again. You can now see the animal in every stage of its evolution." (F. Léger, quoted in ibid, p. 9). It comes with no surprise that Paul Haim owned several of these colourful monumental works by Fernand Léger, hidden away in his vast secret garden amidst the trees and bushes, two examples of which are being offered in this sale (lots 7 and 30). Both depict one of Léger’s most well-known subjects of women with parrots, and the biggest is a vibrant mosaic measuring more than 3,70 metres wide (lot 7), whilst the other is a large painted bronze relief (lot 30).
D'après Fernand Léger (1881-1955)

Les Femmes au perroquet

Details
D'après Fernand Léger (1881-1955)
Les Femmes au perroquet
signé 'F. LEGER' (en bas à droite) et numéroté 'I/I' (en bas à gauche)
mosaïque
251.5 x 372 x 7 cm.
Conçu en 1952 et exécuté ultérieurement

signed 'F. LEGER' (lower right) and numbered 'I/I' (lower left)
mosaic
99 x 146 ½ x 2 ¾ in.
Conceived in 1952 and executed at a later date
Provenance
Paul Haim (commandité auprès de la succession de l'artiste)
Puis par descendance au propriétaire actuel
Literature
ReConnaître, Fernand Léger, la céramique, cat. exp., Musée National Fernand Léger, Biot, 2000 (une version en céramique illustrée en couleurs, p. 31).
Special notice
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Pierre Martin Vivier
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