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DU CAMP, Maxime (1822-1894).
Égypte, Nubie, Palestine et Syrie : dessins photographiques recueillis pendant les années 1849, 1850 et 1851, accompagnés d’un texte explicatif et précédés d’une introduction par Maxime Du Camp, chargé d’une mission archéologique en Orient par le ministère de l’instruction publique. Paris : [imprimé par J. Claye et Cie pour] Gide et Baudry, 1852.
Edition originale de cet ouvrage rare et fascinant. "Indispensable aux grands ouvrages comme la Description de l'Egypte" (Isabelle Jammes).
Entreprise en octobre 1849, cette expédition orientale sur les pas de Lamartine et de Chateaubriand, conduit Maxime Du Camp, accompagné de Gustave Flaubert, d’Alexandrie à Baalbek. Avant son départ, Maxime Du Camp s’initie aux rudiments du papier ciré auprès de Gustave Le Gray, technique du calotype, inventée par William Henry Fox Talbot en 1841, qu'il ne maîtrisa malheureusement jamais. Il rencontre M. de Lagrange qui lui transmet le nouveau procédé inventé par Blanquart-Evrard. Du Camp réussit finalement à réaliser des clichés propres à un tirage de très haute définition, d'une précision exceptionnelle.
Du Camp rapporte assez de négatifs – 214 au total pour 125 publiés – pour constituer un album à la qualité jugée « irréprochable » selon son auteur : « L’ouvrage que nous annonçons a le double intérêt d’une publication archéologique et daguerrienne, pittoresque et savante. (…) Toute planche imparfaite a été éliminée pour faire de ce volume une œuvre unique, rare, achevée. » (Maxime Du Camp, avant-propos de la livraison spécimen de Egypte, Nubie, Palestine et Syrie. Paris : Gide et Baudry, 1852. Bibliothèque de l’Institut.)
Superbe exemplaire de l'archiduc Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine (1832–1867), futur Maximilien Ier empereur du Mexique, enrichi d’un ex-dono autographe, dans une impressionnante reliure à son chiffre.
Frère cadet de François Joseph, futur empereur d’Autriche, Maximilien est un jeune prince d’esprit romanesque et romantique. Comme le veut l’éducation de la couronne d’Autriche, Maximilien prend la mer très jeune et se dirige vers ces grandes routes de l’Histoire que sont l’Italie, l’Espagne et la Grèce. A son retour à Vienne, l’Empereur Ferdinand son frère le nomme amiral en chef de la marine militaire. En juin 1855, il se dirige vers la Terre Sainte. De ses impressions, il noircira ses carnets de route pendant cette tournée de plusieurs mois dans la vallée du Jourdain, au Mont Carmel, et dans la vallée du Seigneur. De là, il gagne Alexandrie, traverse l’Isthme de Suez, parcourt le pays des Pharaons dans tous les sens jusqu’aux ruines de Thèbes dont il rapporte bas-reliefs, vases, pierres hiéroglyphiques, momies et sarcophages, pour orner son château de Miramar.
On imagine sans peine l’impact qu’a pu avoir l’ouvrage de Maxime Du Camp sur le jeune prince, une révolution iconographique dans laquelle il peut y trouver la transcription directe des sensations qu’il a lui-même ressenti en Orient. Aussi, on ne s’étonnera pas du soin minutieux porté sur le choix de la reliure, somptueusement réalisée par Léopold Groner.
Après avoir gouverné deux ans le royaume lombard-vénitien, Maximilien accepte en 1864 le titre d’empereur, offert par Napoléon III, et renonce à ses droits agnatiques en tant que prince autrichien, dont ceux sur la couronne d’Égypte. Une décision à l’issue fatale, puisque trois ans à peine plus tard il est forcé d’abdiquer ; cerné par les républicains, il est jugé, condamné, et fusillé.
I. Jammes. Blanquart-Evrard et les origines de l’édition photographique française. Catalogue raisonné des albums photographiques édités. 1851-1855. Genève et Paris : Librairie Droz, 1981 ; M.-T. & A. Jammes. En Égypte au temps de Flaubert : les premiers photographes, 1980 ; S. Aubenas & J. Lacarrière. Voyage en Orient. Photographies, 1850-1880. Exposition à la BnF, 2002 ; De Miramar a Queretaro : l’empereur Maximilien Ier. Rennes : Hyacinthe Caillère, 1892 ; Ferdinand Maximilien de Habsbourg, Souvenirs de ma vie. Mémoires de Maximilien. Paris : A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868.
In-folio (440 x 320 mm). 61 pages de texte et explications des planches, 125 épreuves sur papier salé (procédé Blanquart-Evrard) contrecollées sur vélin fort et 3 plans (Karnak, Medinet Habou et Philæ) dont un sur double page. (Légères rousseurs affectant le texte et les marges sans atteinte aux épreuves, un feuillet dérelié). Exemplaire enrichi d’un ex-dono autographe signé, en français, au verso du premier feuillet blanc : "Comme témoignage d’amitié, 4/2/1856. Ferdinand Maximilien, Archiduc d’Autriche". Reliure de l'époque signée par Groner (Leopold Groner Hof-Buchbinder), maroquin bleu-gris à décors à compartiments en creux d’inspiration mauresque sur les plats et le dos, semis de petits poinçons à sphères en laiton, chiffre couronné au centre du premier plat, dos avec pièce de titre dorée à froid, tranches dorées. (Exemplaire très frais, mors, coins et coiffes très légèrement frottés). Provenance: Archiduc Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine (chiffre et ex-dono) ; cachet à l'encre d’une institution jésuite non identifié sur la page de titre (partiellement gratté).
