Elisabeth Louise Vigée Le Brun (Paris 1755-1842 Paris)
Elisabeth Louise Vigée Le Brun (Paris 1755-1842 Paris)
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Elisabeth Louise Vigée Le Brun (Paris 1755-1842 Paris)

Portrait de femme en robe rouge

Details
Elisabeth Louise Vigée Le Brun (Paris 1755-1842 Paris)
Portrait de femme en robe rouge
huile sur toile, ovale, sans cadre
64,5 x 54 cm.
Portrait of a woman in red dress
oil on canvas, ovale, unframed
25 3/8 x 21 3/8 in.
Provenance
Collection particulière, Saint-Pétersbourg, Russie, seconde moitié du XXe siècle ;
Resté depuis dans la descendance, Vienne, Autriche.
Further details
Never before published or exhibited, this painting is a wonderful addition to the painted oeuvre of Elisabeth Louise Vigée Le Brun. The elegant composition shows a slightly solemn, fresh-faced young woman against a brown background on which bluer glazes have been applied. This way of setting the face on a background painted with very light strokes evokes the "Davidian backgrounds", a way of executing portraits inspired by the painter Jacques-Louis David, which allows us to date our painting to the years 1780-1790.

The model, with her narrow nose, clear eyes and a melancholic air, strongly evokes the physiognomy of Elisabeth Vigée Le Brun herself in the late 1780s. Her self-portraits from the years 1788-1790 show similarities to our present portrait. The painter liked to tie her long, blond curls into antique-style headbands, which were particularly fashionable at the time, as in her sublime self-portrait with her daughter Julie, her hair tied in a red headband, painted in 1789 (Paris, Musée du Louvre, inv. no. 3068).

At this date, the artist was at the height of her fame and the favourite artist of Marie-Antoinette. She had painted her first portrait of the Queen almost ten years earlier, which showed her in full court dress (Vienna, Kunsthistorisches Musuem, inv. no. 2772). In the following decade Vigée Le Brun had modernised the image of the sovereign forever. It was she who immortalised the image of the French queen in a simple white negligée, which became the epitome of elegance (see for instance Marie-Antoinette en chemise ou gaulle, 1783, Kronberg, Hessisches Hausstiftung).

In the 1780s, Vigée Le Brun received an increasing number of commissions. From the Duchess of Polignac (Versailles, Musée du Château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 8971)), to the Countess du Barry (private collection) and the Countess de Ségur (Versailles, Musée national du Château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 7020), all the ladies of the court clamored for the artist's natural and flattering portraits.

When she was not capturing the elegance of the Court ladies, it was her own features that she portrayed in the numerous self-portraits produced in this decade. Each depiction of the painter demonstrated her mastery of the art, elevating her to the ranks of the great portraitists. She saw herself as the heir to Van Dyck, to whom she paid homage in her Self-portrait with cherry ribbons (Fort Worth, Kimbell Art Museum, inv. no. ACK 1949.02). These numerous self-portraits helped to establish her reputation in the Parisian art world.

Unfortunately, the closeness of her connections with the royal family forced her to flee France at the outbreak of the Revolution, precisely at the moment when she had reached the height of her fame. In August 1789, she exhibited her portrait of the Duchess of Orleans at the Salon du Louvre (Paris, Banque de France), and in October she fled to Italy, embarking on a long journey that would lead her to Russia. It is tempting to imagine that the present painting, coming as it does from a private Russian collection, and having been in Saint Petersburg in the middle of the last century, might have been one of the few that Vigée Le Brun took with her in order to show the quality of her art to foreign courts.

We would like to thank M. Joseph Baillio for confirming the attribution to Elisabeth Louise Vigée Le Brun on the basis of a photographic examination of the work (supported by a condition report carried out by an external restorer) and for having dated it to circa 1789. A certificate of authenticity dated 16 April 2021 will be given to the buyer.

