Lot Essay
Notre tableau est une redécouverte dans le corpus du paysagiste Denys van Alsloot. Il illustre un thème célèbre de la mythologie romaine que le peintre appréciait particulièrement : Diane, déesse de la chasse, s’aperçoit de la grossesse de Callisto, l’une de ses suivantes favorites, d’une grande beauté qui a succombé aux avances de Jupiter.
Van Alsloot est l’un des peintres de paysages les plus réputés de son temps dont le talent lui valut d’attirer les faveurs de la cour des archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols de 1598 à 1621. Il fut incontestablement le maître des paysages à Bruxelles au début du XVIIe siècle, se servant de la perspective pour insuffler un élan de modernité aux compositions plus traditionnelles de ses prédécesseurs.
La forêt de Soignes qui entoure la ville de Bruxelles offrait à l’artiste un cadre idéal pour donner vie aux personnages de ses tableaux qu’on attribue le plus souvent à Hendrick De Clerck ou de son atelier. La scène se situe ici, non loin du prieuré de Groenendael en région bruxelloise. Le prieuré et les plans d’eau agissent comme un puits de lumière qui vient intensifier le caractère sombre de la forêt aussi dense que mystérieuse. Cette exécution touffue des feuillages est tout à fait caractéristique de Van Alsloot et peut aisément être comparée sur le plan stylistique au Paysage forestier avec Abraham et Isaac partant pour le sacrifice, daté de 1613 et conservé aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Nous pouvons rapprocher notre paysage du tableau de même sujet de Van Alsloot conservé à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe dont la description faite par le Dr. Sabine van Sprang dans son ouvrage sur le peintre semble s’accorder à merveille avec l’œuvre que nous présentons : «(...)les corps laiteux des nymphes, baignés d’une lumière douce et diffuse, contrastent avec les tonalités terreuses de la forêt, modulées par un puissant clair-obscur. » (voir S. van Sprang, Denijs van Alsloot (vers 1568-1625/26), Peintre paysagiste au service de la cour des archiducs Albert et Isabelle, Turnhout, 2014, vol. I, p. 110, sous le no. 19). Les groupes de nymphes se font écho mais leur rendu est ici plus stéréotypé, ce qui peut supposer que notre tableau daté 1614 soit postérieur à la version non datée du musée allemand. Plusieurs autres tableaux de Van Alsloot en collaboration avec De Clerck et/ou atelier ont été composés suivant le même principe, avec des nymphes aux attitudes similaires. Il convient de citer également celui de Bar-le-Duc, musée Barrois (dépôt du musée du Louvre). Notons enfin que notre tableau est le seul paysage forestier daté d’après 1613 qui ne soit pas un paysage d’hiver.
Nous remercions le Dr. Sabine van Sprang de nous avoir confirmé l’authenticité du tableau à Denys van Alsloot sur la base de photographies et de nous avoir apporté son aide dans la rédaction de cette notice.
Van Alsloot est l’un des peintres de paysages les plus réputés de son temps dont le talent lui valut d’attirer les faveurs de la cour des archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols de 1598 à 1621. Il fut incontestablement le maître des paysages à Bruxelles au début du XVIIe siècle, se servant de la perspective pour insuffler un élan de modernité aux compositions plus traditionnelles de ses prédécesseurs.
La forêt de Soignes qui entoure la ville de Bruxelles offrait à l’artiste un cadre idéal pour donner vie aux personnages de ses tableaux qu’on attribue le plus souvent à Hendrick De Clerck ou de son atelier. La scène se situe ici, non loin du prieuré de Groenendael en région bruxelloise. Le prieuré et les plans d’eau agissent comme un puits de lumière qui vient intensifier le caractère sombre de la forêt aussi dense que mystérieuse. Cette exécution touffue des feuillages est tout à fait caractéristique de Van Alsloot et peut aisément être comparée sur le plan stylistique au Paysage forestier avec Abraham et Isaac partant pour le sacrifice, daté de 1613 et conservé aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Nous pouvons rapprocher notre paysage du tableau de même sujet de Van Alsloot conservé à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe dont la description faite par le Dr. Sabine van Sprang dans son ouvrage sur le peintre semble s’accorder à merveille avec l’œuvre que nous présentons : «(...)les corps laiteux des nymphes, baignés d’une lumière douce et diffuse, contrastent avec les tonalités terreuses de la forêt, modulées par un puissant clair-obscur. » (voir S. van Sprang, Denijs van Alsloot (vers 1568-1625/26), Peintre paysagiste au service de la cour des archiducs Albert et Isabelle, Turnhout, 2014, vol. I, p. 110, sous le no. 19). Les groupes de nymphes se font écho mais leur rendu est ici plus stéréotypé, ce qui peut supposer que notre tableau daté 1614 soit postérieur à la version non datée du musée allemand. Plusieurs autres tableaux de Van Alsloot en collaboration avec De Clerck et/ou atelier ont été composés suivant le même principe, avec des nymphes aux attitudes similaires. Il convient de citer également celui de Bar-le-Duc, musée Barrois (dépôt du musée du Louvre). Notons enfin que notre tableau est le seul paysage forestier daté d’après 1613 qui ne soit pas un paysage d’hiver.
Nous remercions le Dr. Sabine van Sprang de nous avoir confirmé l’authenticité du tableau à Denys van Alsloot sur la base de photographies et de nous avoir apporté son aide dans la rédaction de cette notice.