Lot Essay
En septembre 1933, Dora Maar se rendit en Espagne sur les conseils du critique d’art et de cinéma Georges Charensol, alors correspondant du magazine VU. Encouragée par Charensol à visiter la Costa Brava, Dora Maar photographia Tossa de Mar, S’Agaró et surtout, Barcelone.
Dora Maar arriva sûrement dans un premier temps à Barcelone, où elle descendit à l’hôtel Oriente, l’un des plus chers de la ville. En Espagne, pays en soi surréaliste, vitaliste et cruel, Dora Maar entreprit de saisir la vie des rues et les gens qui les peuplent. L’hôtel Oriente était situé à deux pas du marché de la Boquería. Ceintes de leurs tabliers blancs, les vendeuses y apostrophaient les acheteurs en leur lançant des offres attractives et engageaient avec les habitués des conversations empreintes d’aisance et de cordialité. La jeune femme a parfaitement capté l’animation du marché et de ses abords, où les paysannes installaient leur marchandise, vendue à moindre prix que dans l’enceinte du marché.
Dans, Vendeuses et vendeur riant derrière leur étal de charcuterie, Dora Maar crée une composition pyramidale et obtient un angle formé par les bras des deux vendeuses qui rient. Il paraît probable que Dora Maar, qui avait grandi en Argentine et parlait parfaitement le castillan, ait bavardé avec elles. Pourtant, quand je lui demandais si elle parlait aux gens qu’elle photographiait elle me répondit que non, précisant toutefois qu’à cette époque, les gens adoraient être photographiés - « pas comme maintenant », ajouta-t-elle.
Victoria Combalía
Victoria Combalía est historienne, critique d’art, professeur à l’Université de Barcelone, Docteure en histoire de l’art et commissaire d’exposition. Elle est spécialiste de Joan Miró, Antoni Tàpies et Dora Maar, elle a d’ailleurs publié de nombreux ouvrages sur la photographe. Elle est considéré aujourd’hui comme la spécialiste de Dora Maar, elle a notamment pu s’entretenir de longues heures avec l’artiste avant son décès en 1997.
In September 1933, Dora Maar travelled to Spain following the advice or art and film critic Georges Charensol, at the time correspondent for the magazine VU. Encouraged by Charensol to visit the Costa Brava, Dora Maar photographed Tossa de Mar, S’Agaró and frequently Barcelona.
Dora Maar first arrived in Barcelona, where she stayed at the Oriente, one of the city’s most expensive hotels. In Spain, a country in itself surrealistic, vitalistic and cruel, Dora Maar undertook to portray the streets and the people that inhabited them. The
Oriente Hotel was located close to the Boquería Market. Wearing their white aprons, salesgirls called out to buyers with appealing offers, chatting easily with the regulars. The young woman was able to perfectly capture the hustle and bustle of the market and its outskirts, where peasant women sold their merchandise at prices lower than inside the market itself.
For Vendeuses et vendeur riant derrière leur étal de charcuterie, Dora Maar creates a pyramidal composition and obtains an angle formed by the arms of the two laughing salesgirls. It seems quite probable that Dora Maar, who grew up in Argentina and spoke fluent Castilian, had exchanges with them. Yet, when I asked her if she spoke to the people she photographed, she affirmed she had not, adding however that at this time, people loved being photographed – “not like today,” she added.
Victoria Combalía
Victoria Combalía is a historian, art critic, professor at the University of Barcelona, Doctor in History of Art and curator. She is a specialist of Joan Miró, Antoni Tàpies and Dora Maar, publishing several books on the photographer. Today, Combalía is considered an expert of Dora Maar, notably having several long conversations with the artist before her death in 1997.
Dora Maar arriva sûrement dans un premier temps à Barcelone, où elle descendit à l’hôtel Oriente, l’un des plus chers de la ville. En Espagne, pays en soi surréaliste, vitaliste et cruel, Dora Maar entreprit de saisir la vie des rues et les gens qui les peuplent. L’hôtel Oriente était situé à deux pas du marché de la Boquería. Ceintes de leurs tabliers blancs, les vendeuses y apostrophaient les acheteurs en leur lançant des offres attractives et engageaient avec les habitués des conversations empreintes d’aisance et de cordialité. La jeune femme a parfaitement capté l’animation du marché et de ses abords, où les paysannes installaient leur marchandise, vendue à moindre prix que dans l’enceinte du marché.
Dans, Vendeuses et vendeur riant derrière leur étal de charcuterie, Dora Maar crée une composition pyramidale et obtient un angle formé par les bras des deux vendeuses qui rient. Il paraît probable que Dora Maar, qui avait grandi en Argentine et parlait parfaitement le castillan, ait bavardé avec elles. Pourtant, quand je lui demandais si elle parlait aux gens qu’elle photographiait elle me répondit que non, précisant toutefois qu’à cette époque, les gens adoraient être photographiés - « pas comme maintenant », ajouta-t-elle.
Victoria Combalía
Victoria Combalía est historienne, critique d’art, professeur à l’Université de Barcelone, Docteure en histoire de l’art et commissaire d’exposition. Elle est spécialiste de Joan Miró, Antoni Tàpies et Dora Maar, elle a d’ailleurs publié de nombreux ouvrages sur la photographe. Elle est considéré aujourd’hui comme la spécialiste de Dora Maar, elle a notamment pu s’entretenir de longues heures avec l’artiste avant son décès en 1997.
In September 1933, Dora Maar travelled to Spain following the advice or art and film critic Georges Charensol, at the time correspondent for the magazine VU. Encouraged by Charensol to visit the Costa Brava, Dora Maar photographed Tossa de Mar, S’Agaró and frequently Barcelona.
Dora Maar first arrived in Barcelona, where she stayed at the Oriente, one of the city’s most expensive hotels. In Spain, a country in itself surrealistic, vitalistic and cruel, Dora Maar undertook to portray the streets and the people that inhabited them. The
Oriente Hotel was located close to the Boquería Market. Wearing their white aprons, salesgirls called out to buyers with appealing offers, chatting easily with the regulars. The young woman was able to perfectly capture the hustle and bustle of the market and its outskirts, where peasant women sold their merchandise at prices lower than inside the market itself.
For Vendeuses et vendeur riant derrière leur étal de charcuterie, Dora Maar creates a pyramidal composition and obtains an angle formed by the arms of the two laughing salesgirls. It seems quite probable that Dora Maar, who grew up in Argentina and spoke fluent Castilian, had exchanges with them. Yet, when I asked her if she spoke to the people she photographed, she affirmed she had not, adding however that at this time, people loved being photographed – “not like today,” she added.
Victoria Combalía
Victoria Combalía is a historian, art critic, professor at the University of Barcelona, Doctor in History of Art and curator. She is a specialist of Joan Miró, Antoni Tàpies and Dora Maar, publishing several books on the photographer. Today, Combalía is considered an expert of Dora Maar, notably having several long conversations with the artist before her death in 1997.