Brought to you by

Bérénice Verdier
Bérénice Verdier Associate Specialist

Lot Essay

Inédit, jamais publié, ni exposé, ce tableau est une parfaite découverte dans l’œuvre peint d’Elisabeth Louise Vigée Le Brun. Cette très élégante composition se résume à un sobre visage, sans artifice, se détachant d’un fond brun sur lesquels ont été apposés des glacis plus bleutés. Cette façon de distinguer les visages sur des fonds peints par des touches très légères évoque les « fonds davidiens », une manière d’exécuter des portraits inspirée du peintre Jacques-Louis David et permettant de dater notre peinture dans les années 1780-1790.

Son modèle au nez étroit, aux yeux clairs et à l’air mélancolique évoque fortement la physionomie d’Elisabeth Vigée Le Brun elle-même à la fin des années 1780. La jeune peintre avait trente-quatre ans en 1789 et ses autoportraits des années 1788-1790 présentent des similitudes avec notre présent portrait. La peintre aimait attacher ses longues boucles aux reflets blonds dans des bandeaux à l’antique alors particulièrement en vogue, comme dans son sublime autoportrait la représentant enlaçant sa fille Julie, les cheveux noués par un bandeau rouge, réalisé en 1789 (Paris, musée du Louvre, inv. no. 3068).

Elisabeth Louise Vigée Le Brun était en pleine consécration en 1789. Elle avait réalisé près de dix ans plus tôt son premier portrait de la Reine MarieAntoinette (Vienne, Kunsthistorisches Musuem, inv. no. 2772), en grand habit de cour, avant de moderniser à tout jamais l’image de la souveraine. C’est bien à Vigée Le Brun, peintre favorite de Marie-Antoinette, qu’on doit d’avoir immortalisé l’image d’une reine de France vêtue d’un simple déshabillé de robe-chemises blanches devenant cet immortel symbole d’élégance (voir Marie-Antoinette en chemise ou gaulle, 1783, Kronberg, Hessisches Hausstiftung).

Les commandes se multipliaient dans les années 1780 pour Vigée Le Brun. De la duchesse de Polignac (Versailles, musée du château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 8971)), à la comtesse du Barry (collection particulière) ou encore la comtesse de Ségur (Versailles, musée national du château de Versailles et de Trianon (inv. no. MV 7020)), toutes les dames de la cour réclamaient les portraits naturels et flatteurs de l’artiste.

Quand elle ne voulait rendre hommage à l’élégance de ses modèles, c’était ses propres traits qu’elle diffusait par les nombreux autoportraits qu’elle réalisa dans cette décennie. Chaque effigie de la peintre exposait la maîtrise de son art et lui permettait de s’inscrire dans la lignée des grands portraitistes. S’assumant comme l’héritière de Van Dyck à qui elle rendait hommage dans son autoportrait « aux rubans cerises » (Fort Worth, Kimbell Art Museum, inv. no. ACK 1949.02), ses nombreux autoportraits permettaient d’asseoir sa réputation dans le milieu artistique parisien.

Malheureusement, sa trop grande connivence avec le pouvoir royal forcera la peintre à fuir la France au sommet de sa gloire en 1789. Au mois d’août de la même année, elle exposait encore au Salon du Louvre le portrait de la Duchesse d’Orléans (Paris, Banque de France), et au mois d’octobre elle fuyait en Italie entamant un long périple qui la conduira jusqu’en Russie. Provenant d’une collection particulière russe, et encore à Saint Pétersbourg au milieu du siècle dernier, il serait tentant d’imaginer que ce portrait ait pu faire partie des quelques biens que Vigée Le Brun prit avec elle afin de présenter la qualité de son art aux cours étrangères.

Nous remercions monsieur Joseph Baillio d'avoir confirmé l'attribution de l'oeuvre à Elisabeth Louise Vigée Le Brun, comme portrait de femme en robe rouge, sur base d'un examen photographique de l'oeuvre (appuyé par un constat d'état réalisé par une restauratrice extérieure) et de l'avoir situé vers 1789. Un certificat d'authenticité daté du 16 avril 2021 sera remis à l'acquéreur.

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