Égypte, Nubie, Palestine et Syrie : dessins photographiques recueillis pendant les années 1849, 1850 et 1851, accompagnés d’un texte explicatif et précédés d’une introduction par Maxime Du Camp, chargé d’une mission archéologique en Orient par le ministère de l’instruction publique. Paris : [imprimé par J. Claye et Cie pour] Gide et Baudry, 1852.
Edition originale de cet ouvrage rare et fascinant. "Indispensable aux grands ouvrages comme la Description de l'Egypte" (Isabelle Jammes).
Entreprise en octobre 1849, cette expédition orientale sur les pas de Lamartine et de Chateaubriand, conduit Maxime Du Camp, accompagné de Gustave Flaubert, d’Alexandrie à Baalbek. Avant son départ, Maxime Du Camp s’initie aux rudiments du papier ciré auprès de Gustave Le Gray, technique du calotype, inventée par William Henry Fox Talbot en 1841, qu'il ne maîtrisa malheureusement jamais. Il rencontre M. de Lagrange qui lui transmet le nouveau procédé inventé par Blanquart-Evrard. Du Camp réussit finalement à réaliser des clichés propres à un tirage de très haute définition, d'une précision exceptionnelle.
Du Camp rapporte assez de négatifs – 214 au total pour 125 publiés – pour constituer un album à la qualité jugée « irréprochable » selon son auteur : « L’ouvrage que nous annonçons a le double intérêt d’une publication archéologique et daguerrienne, pittoresque et savante. (…) Toute planche imparfaite a été éliminée pour faire de ce volume une œuvre unique, rare, achevée. » (Maxime Du Camp, avant-propos de la livraison spécimen de Egypte, Nubie, Palestine et Syrie. Paris : Gide et Baudry, 1852. Bibliothèque de l’Institut.)
Superbe exemplaire de l'archiduc Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine (1832–1867), futur Maximilien Ier empereur du Mexique, enrichi d’un ex-dono autographe, dans une impressionnante reliure à son chiffre.
Frère cadet de François Joseph, futur empereur d’Autriche, Maximilien est un jeune prince d’esprit romanesque et romantique. Comme le veut l’éducation de la couronne d’Autriche, Maximilien prend la mer très jeune et se dirige vers ces grandes routes de l’Histoire que sont l’Italie, l’Espagne et la Grèce. A son retour à Vienne, l’Empereur Ferdinand son frère le nomme amiral en chef de la marine militaire. En juin 1855, il se dirige vers la Terre Sainte. De ses impressions, il noircira ses carnets de route pendant cette tournée de plusieurs mois dans la vallée du Jourdain, au Mont Carmel, et dans la vallée du Seigneur. De là, il gagne Alexandrie, traverse l’Isthme de Suez, parcourt le pays des Pharaons dans tous les sens jusqu’aux ruines de Thèbes dont il rapporte bas-reliefs, vases, pierres hiéroglyphiques, momies et sarcophages, pour orner son château de Miramar.
On imagine sans peine l’impact qu’a pu avoir l’ouvrage de Maxime Du Camp sur le jeune prince, une révolution iconographique dans laquelle il peut y trouver la transcription directe des sensations qu’il a lui-même ressenti en Orient. Aussi, on ne s’étonnera pas du soin minutieux porté sur le choix de la reliure, somptueusement réalisée par Léopold Groner.
Après avoir gouverné deux ans le royaume lombard-vénitien, Maximilien accepte en 1864 le titre d’empereur, offert par Napoléon III, et renonce à ses droits agnatiques en tant que prince autrichien, dont ceux sur la couronne d’Égypte. Une décision à l’issue fatale, puisque trois ans à peine plus tard il est forcé d’abdiquer ; cerné par les républicains, il est jugé, condamné, et fusillé.
I. Jammes. Blanquart-Evrard et les origines de l’édition photographique française. Catalogue raisonné des albums photographiques édités. 1851-1855. Genève et Paris : Librairie Droz, 1981 ; M.-T. & A. Jammes. En Égypte au temps de Flaubert : les premiers photographes, 1980 ; S. Aubenas & J. Lacarrière. Voyage en Orient. Photographies, 1850-1880. Exposition à la BnF, 2002 ; De Miramar a Queretaro : l’empereur Maximilien Ier. Rennes : Hyacinthe Caillère, 1892 ; Ferdinand Maximilien de Habsbourg, Souvenirs de ma vie. Mémoires de Maximilien. Paris : A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868.
In-folio (440 x 320 mm). 61 pages de texte et explications des planches, 125 épreuves sur papier salé (procédé Blanquart-Evrard) contrecollées sur vélin fort et 3 plans (Karnak, Medinet Habou et Philæ) dont un sur double page. (Légères rousseurs affectant le texte et les marges sans atteinte aux épreuves, un feuillet dérelié). Exemplaire enrichi d’un ex-dono autographe signé, en français, au verso du premier feuillet blanc : "Comme témoignage d’amitié, 4/2/1856. Ferdinand Maximilien, Archiduc d’Autriche". Reliure de l'époque signée par Groner (Leopold Groner Hof-Buchbinder), maroquin bleu-gris à décors à compartiments en creux d’inspiration mauresque sur les plats et le dos, semis de petits poinçons à sphères en laiton, chiffre couronné au centre du premier plat, dos avec pièce de titre dorée à froid, tranches dorées. (Exemplaire très frais, mors, coins et coiffes très légèrement frottés). Provenance: Archiduc Ferdinand Maximilien de Habsbourg-Lorraine (chiffre et ex-dono) ; cachet à l'encre d’une institution jésuite non identifié sur la page de titre (partiellement gratté).
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Adrien Legendre